Exploration de l'Ouest canadien - Voyage d'Alexander Mackenzie jusqu'à la côte Pacifique du Canada : 1792-1793
Exploration de l'Ouest canadien - Voyage d'Alexander Mackenzie jusqu'à la côte Pacifique du Canada : 1792-1793
Publié par Lanterne Magique, le 04 juillet 2011
316 pages
Résumé
Pendant les premiers jours d'avril 1793, je fus très occupé, ainsi que mes gens, à faire les échanges avec les Indiens. Lorsque ce mois fut écoulé, je donnai ordre de réparer nos anciens canoës avec de l'écorce, et je m'en procurai quatre neufs ; de sorte que le 8 mai, j'expédiai pour le Fort Chipiouyan, six canoës chargés de pelleteries et de provisions. Je gardai alors auprès de moi six Hommes du Nord, qui s'engagèrent à m'accompagner dans le voyage de découvertes que je projetais. J'engageai aussi mes chasseurs et terminai les affaires de l'année, pour la Compagnie du Nord-Ouest, en écrivant mes dépêches publiques et particulières. Le 9 mai, je m'aperçus que mon chronomètre retardait d'une heure 46 m. Je le réglai, ensuite je fis mettre mon canoë à l'eau. Il avait vingt-cinq pieds de long en dedans, sans compter la courbure de la poupe et celle de la proue ; vingt-six pouces de profondeur, et quatre pieds neuf pouces de large. Malgré cela il était si léger, que deux hommes pouvaient aisément le charrier le long d'un portage de trois, quatre miles, sans avoir besoin de se reposer. Il entra dans ce mince canoë des provisions, des marchandises pour faire des présents, des armes, des munitions et du bagage, le tout pesant trois mille livres, et dix hommes. Mon équipage était composé de dix hommes : Alexandre Mackay, Joseph Landry, Charles Doucette, François Beaulieu, Baptiste Bisson, François Courtois et Jacques Beauchamp. J'avais, en outre, deux Indiens chasseurs et interprètes, l'un desquels s'appelait Cancre, nom qui lui avait été donné dans son enfance, parce qu'alors il ne faisait jamais rien et qui lui était resté. Je m'embarquai avec eux à sept heures du soir. L'interprète que j'avais eu pendant l'hiver, et une autre personne que je laissai avec lui pour fournir des munitions aux Indiens pendant l'été, ne purent s'empêcher de verser des larmes en songeant aux dangers auxquels nous nous exposions. Mes gens ne pleuraient pas, mais ils adressaient des prières au ciel pour revenir sains et saufs.
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