Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Fragment d'un journal, août-septembre 1930

« Nous serons de retour à l'automne », avaient dit les hommes en prenant le train à la Gare de l'Est au mois d'août 1914. L'automne est venu, sans ramener la paix. L'hiver arrive, et voici qu'on s'installe dans la guerre. Pour combien de temps ? C'est la question qui est sur les lèvres de tous ces témoins : généraux ou poilus, hommes d'État et petites gens, dont la présente histoire de la Grande Guerre est l'ouvre commune. Ce sont eux en effet qui, dans leurs mémoires, leurs articles, leurs journaux de régiment, leurs rapports d'état-major, voire leurs carnets ou leurs lettres personnelles, racontent ici ce qu'ils ont vu, vécu, ordonné ou subi. Après Charleroi, la Marne, Tannenberg, sujet du tome 1, il semblait, en ce premier hiver, que les grandes pages de la guerre eussent été écrites. Hélas ! il en reste d'autres, beaucoup d'autres. C'est la plus glorieuse de toutes, c'est Verdun qui va dominer les années 1915 et 1916, sujet de ce deuxième volume, où nous voyons le conflit s'étendre de Salonique au Jutland, de l'Atlantique où sombre le Lusitania, à la Russie où le Tsar Nicolas II sent vaciller son trône, et où le matériel acquiert soudain une place que nul n'aurait pu soupçonner, faisant d'ores et déjà de ce conflit la guerre la plus meurtrière de tous les temps.

La Grande guerre (2) - Deuxième époque : 1915-1916, Verdun

Description de Rouen à la sortie de la guerre, mais aussi récit des périodes les plus douloureuses avec l'arrivée des troupes d'occupation le 9 juin 1940, les bombardements du 19 avril 1944, la Semaine rouge fin mai et début juin, des scènes de grandes souffrances et de grandes vertus, puis la Libération et enfin la note d'espoir : " Nous savons que Rouen sera sauvé... ". André Mauroy, natif d'Elbeuf, avait un attachement particulier envers Rouen pour avoir fait ses études au lycée Corneille. Rouen dévasté, écrit en 1947, est un récit émouvant du martyre de la ville, accompagné de témoignages des survivants.

Rouen devasté

D'Aragon à Montherlant

Marcel Thiébaut, pendant une trentaine d'années, a donné régulièrement à La Revue de Paris des études critiques consacrées aux écrivains français et étrangers. Un recueil complet de ces articles formerait une vingtaine de volumes ; nous donnons ici un choix qu'il avait lui-même préparé avant de mourir parmi les études traitant des auteurs contemporains. Ces douze chapitres, dans leur variété, ne prétendent pas composer une histoire systématique et complète de la littérature d'hier et d'aujourd'hui. C'est plutôt une galerie de portraits mais ces images sont si caractéristiques qu'elles forment tout naturellement le tableau d'une époque, avec ses idées et ses modes, avec sa psychologie et ses goûts. Marcel Thiébaut aura été sans doute un des derniers critiques à continuer la grande tradition de Jules Lemaître, de Paul Bourget, de Remy de Gourmont, d'Albert Thibaudet. D'une totale indépendance d'esprit, d'une entière liberté de jugement, ne plaçant rien au-dessus des idées, il s'est attaché par-dessus tout à comprendre et à faire comprendre : ce livre posthume prolongera le message d'une vie exemplaire, consacrée tout entière aux lettres.

Entre les lignes

La silhouette enchantée

André Maurois sort de l'éternité, pour nous rejoindre dans notre temps. « Le chapitre suivant » est un conte fantastique, dans lequel ce grand écrivain, aux éclatants succès, lit dans l'actualité ce que le monde deviendra demain. Maurois, auteur de « Récit fiction », voilà de quoi charmer les fidèles de « climats », ceux qui n'oublieront jamais « Les silences du Colonel Bramble... ». « Le chapitre suivant... » se situe dans la ligne pure de toute son oeuvre. Sa lecture est un délicieux plaisir. En 1927, André Maurois établit ses « prophéties », sur la période 1927-1967. En 1967, ayant vécu et rejoint ce qu'il avait essayé de prévoir, il fait un bilan de ses réussites et de ses erreurs puis, prenant une nouvelle avance, il écrit le Chapitre de 1967 à 2007, seconde partie du volume. Quelle jeunesse d'esprit chez un auteur qui a déjà écrit son oeuvre ! Quel charme ! Cet exercice a les accents d'un Voltaire ou d'un Montesquieu. André Maurois vit dans le livre, avec toute sa culture, son intelligence, sa finesse et cette perception de l'univers qui appartient aux seuls maîtres de la littérature.

Le chapitre suivant...

Les bourgeois de Witzheim

Voici la dernière collection de documents inédits autour de Marcel Proust. Elle provient des bibliothèques d'André Maurois (1885-1967), biographe de Proust, de Simone de Caillavet (1884-1968) - fille de Gaston de Caillavet et Jeanne Pouquet, amis de Proust, épouse d'André Maurois - mais aussi de Suzy Mante-Proust (1903-1986), nièce de l'écrivain. Cet ouvrage réunit quatre-vingt-six lettres de Proust - dont une trentaine inédites -, cinq manuscrits littéraires, cinq dessins originaux (dont quatre inédits) ainsi que des envois autographes. C'est une source inestimable pour comprendre la genèse d'A la recherche du temps perdu, notamment la structure de l'oeuvre et les modèles de personnages, tous inspirés de l'entourage de l'écrivain : Albertine (Alfred Agostinelli, Albert Nahmias), Bergotte (Anatole France, Alphonse Daudet), le peintre Elstir (Monet, Vuillard, Whistler), Mademoiselle de Saint-Loup (Simone de Caillavet), Charles Swann (Paul Hervieu), Gilberte (Jeanne Pouquet). On trouvera aussi des curiosités, comme l'état des lieux signé par Proust de son dernier domicile, rue Hamelin, où il termina la rédaction de la Recherche.

Fragment d'un journal, août-septembre 1930

Résumé

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