Herta Lebk : l'intranquille

Né à Bordeaux, André Lhote (1885-1962) a contribué à bouleverser le monde de la peinture avec le cubisme dont il défendra, sa vie durant, la notion de l'architecture de l'oeuvre. Peintre, historien, critique d'art, enseignant, cet artiste a tout mené de front. Homme de l'urgence, créateur fécond et inspirant, il fut largement copié, certains franchissant le ca des faux, multipliant des oeuvres estampillées à son nom, les répandant en France... et au-delà. Face à ce préjudice, Françoise Garcia répond par la fiction et s'empare de l'« affaire » d'un vrai-faux Lhote resurgissant à Bordeaux pour mener l'enquête. À travers le savoureux échange épistolaire entre deux narratrices- amies, elle restitue l'investigation autour de ce tableau « au-dessus de tout soupçon ». Dans ce parcours jalonné par le doute, Françoise Garcia tisse une intrigue mêlant le monde de l'art à l'affaire policière et rend un vibrant hommage à ce peintre, dont elle livre, dans une seconde partie, des éléments de son parcours artistique et sa place dans l'histoire de l'art.

L comme lhote : Enquête sur un tableau au-dessus de tout soupçon

Né à Bordeaux, le peintre Edmond Boissonnet (1906-1995) est reconnu pour avoir tenu une position quasi historique dans la production artistique locale et régionale. Aux côtés de Jac Belaubre, de Maurice Pargade ou de Pierre Molinier, il a fait partie de ce noyau de peintres indépendants qui libérèrent Bordeaux du joug de l'académisme. Son nom reste également attaché à celui d'Henriette Bounin, l'intuitive directrice de la galerie du Fleuve, où il exposa régulièrement. En Aquitaine, il a répondu à de nombreuses commandes, vitraux (institution des sourdes-muettes à Gradignan), peinture murale (restaurant universitaire de Bordeaux) ou mosaïques monumentales (lycée de Talence) et a réalisé plusieurs cartons de tapisseries, tissées par sa femme Paule. Pour rester en contact avec la nature, Boissonnet s'était installé à Piquey, sur les bords du Bassin d'Arcachon, mais il a mené parallèlement une carrière parisienne qui n'est pas négligeable. Reconnu par les plus grands critiques de son temps, il a pu échanger des propos sur l'art avec Dufy ou Bonnard, et a entretenu des rapports privilégiés avec ses amis André Lhote ou Roger Bissière.
Libéré de l'influence du cubisme qui a marqué un temps sa production, Boissonnet a ensuite évolué vers une expression plus lyrique et poétique, aux lisières de l'abstraction. Toute la vitalité du peintre s'y trouve concentrée, dans la maîtrise de la composition, la sensualité des tonalités, l'exubérance du geste. Dix ans après sa disparition, cet ouvrage, qui embrasse toutes les périodes et toutes les techniques du peintre, a aussi l'ambition de montrer que l'art d'Edmond Boissonnet ne se cantonne pas aux seules frontières de l'Aquitaine mais s'est affirmé, dès l'après-guerre, sur le plan national.

Edmond Boissonnet - Le combat avec l'ange

Avant de devenir l’immense artiste recouvrant les murs de Mexico de fresques dédiées à son peuple, Diego Rivera (1886-1957) passa plus d’une décade à Paris, entre 1909 et 1921, devenant l’un des peintres phares du cubisme aux côtés de Pablo Picasso, André Lhote, Maria Blanchard, ou encore du sculpteur Jacques Lipchitz, de l'Italien Gino Severini ou du Mexicain Ángel Zárraga. Le foisonnement de ces rencontres permit au jeune Diego Rivera de plonger dans l'aventure cubiste pour mieux s'en détacher dès son retour au Mexique en 1921. Cet ouvrage, traduit en espagnol et en anglais, rassemble les textes de spécialistes d’histoire de l’art qui reviennent sur cette période clé dans la carrière de l’artiste avec en introduction un extrait de « Riverismo », Ismos , de Ramón Gómez de la Serna, ami du peintre. Il offre un éclairage nouveau et stimulant sur cette période qui vit le peintre s'affirmer par des oeuvres d'une importance capitale dans son parcours.

Diego Rivera - Les années cubistes

Goya, Hommages - Les annés bordelaises, 1824-1828 ; Présence de Goya au XIXe et XXe siècles

"Que ce soit un paysage, une nature morte, l'oeuvre s'élabore physiquement. Les tons les plus hauts sont privilégiés, puis meurtris. Je tourne la toile sur le chevalet, je la travaille souvent sur les quatre côtés, pour oublier le sujet et trouver l'effet plastique maximum ; mais toujours obtenir une surface construite, équilibrée en harmonie, en conservant l'ossature du départ, ou en l'oubliant parfois... L'important pour moi a été le moment de peindre".

Michel Joussaume - Le moment de peindre

Pour Lestié, l'oeuvre d'art n'est plus seulement objet de délectation, mais retrouve sa fonction de lieu de pensée.
Il s'interroge sur le conditionnement de l'image médiatique, le statut de l'artiste ou celui de la femme, l'histoire de la peinture et de sa fonction, trouvant dans le stéréotype ou l'allégorie les meilleurs transmetteurs de son discours.
Son style évolue d'un didactisme militant à une approche moins abrupte de son questionnement, découvrant chez les poètes, notamment Mallarmé, l'accompagnement rythmique de son propre travail.
Ses thèmes sont alors ceux du souvenir, de la mémoire, de l'enferment, du rêve vers des au-delà inaccessibles, accompagnés de l'ombre des ancêtres qui escortent le parcours de son héros.
Depuis 5 ans, Alain Lestié se consacre au dessin, dans un maniement des effets de clair-obscur qui n'est pas sans évoquer les " noirs " de ses prestigieux aînés, Goya et Odilon Redon.

Herta Lebk : l'intranquille

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