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Journal politique : La République gaullienne | Michel Winock
Journal politique : La République gaullienne | Michel Winock

Journal politique : La République gaullienne

Publié par Thierry Marchaisse, le 01 octobre 2015

495 pages

Résumé

Cet ouvrage sent le grenier, les vieilles hardes et le papier jauni. Le Journal qui suit reproduit les carnets que j'avais commencé à écrire à la fin de mes études secondaires, vers le milieu des années cinquante. J'y ai déjà puisé les matériaux d'un ouvrage, La République se meurt, portant sur les années dramatiques 1956-1958. Mais cet exercice d'«ego-histoire» restait un «vingt ans après» qui n'échappait pas à la critique du genre mémorial : une reconstruction du passé. Cette fois, j'ai voulu livrer des notes telles qu'elles ont été rédigées à leur époque. Je n'ai pas désiré les modifier, ni même les commenter en fonction d'aujourd'hui, mais les laisser dans leur jet d'origine, même si, à les relire, je peux éprouver parfois des regrets ou, ce qui me paraît plus intéressant, un sentiment d'étrangeté. Le travail du temps a fait son oeuvre, mais là où celui-ci réinterprète le souvenir chez le mémorialiste, il offre ici le moyen de l'éprouver : les situations, le vocabulaire, les formes de la sensibilité, bref tout ce qui fait «l'air du temps», sont donnés à l'état brut.On a pu entendre naguère l'excellent Patrick Modiano dire, lors de son discours de réception du prix Nobel, devant l'Académie suédoise : «J'ai l'impression qu'aujourd'hui la mémoire est beaucoup moins sûre d'elle-même et qu'elle doit lutter sans cesse contre l'amnésie et contre l'oubli.» Cet «aujourd'hui» m'a paru douteux, car une telle fragilité n'est-elle pas de tous les temps ? La précision de la mémoire peut varier selon les individus, elle n'en est pas moins toujours suspecte. C'est une machine qui restitue mais aussi démolit et reconstruit le passé. Processus inconscient, elle s'efforce de redonner à chaque être une cohérence entre ce qu'il fut et ce qu'il est, usant de l'oubli, de l'approximation, voire de l'invention. Voilà pourquoi les historiens se défient des Mémoires des acteurs politiques : la vérité n'est pas leur finalité. On les lit avant tout quand ils sont une oeuvre littéraire. Les plus célèbres d'entre eux, les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, valent pour le style, l'art de conter, de peindre et de décrire, plus que pour l'assurance du témoignage.Inversement, le journal intime, écrit au jour le jour, porte la marque de l'authenticité, à la condition, évidemment, que le diariste ne l'ait pas corrigé ou réécrit avant publication. De ce point de vue, les journaux intimes les plus sûrs sont posthumes. À mes yeux, l'un des meilleurs exemples en est le Journal de Roger Martin du Gard, dont les trois volumes ont été publiés une vingtaine d'années après la mort de l'auteur, selon sa propre volonté. Pour les autres, le lecteur doit faire confiance à la loyauté de l'auteur toujours vivant, mais la «couleur temporelle», comme on dit de la couleur locale, reste plus certifiée que dans les Mémoires écrits longtemps après les faits rapportés.D'accord avec mon éditeur et ami Thierry Marchaisse, à qui revient l'idée de cette publication, je présente ici les notes de mes carnets qui furent rédigés entre les premiers jours de la Ve République, en 1958, et 1981, la première alternance, consécutive à la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle. Un cycle se terminait ; la république gaullienne était finie.

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