Clotilde ou le second procès de Baudelaire

Écrivain engagé, journaliste, penseur, universitaire, Raymond Jean possède sans nul doute une sensibilité sociale et géopolitique hors du commun. Son œuvre est ainsi marquée du sceau rédempteur de la mise en exergue de l'étonnante propension de l'homme à faire son propre malheur et celui de son prochain. Le Fil du Temps, son nouveau livre, est la quintessence journalistique et littéraire de ce contexte littéraire où la rébellion le dispute à la soumission. De l'automne 1997 au printemps 2002, ces Chroniques du Sud ont été écrites tous les quinze jours pour être publiées dans le grand quotidien du Sud qu'est La Marseillaise. Exercice très difficile pour l'écrivain qui devient tout à la fois témoin et révélateur d'une époque donnée. Et quelle époque en l'occurrence ! Rien moins que cette période folle et métaphysique qui aura vu se juxtaposer des événements aussi importants et symboliques que la fin d'un siècle et d'un millénaire, la fin d'une ère, la montée des intégrismes religieux et politiques, la fin des idéologies et l'avènement de la
mondialisation avec ses fléaux sociaux en forme de bombes à retardement : l'islamisme et l'impérialisme. De mois en mois, d'événements en événements, le filtre du
sensible de Raymond Jean nous offre le plus étonnant des
miroirs sur notre époque.

Le fil du temps - Chroniques du Sud

« Le lecteur ne trouvera pas ici une apologie d'André Chénier en tant que "contre-révolutionnaire". Mais plutôt une tentative pour répondre - par le récit, par le portrait, par l'étude des textes - à cette question : était-il contre-révolutionnaire ?Je me suis persuadé que non seulement il ne l'était pas, mais encore qu'il a été un des esprits de son temps les plus lucides et les plus courageux quant à la perception des risques de dégénérescence bureaucratique et policière que court toute révolution. Et la Française, comme les autres. On a bien le droit de dire cela aujourd'hui, en cette période de bicentenaire, c'est-à-dire de recul critique, et même de considérer que le dire, à partir d'un exemple concret, est servir la Révolution. Cet exemple concret est celui d'un homme guillotiné à trente et un ans et qui a donc payé le prix pour pouvoir se faire entendre. Or, on ne l'entend pas. On ne le regarde pas. On l'a réduit une fois pour toutes à la condition d'un poète de second plan, très "scolaire", coincé dans un étroit chapitre final des manuels de littérature du XVIIIe siècle, en évitant soigneusement de trop prêter attention à ses écrits politiques, pourtant essentiels, et même à son destin. Or, sans identifier Chénier à Lorca ou à Ossip Mandelstam, pour prendre des références modernes, il faut bien reconnaître que son nom doit être mis sur la longue liste des poètes assassinés. »Raymond Jean

La Dernière nuit d'André Chenier

La ligne 12

Des parents inquiets qui tournent en rond chez eux... Des enfants en promenade qui découvrent la ville avec toutes ses surprises...
Le temps qui passe et accentue l'angoisse des un , la joie et le bonheur des autres...
Et, pour faire le lien familial, le téléphone qui, de cabine publique en cabine publique, permet des appels et des conversations régulières racontant le voyage au cœur de la cité...

Bel et Bulle ou Les mystères de la rue

Nerval

Voltaire faisait dire à Pangloss : «Remarquez que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi portons-nous des lunettes.» Nous en portons tous en effet. Le narrateur qui se raconte dans ce récit parle des siennes et essaie, à travers elles, de retrouver un certain nombre de moments de sa vie et quelques-unes de ses visions de l'histoire. Cela ne va pas sans quelque humour et drôlerie, tantôt volontaire, tantôt involontaire. Mais il faut bien reconnaître que les lunettes gouvernent beaucoup de choses dans nos existences, tant dans le domaine de la politique que dans celui de l'amour ou du simple quotidien. Raymond Jean a découvert ici que le genre autobiographique n'était pas nécessairement étranger à la fiction.

Les lunettes

Ronde, superbe, brillante, la cafetière de Saint-Florin trône fièrement derrière le tiroir-caisse du bar-tabac. Amélie est belle, et elle le sait. Le regard des hommes sur ses courbes la rassure. Heureusement, son Lucien n'est pas jaloux ...Dans ce petit village ensoleillé où fleure bon la lavande, la vie s'écoule, paisible ... Jusqu'au jour où Amélie reçoit avec stupeur une lettre pas du tout anonyme: un certain Jason lui propose cent mille francs pour faire l'amour avec elle! Amélie, affolée, file voir Philomène, la boulangère, son amie. Sans se douter du feu qu'elle vient d'allumer.La garrigue vibre sous le soleil. Les joueurs pointent ou tirent sous les platanes. Les glaçons fondent dans le pastis ... et Amélie ne sait plus à quel saint se vouer. Détraqué? Farceur? Quel est donc ce mystérieux inconnu venu perturber sa vie ?

La Cafetière

Quelques « moments » de la vie d'un travailleur immigré. Medhi rentre chez lui après une journée de travail sur un chantier. Dans l'autobus qui le ramène, un incident survient, dont il est, scandaleusement, la victime. On le revoit ensuite dans le cadre lamentable de la « cité de transit » où il réside en compagnie d'autres manoeuvres nord-africains. On le retrouve enfin dans un prétoire où il est étrangement « jugé » par de curieux personnages. Le racisme quotidien, les conditions d'existence des travailleurs immigrés, la justice qui leur est faite, tels sont les thèmes de ce court récit. Un témoignage violent, d'abord. Mais aussi un texte littéraire, organisé selon un dispositif narratif précis et efficace.

Clotilde ou le second procès de Baudelaire

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