En 1970, Joan Didion sillonne la Louisiane, le Mississippi et l'Alabama pour essayer de comprendre ce « Sud profond », enfermé dans ses certitudes, encore marqué par le système féodal des planteurs de coton.
Six ans plus tard, elle se rend à San Francisco au procès de Patry Hearst, cette jeune héritière enlevée par un groupuscule révolutionnaire et touchée par le syndrome de Stockholm. Une occasion pour la Californienne Joan Didion de réfléchir à cette terre - la sienne - tournée depuis toujours vers l'avenir, ainsi qu'à l'histoire de sa famille.
Deux voyages, et deux carnets de notes. Jamais publié jusqu'ici, ce double journal nous offre un témoignage inédit et passionnant de l'une des plus grandes intellectuelles des États-Unis. L'acuité du regard de Joan Didion fait mouche, et ses observations nous permettent de mieux comprendre l'Amérique de ces années-là. Un éclairage étonnant sur une époque que l'on croyait révolue et que l'on redécouvre plus actuelle que jamais.

Sud & Ouest

Lily Knight et Everett McClellan, héritiers d'une longue lignée de pionniers californiens, forment un couple qui, à l'aube des années 1960, voit s'écrouler son empire sous le poids accumulé des faux-semblants, des non-dits et des trahisons. Le récit démarre par un coup de feu, dont la détonation propulse le lecteur vingt ans en arrière, aux origines de ce lent effondrement. Armée d'un lyrisme puissant et teinté d'ironie, Joan Didion tord le cou aux clichés romanesques pour dresser en visionnaire le tableau d'une Amérique à bout de rêves, entrée dans une saison crépusculaire dont elle ne ressortira plus. Le premier roman, paru en 1963, de Joan Didion, l'auteur de L'Année de la pensée magique et du Bleu de la nuit.

Une saison de nuits

Tout le monde se souvient de L'Année de la pensée magique, le récit que Joan Didion avait consacré à la mort de son époux. Or, quelques semaines à peine avant la parution de ce livre aux États-Unis, en 2005, une nouvelle tragédie frappait Joan Didion : la mort de sa fille adoptive, Quintana, des suites d'une longue maladie.Après avoir érigé un inoubliable tombeau littéraire à l'homme de sa vie, Joan Didion adresse, dans Le Bleu de la nuit, un vibrant hommage funèbre à leur fille. Mais qu'on ne se méprenne pas : loin d'être une « suite » de la Pensée magique, ce récit serait plutôt son image en miroir, une variation inversée. On y retrouvera, intactes, la puissance et la singularité de l'écriture de Didion, sèche, précise, lumineuse face à la nuit. Dans un puzzle de réminiscences et de réflexions (sur la mort, bien sûr, mais aussi sur les mystères de la maternité, de l'enfance, de la maladie, de la vieillesse, de la création.), l'auteur mène un combat acharné contre les fantômes de la mélancolie, des doutes et des regrets. Poignante sans jamais verser dans le pathétique, d'une impitoyable honnêteté envers elle-même sans jamais céder aux sirènes de la complaisance ou de l'impudeur, elle affirme une fois de plus, au crépuscule de son existence, sa foi dans les forces de l'esprit et de la littérature.

Le Bleu de la nuit

Un'eroina-reporter in bancarotta emotiva, un'ambientazione sospesa tra America e Centroamerica, una prosa di filo spinato, un narratore ellittico, un intrigo politico. Ecco Joan Didion al suo quinto e ultimo romanzo, ovvero le variazioni autobiografiche dell'autrice-reporter-saggista divenuta icona attraverso libri come L'anno del pensiero magico e Verso Betlemme, consegnando a uno stile ruvido e nudo la propria epoca e il proprio dolore. La sua scrittura corre sui nervi sfibrati di Elena McMahon - figlia, moglie e madre sull'orlo di un crollo -, giornalista del Washington Post che segue la campagna presidenziale tra pranzi di beneficenza e comitati di quartiere, primarie di partito e grigiori redazionali. Come tutte le donne di Joan Didion, Elena osserva il proprio tracollo. È insoddisfatta e in fuga perenne dal presente e dal passato: dall'orrore vacuo del quotidiano, dalla morte della madre, dalla distanza della figlia, dal padre alcolizzato, gambler di emozioni, capace di mandare in frantumi la vita monocroma della figlia con l'ultimo azzardo possibile. Con la cifra stilistica che è il segno distintivo dei suoi romanzi, Joan Didion imbastisce l'enigma della morte di Elena intorno a molti vuoti, di lacuna in lacuna, senza nessi logici. Un traffico d'armi, l'amore con un agente segreto, e poi il buio. Il quadro rifiuta di ricomporsi, il centro non tiene. La leggerezza di un attimo rivela il peso di una vita intera: cambiano i decenni, non le eroine. Il suo ultimo desiderio si muove sul crinale dell'ambiguità, una linea sfuggente che divide una vita e due Americhe, al tramonto della Guerra fredda. Gli Stati Uniti opulenti - che sfilano nei rispettabili interni borghesi, tra le piscine, sui campi da tennis inondati dal sole avvolgente del Pacifico - e gli avamposti imperialisti nel Centroamerica. Uno spazio diviso che grazie a Joan Didion diviene spazio spirituale, teatro delle vanità in cui si dibattono esistenze lacerate, in cui scolora il fantasma di una donna e l'Occidente rivela il proprio cuore di tenebra.

Il suo ultimo desiderio

Il sole ambrato della California accende il cielo di un'estate torrida e interminabile; il luppolo verde matura avvinghiato ai filari, il fiume scorre a valle, disseta la terra e rinfresca i corpi mentre, sotto la superficie, erode e divora gli argini con la forza inesorabile di una piaga biblica. Sulle sponde, nei ranch e nelle piscine illuminate delle ville, si trascina una festa sospesa nel tempo, tra balli e bourbon, abiti di seta e champagne, tra morti e addii.È qui che Lily ed Everett vivono la dissoluzione di un amore lungo una vita. Perché si può amare e mille volte tradire, amare e consumarsi, non conoscersi mai, non avere neppure per un attimo l'illusione di una scelta, e perdere tutti per strada, mentre il fiume corre. Run River, romanzo d'esordio di Joan Didion, è la saga di una famiglia accecata dal tramonto del sogno americano, il racconto dell'inarrestabile declino dei discendenti di cercatori d'oro e pionieri, privi ormai di una frontiera da inseguire. Ad aprire le sue pagine è il fragore di uno sparo che squarcia una notte d'agosto del 1959. La traiettoria del proiettile è un viaggio lungo ventun anni, che inizia con due ragazzi che scoprono il sesso in riva a un fiume e si conclude in un deserto emotivo in cui ognuno porta con sé un'inguaribile solitudine: ogni incontro è una collisione dalla quale si esce feriti. Run River, pubblicato per la prima volta in Italia dal Saggiatore, è animato da uno sguardo intimo e fotografico, capace di cogliere nella verità del più piccolo gesto la tragica singolarità di ogni individuo, e di connetterla allo scorrere del tempo con la potenza narrativa del grande romanzo americano.

Run river

Après avoir érigé un inoubliable tombeau littéraire à l'homme de sa vie (L'Année de la pensée magique), Joan Didion adresse, dans Le Bleu de la nuit, un vibrant hommage funèbre à leur fille, décédée quelques semaines à peine avant la parution de la Pensée magique aux Etats-Unis. Mais qu'on ne se méprenne pas : loin d'être une « suite » de la Pensée magique, ce récit serait plutôt son image en miroir, une variation inversée. On y retrouve, intactes, la puissance et la singularité de l'écriture de Didion : sèche, précise, lumineuse face à la nuit. Dans un puzzle de réminiscences et de réflexions (sur la mort, bien sûr, mais aussi sur les mystères de la maternité, de l'enfance, de la maladie, de la vieillesse, de la création...), l'auteur mène un combat acharné contre les fantômes de la mélancolie, des doutes et des regrets. Poignante sans jamais verser dans le pathétique, d'une impitoyable honnêteté envers elle-même sans jamais céder aux sirènes de la complaisance ou de l'impudeur, elle affirme une fois de plus, au crépuscule de son existence, sa foi dans les forces de l'esprit et de la littérature.

Le bleu de la nuit

Deux carnets conservés par Joan Didion depuis les années 1970 sont aujourd’hui rassemblés en un seul volume.Il s’agit tout d’abord d’un carnet de voyage : en juin 1970 Joan Didion et son mari ont sillonné le Sud des États-Unis (la Louisiane, le Mississippi, l’Alabama), et en de courts chapitres non datés Joan Didion livre ses observations sur les lieux, les paysages ou les gens rencontrés.Le projet du voyage et son miroir littéraire découlent de la volonté de comprendre ce « Sud profond », pour la Californienne qu’est Joan Didion – et à travers le Sud, l’Amérique tout entière. Le Sud comme une terre tournée vers le passé – alors que la Californie est tournée vers l’avenir – et comme un pays aux certitudes inébranlables : chacun doit rester à sa place, les femmes, les Noirs, les pauvres, les étrangers. Joan Didion absorbe, commente, questionne, et se moque parfois. La plume est acérée, rapporte des conversations avec divers personnages, des entrepreneurs, des médecins, des esthéticiennes et note à quel point son apparence, ses vêtements et son attitude générale inspirent la méfiance. Elle décrit une société qui vit sur les vestiges d’un système féodal construit par les planteurs de coton. Le deuxième carnet, daté de 1976, est constitué des notes prises par Didion quand elle s’est installée dans un hôtel à San Francisco pour couvrir le procès de Patty Hearst. L’auteure revient sur la figure de sa grand-mère, ses lectures, et sur son appartenance à cette Californie depuis qu’elle a traversé pour la première fois le Golden Gate Bridge. Les deux textes nous permettent de mieux comprendre l’Amérique de ces années-là, et de ce fait, l’Amérique de Trump, dans ce court livre brillant où l’acuité du regard de Didion fait toujours mouche.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Valérie Malfoy

Sono passati sette anni da quando Joan Didion e John Gregory Dunne festeggiavano il matrimonio della figlia Quintana Roo. Joan Didion siede alla scrivania, sfoglia vecchi album e rivive quel giorno, i gelsomini del Madagascar nei capelli della figlia, il fiore di frangipani tatuato sulla spalla. Affiorano istantanee degli anni passati con Quintana in California: Malibu`, la scuola di Holmby Hills, le stagioni « che arrivano in modo cosi` teatrale da sembrare colpi di un destino inatteso ». I ricordi spingono Joan Didion a interrogarsi sul suo essere madre, ora che la figlia e` morta. A rileggere ogni evento della vita di Quintana in cerca di segni che forse non aveva voluto vedere. A fare i conti con il tempo che scorre, con la malattia e la vecchiaia. Blue Nights sono le ore lunghe e luminose del- la sera che a New York preannunciano il solstizio d'estate - « l'opposto della morte del fulgore, ma anche il suo annuncio » - e che Joan Didion passa a riflettere sulla fine della promessa, sull'inevitabi- lita` della dissolvenza. Joan Didion con Blue Nights eviscera ed esorcizza la sofferenza personale attraverso la scrittura; trasforma il dolore che la assilla in un racconto universale sulla perdita e sul tormento.

Blue nights

Près d'un demi-siècle avant L'Année de la pensée magique, une jeune femme faisait ses débuts sur la scène littéraire américaine. Joan Didion n'a pas trente ans lorsque paraît en 1963 Run River, premier roman et premier jalon d'une oeuvre immense à venir, dont il annonce déjà, à bien des égards, les thèmes, la couleur et l'écriture si particulière. À première vue, c'est une histoire presque banale : Everett McClellan tue l'amant de sa femme, Lily. Aux mains de n'importe quel écrivain, on aurait affaire, au choix, à une bluette sentimentale ou à un roman policier des plus ordinaires. Mais l'auteur du Bleu de la nuit n'est pas n'importe qui ; chez elle, cette trame domestique et dramatique sert un propos ô combien plus ambitieux. Derrière l'analyse des tromperies et des faux-semblants de la vie de couple, il s'agit pour elle de démonter méthodiquement les ressorts et les conséquences d'un assassinat d'une tout autre nature : celui des illusions qu'une certaine Amérique aura nourries pendant plusieurs décennies, depuis l'époque des grands pionniers californiens dont Everett et Lily sont les ultimes descendants, jusqu'à l'aube des années 1960, qui sous la plume acérée et visionnaire de Didion s'apparente plutôt à un crépuscule : la fin du Rêve Américain.

Sud & Ouest

Résumé

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