Madrid

Le mort qu'il faut

'Ce livre est le récit de la découverte de l'adolescence et de l'exil, des mystères de Paris, du monde, de la féminité. Aussi, surtout sans doute, de l'appropriation de la langue française. L'expérience de Buchenwald n'y est pour rien, n'y porte aucune ombre. Aucune lumière non plus. Voilà pourquoi, en écrivant Adieu, vive clarté..., il m'a semblé retrouver une liberté perdue, comme si je m'arrachais à la suite de hasards et de choix qui ont fini par me composer une sorte de destin. Une biographie, si l'on préfère moins de solennité.
Même si le hasard ou la chance m'avaient évité de tomber dans le piège de la Gestapo, même si mon maître Maurice Halbwachs n'avait pas agonisé dans mes bras, au block 56 de Buchenwald, j'aurais été ce garçon de quinze ans qui découvrait l'éblouissante infortune de la vie, ses joies aussi, inouïes, à Paris, entre les deux guerres de son adolescence.
M'y voilà de nouveau.'
Jorge Semprun.

Adieu, vive clarté...

Federico Sanchez, c'est le nom sous lequel se cachait, au temps du franquisme, le militant Jorge Semprun, pourtant issu d'une vieille et grande famille espagnole. Tout cela est bien loin déjà : le marxiste d'hier, devenu ministre de la Culture, a servi une monarchie réconciliée avec la démocratie. Comment s'est fait le passage de l'un à l'autre ? Qu'a-t-il été perdu et sauvegardé du combat d'un demi-siècle ? Que reste-t-il de l'idéal dans les aléas et les petitesses de la politique au jour le jour ? C'est à ces questions et à bien d'autres que répond ce livre de souvenirs, Hemingway et Juan Carlos, Raïssa Gorbatchev et Primo Levi, Felipe Gonzalez et le torero Dominguin, sont quelques-unes des figures qu'on y croisera. Mais surtout on y découvrira l'Espagne de la "movida", dépeinte avec la vigueur et la lucidité du romancier de Netchaïev est de retour : un écrivain et un homme dont la mémoire rencontre à chaque pas l'histoire de ce siècle.

Federico Sanchez vous salue bien

Lecture accompagnée par Vladimir Angelo et Brigitte Wagneur

Cet essai est à la fois une tentative pour dégager une problématique philosophique de la question du mal et un effort passionnant pour lire les contradictions de la modernité à la sombre lumière de l'univers concentrationnaire.

Mal et modernite - suivi de : vous avez une tombe au creux des nuages

“Hepimiz, artık kalıcı bir bunalım yaşayan Avrupa karşısında, azimle ve hep birlikte, sökmesi beklenen şafaklar ardına gizlenmiş taze fikirler aramaktayız. Fransa’da referandumun kabul edilmemesiyle kıtamız ilerleyişini durdurdu. Avrupa tereddüt ediyor, dünyayı değiştirmeye çalışacağı yerde onu gözlemekle yetiniyor. Avrupa, aşk ile düş kırıklığı, kayıtsızlık ile heyecan arasında gidip gelen yüzyıla çok benziyor. Hem her şeyi hemen istiyoruz, hem de içimizde hiçbir şeyin fark etmeyeceği duygusu var. Sabırsızlık gittikçe büyüyor. Oysa aceleciliğe ve kararsızlığa dönüştüğünde olumsuzluk yaratan sabırsızlık, canlılığa ve cürete yöneldiğinde hakikaten ufuk açıcıdır. O halde, gözlerimizi açalım. Amaç, kuşkusuz, barıştan ve demokrasiden yana bir Avrupa’dır. Yarının dünyasını hümanist ideallerimizle kurmaktan yana bir Avrupa. Günlük hayatımıza daha çok güvence, adalet ve beklenti katmaktan yana bir Avrupa…”Biri, Jorge Semprun, komünist bir direnişçinin zengin ama acılı deneyimleriyle donanmış bir solcu; diğeri, Dominique de Villepin, De Gaulle’cü bir gelenekten gelme, bugünün başbakanı. Aynı zamanda, günümüz dünyasının karmaşıklığının bilincinde olan ve demokrasi heyecanıyla Avrupa değerlerine bağlılığın birleştirdiği, çağdaşlığa ve onun içerdiği devrimci potansiyele inanan bu iki yazar, dert edinip haftalar boyunca kendi görüş ve kanaatlerini birbirlerine aktararak bu kitaptaki metinleri kaleme aldılar…

L'homme Européen

«... Dans le brouhaha de la boîte de jazz, dans la fumée des cigarettes, nous avions levé nos verres et trinqué à la santé de Walter Bartel. - Rotfront ! s'était écrié Jiri Zak. Et je lui avais répondu : - Rotfront ! Front rouge ! C'était le salut des communistes allemands, autrefois, à l'époque sectaire et exaltante, misérable et glorieuse, de la lutte finale et du mot d'ordre apocalyptique : classe contre classe ! Beaucoup plus tard, alors que nous commencions à devenir pâteux - mais la musique était à chaque instant meilleure, plus maîtrisée et plus sauvage à la fois -, Jiri Zak s'était penché vers moi, compagnon de mémoire et de beuverie. - Toi qui écris, tu devrais donner une suite au Grand voyage... Il avait dit Grosse Reise, bien sûr : nous parlions en allemand. Il avait lu mon livre en allemand. - Tu devrais raconter la nuit au Revier, à côté de ton Musulman. Tout ce qui va avec...»

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