Deux hommes et une femme se dirigent en barque vers Godenholm, où demeure leur maître philosophe. Que viennent-ils chercher ? Un art de penser, un art de vivre ? La quête de ces personnages fait penser à celle du Graal. L'essentiel semble plus tenir dans la recherche de l'objet précieux que dans sa découverte.

Visite à Godenholm

Ce manifeste est un texte fou mais nullement le texte d'un fou. Une histoire pleine de bruit, de fureur et de sang, la nôtre, est anticipée sans qu'il convienne d'en tenir responsables ces quelques pages ivres et hagardes, possédées par une Mauvaise Nouvelle qu'elles tentent fiévreusement d'énoncer comme Bonne. Comment, demanderez-vous, lecteurs d'aujourd'hui, ne pas s'inquiéter après coup de l'éloge du brise-tout pour qui "vivre égale mourir" ? Comment ne pas frémir face à l'apologie sulfureuse des frénétiques "dont le pas de charge disperse au vent comme feuilles d'automne toutes les valeurs de ce monde" ? Vous avez raison. Même à l'orée du XXIe siècle de telles propositions donnent la chair de poule... Certes mais les commodités faciles d'une condamnation rétrospective risquent pourtant de masquer l'ampleur d'un texte où l'avenir de la planète (pas seulement de l'Allemagne) bégaie avant de passer à l'acte.

La Guerre comme expérience intérieure

Ernst Jünger ha vissuto come giovanissimo volontario la Prima guerra mondiale sul fronte occidentale dal 1915 al 1918. Dai suoi diari scritti durante il conflitto, pubblicati integralmente per la prima volta in Italia proprio da Leg edizioni, nacque la sua opera. Nelle tempeste d'acciaio, primo passo verso la costruzione di un'identità intellettuale tra le più originali e acute del Novecento europeo. Prima dell'uomo di cultura, ci fu dunque un giovane assetato di avventura, gloria e affermazione di sé: non c'è approfondimento più miratoche quello offerto da questa raccolta di lettere dal fronte per i famigliari. La ricerca del senso da attribuire al feroce massacro di massa della Grande Guerra si intreccia alla rielaborazione dell'esperienza del rischio della morte vissuta in prima persona e alla riflessione sulla fine crudele di amici e commilitoni: insieme alle battaglie combattute contro i nemici sul fronte, la lotta anche interiore di Ernst Jünger trova riscontro prezioso nelle oltre 72 lettere, cartoline e telegrammi scambiati con i genitori e con il fratello Georg Friedrich. Ancora una volta Jünger stupisce per l'impiego di una fredda razionalità nel racconto della crudele realtà della guerra, visto in quest'occasione nella cornice dell'intimità familiare.

Lettere dal fronte alla famiglia - 1915-1918

Eloge des voyelles

Dans ces carnets de voyage, on ne sait ce qu' il faut admirer le plus : l'acuité du regard, l'humanité des rencontres, l'aptitude toujours renouvelée à une saisie émerveillée du monde. Nous sommes loin des charters banalisés qui emportent leur clientèle vers un catalogue exotique de curiosités pour touristes. La Malaisie que nous révèle Jünger est à la fois fascinante et limpide. Placé sous le signe de Halley, ce voyage répondait à une sorte de première urgence cosmique : revoir la comète qu'il avait déjà observée enfant dans le cercle familial, en 1910, et qu'il est désormais l'une des rares personnes au monde à avoir vue deux fois. Comme microcosme et macrocosme se répondent, l'exploration du firmament se complète par la «chasse subtile», cette quête passionnée d'insectes rares dont il évoque d'un trait précis le corselet brillant ou le vol à la verticale. Mais l'homme n'est pas pour autant absent de ces notes. Il semble que Jünger se meuve en permanence dans un univers balisé par l'amitié : on n'oubliera pas facilement le docteur Diehl, l'humble Chinois collecteur d'insectes ou tel peintre en renom. Le regard de l'auteur se pose sur eux avec la même sympathie sereine. L'histoire, la littérature, la métaphysique sont aussi convoquées par une conscience toujours en éveil qui s'entend à percevoir sous l'image concrète la trame d'une loi secrète. Rien de flou ni de brumeux dans ces évocations tropicales : la langue est comme épurée par le grand âge, et le génie de styliste de l'auteur évolue vers une simplicité brève qui confère à son objet sa densité la plus haute.

Sous le signe de Halley

21 août 1941 : l'aspirant Moser est mortellement blessé à la station de métro Barbès-Rochechouart par deux jeunes résistants qui disparaissent sans être identifiés. C’est le premier d’une longue série d’attentats qui déclencheront de sanglantes représailles allemandes.Otto von Stülpnagel, gouverneur militaire de la France occupée, d’un naturel scrupuleux et indécis, est soumis aux pressions impitoyables de Hitler et de Keitel, le commandant en chef de la Wehrmacht, qui réclament toujours plus d’exécutions d’otages.Opposé à cette politique qu’il condamne pour des raisons aussi bien humanitaires que tactiques, il louvoie, marchande mais ne parvient pas à faire entendre sa voix. Conscient de sa lourde responsabilité, il demande à un brillant officier de son état-major, l’écrivain Ernst Jünger, de rédiger un rapport sur ses vains efforts. Jünger a ainsi accès aux dernières lettres des fusillés de Châteaubriant, dont celle de Guy Môquet : profondément ému par le courage et la noblesse de ces témoignages, il décide de leur rendre hommage en les traduisant en allemand.On croyait ces textes perdus, car Jünger les avait brûlés après l’échec de l’attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler, mais une copie a été miraculeusement sauvegardée. À la suite de son rapport, on découvrira ici, retraduites en français et s’ajoutant à celles que l’on connaissait déjà, une dizaine de lettres totalement inédites qui viennent les compléter en leur apportant un éclairage nouveau.Le grand cinéaste Volker Schlöndorff, qui a rédigé l’avant-propos de cette édition, a consacré aux fusillés de Châteaubriant un très beau film, La mer à l’aube, en s’inspirant à la fois des textes de Jünger et d’une nouvelle de Heinrich Böll.Auteur d’une biographie de référence, Ernst Jünger. Dans les tempêtes du siècle (2014), Julien Hervier, universitaire et traducteur, a également édité dans la Pléiade les Journaux de guerre de l’écrivain.

Sur les otages

D'Héliopolis, on pourrait dire que ce livre est le bréviaire de tous ceux que fascine depuis plus d'un demi-siècle l'oeuvre d'Ernst Jünger. Là sont contenus tous les grands thèmes de ses livres passés et à venir. Dans un univers où se mêlent intimement le romantisme le plus ésotérique et les techniques les plus fabuleuses de la science-fiction, l'auteur a campé une série de personnages « en situation » (le soldat chevalier; le sage détenteur des jardins secrets, le maître des pouvoirs magiques, le dominateur sans visage d'un univers de plus en plus déshumanisé, etc.), personnages et situations qui n'ont jamais cessé de hanter Ernst Jünger depuis les tranchées de 14 jusqu'aux chasses (plus) subtiles d'aujourd'hui. Héliopolis, un livre clé, un livre qui ouvre les couloirs mystérieux et sonores du labyrinthe de l'Existence et où, octogénaire, Jünger continue de cheminer de son pas tranquille de guetteur.

Héliopolis

Written and published in 1934, a year after Hitler's rise to power in Germany, Ernst Juenger's On Pain is an astonishing essay that announces the rise of a new metaphysics of pain in a totalitarian age. One of the most controversial authors of twentieth-century Germany, Juenger rejects the liberal values of liberty, security, ease, and comfort, and seeks instead the measure of man in the capacity to withstand pain and sacrifice. Juenger heralds the rise of a breed of men who--equipped with an unmatched ability to treat themselves and others in a cold and detached way--become one with new, terrorizing machines of death and destruction in human-guided torpedoes and manned airborne missiles, and whose "peculiarly cruel way of seeing," resembling the insensitive lens of a camera, anticipates the horrors of World War II. With a preface by Russell A. Berman and an introduction by translator David C. Durst, this remarkable essay not only provides valuable insights into the cult of courage and death in Nazi Germany, but also throws light on the ideology of terrorism today.Early Praise for On Pain"With this superbly introduced and meticulously translated edition of On Pain, scholars will have access to a key Juenger text, which demonstrates his uncanny ability not only to analyze the ruptures and crises brought about by modernity in his day, but also to anticipate world-historical phenomena that critical social theory still grapples with in the twenty-first century."--Elliot Neaman, Professor of History, University of San Francisco, and author of A Dubious Past: Ernst Juenger and the Politics of Literature after Nazism"Juenger represents a way of thinking about those things we fear the most....This excellent translation introduces readers to a work of primary importance that will open a new perspective on human experience to all who read it in this volume."--Marcus Bullock, Professor Emeritus of English, The University of Wisconsin, Milwaukee, and author of The Violent Eye: Ernst Juenger's Visions and Revisions on the European Right"Until Telos Press's newly translated edition of Juenger's On Pain, there has been no clear-cut introduction to this, his vital critique of social liberalism and the culture of modernity, for scholars of literary, military, and intellectual history. Important yet contentious, On Pain offers a perfect entry point for readers unfamiliar with Juenger the political essayist, focusing upon such issues and ideas as torture and terror, horror and affliction."--John Armitage, Principal Lecturer of Media & Communication, Northumbria University, United Kingdom, and Founder and Co-Editor of Cultural Politics"In On Pain, Ernst Juenger shifts a code word of modern subjectivity, derived from Nietzsche and Baudelaire, into the realm of phenomenological objectivity. His 'pain' no longer emphasizes the liberal gesture of 'me, me,' but rather the affirmation of the anonymous condition of the soldier in modern war and the worker in industrial production.... Unique insight into the cruel phenomena of the twentieth century and pre-fascist impulses coalesce in a gaze both analytic and fantastic."--Karl Heinz Bohrer, Professor of Aesthetics and European Literature, University of Bielefeld

Sur la douleur

Toute la question est de savoir par quels moyens l'homme peut ouvrir les portes qui lui donneront accès au royaume de l'esprit. Baudelaire avait suggéré, en son temps, la prière, le travail et l'inspiration poétique. Mais la première est devenue de plus en plus superficielle et la voix des Muses se fait de plus en plus rarement entendre. Seul demeure le travail. Aussi est-il normal que l'homme contemporain se tourne vers d'autres possibilités et qu'il cherche, dans le recours aux «paradis artificiels», le chemin d'une antique sagesse depuis longtemps oubliée. Avec cet essai, Ernst Jünger ne fait que poursuivre une longue tradition européenne qui va de De Quincey jusqu'à Aldous Huxley en passant par Hoffmann et Baudelaire et qui débouche sur l'une des interrogations fondamentales de l'époque moderne.

Visite à Godenholm

Résumé

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Critiques

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