L'Adulateur

Enfin, vous êtes des femmes, je ne fais pas la guerre aux femmes. Rincez donc mon linge jusqu'à la fin de cette villégiature et n'en parlons plus.

Représentée à Venise pendant le Carnaval de 1756, La Villégiature précède de cinq ans la célèbre " Trilogie de la villégiature ". Loin de ne constituer qu'une ébauche, La Villégiature est une grande pièce de Goldoni, traduite pour la première fois en français.

La villégiature

Doralice, jeune bourgeoise, a épousé Giacinto, fils de la comtesse Isabella et du comte Anselmo, apportant une dot de vingt mille écus. Le comte, amateur d'antiquités, se ruine, berné par ses serviteurs, pour satisfaire sa passion. La comtesse Isabella, méprise sa bru, et veut la soumettre... Doralice, fine mouche, cherche à évincer la comtesse. Le sage Pantalon, père de Doralice, essaie de ramener la paix dans la maison.

Avec la découverte de Pompéi et d'Herculanum le goût pour l'antiquité a séduit l'Italie. Goldoni se moque de ces nobles oisifs qui achètent des objets soi-disant antiques et dénonce en même temps le ridicule des chevaliers servants. Il observe l'ascension de la classe bourgeoise et souligne l'importance de l'argent sans cesse évoqué.

L'auteur :
Carlo Goldoni(1707-1793) a triomphé à Venise jusqu'en 1762. Il a écrit en italien, vénitien et français. Admiré par Voltaire, il quitte sa Venise natale et s'établit à Paris. Réformateur de la commedia dell'arte, il sera particulièrement reconnu dans la deuxième partie du vingtième siècle.

Traductrice :
Huguette Hatem, agrégée d'italien, est la fois enseignante, traductrice et comédienne. Elle a contribué à faire connaître en France de nombreuses pièces d'auteurs italiens classiques et contemporains de Carlo Goldoni à Eduardo De Filippo.

autre ouvrage du même auteur et même éditeur "les amoureux" de Carlo Goldoni

La famille de l'antiquaire ou la belle-mère et la bru

(Théâtre).Mirandolina, l'aimable aubergiste, est courtisée par des clients riches apparemment, désoeuvrés, imbus de leur personne, parfois ridicules à l'exception du chevalier misogyne " exemple de la présomption punie " ; mais elle est aimée par un fidèle Fabrice. " Ecrite dans un style vif et enlevé ", cette adaptation française a été choisie par Robert Manuel, sociétaire de la Comédie Française, pour sa Compagnie Mascarille à l'occasion de la commémoration du deuxième centenaire de Carlo Goldoni (1707-1793).

La locandiera

Ottavio, riche négociant de Vérone, prend de l’âge. Béatrice, sa seconde épouse, manigance pour écarter de la succession Florindo, le fils d’Ottavio, au profit du sien, le stupide Lélio, et convainc son mari de le chasser de la maison. Mais Coraline, leur fidèle et astucieuse servante, dévouée à Florindo, va déployer des trésors de ruse et d’audace pour rétablir la situation afin que ce dernier reprenne ses droits légitimes. Florindo, reconnaissant, lui propose alors de l’épouser…--La création de La Serva amorosa a eu lieu le 17 septembre 2009 au Théâtre Hébertot dans une mise en scène de Christophe Lidon et avec la distribution suivante : Clémentine Célarié (Coraline), Robert Hirsch (Ottavio), Claire Nadeau (Béatrice), Denis Berner (Arlequin), Benjamin Boyer (Florindo), Émilie Chesnais (Rosaura), Manuel Durand (Lélio), Thierry Monfray (Maître Agapito), Guilhem Pellegrin (Pantalon), Pierre Zaoui (Brighella)--Genre: ComédieNombre de personnages: 7 Homme(s) / 3 Femme(s)Durée: 02:00:00(L'Avant-Scène Théâtre n° 1271)

La Serva Amorosa

"La Mandragore de Machiavel me tomba entre les mains. Oh, cette pièce-là, oui qu'elle me plut! La première fois, je la dévorai, puis je la lus et je la relus, je ne pouvais me rassasier de la lire. Il me semblait reconnaître dans cette étonnante comédie un art, une critique, une saveur que je n'avais goûtés nulle part ailleurs. Mon père me surprit en train de la lire, il me l'arracha des mains, il voulait la jeter au feu et il l'aurait fait si ma mère n'était arrivée à temps pour l'en empêcher. Elle aimait tout ce qui me plaisait et pensait bien fait tout ce que je faisais, elle prit ma défense avec tant de cœur qu'une dispute enflammée éclata entre le mari et la femme. Mon père finit par déclarer que ce livre était scandaleux et mis à l'index, qu'il traitait d'amours illicites et montrait un cas d'abus de confession. Ma mère, alors, se troubla un peu, elle tourna brusquement son regard vers moi et me dit: "Pourquoi, fripon, pourquoi lire des livres pareils?" Puis, revenant à son mari : "Il l'a sûrement fait, dit-elle, en toute innocence. Mon fils est un bon garçon, il va souvent à confesse, et il n'avait pas encore quatre ans qu'il disait déjà avec moi l'office de la Vierge". "

Les mémoires italiens

Une mi-février un peu frisquette sur un campiello, ou petite place, de la Venise pauvre. Loin des palais et de la Place Saint-Marc, loin des canaux et des gondoles, un jour de carnaval sans masques et sans confettis où l'on travaille et où l'on rêve, où l'on se courtise et se bagarre, où l'on rivalise et se fiance, où l'on s'insulte et fait des projets, où même on se marie : la belle Lucietta épouse Anzoletto le mercier ambulant et, par miracle, on fera la fête. Car un jeune et noble voyageur napolitain, arrivé à Venise pour y perdre ses derniers sous dans les plaisirs du carnaval, est descendu dans la modeste auberge de la place. Il aime se retrouver en compagnie, il découvre avec bonheur les gens du campiello, et c'est lui qu'Anzoletto prend pour témoin, c'est lui qui paie à midi le repas de noce et même, à tous, une nuit de fête car lui aussi se marie. Il épouse Gasparina, une autre belle enfant du campiello : elle a de la naissance et un rien de dot, elle rêvait de grandeurs. Le lendemain, le Chevalier partira pour Naples avec elle, mais il a mis pour dix ans sa prodigalité sous la tutelle de l'oncle de la belle. Le lendemain, la petite place reprendra le cours de sa vie ordinaire.

L'Adulateur

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