Devant le flot de voitures, un chien effrayé tire sur sa laisse et se défait de son collier.
 Dans le parc oú il court se réfugier, un petit garçon pleure : il s'est égaré.

La laisse rouge

Sara 27 ans. Il y a un an, cette jeune yézidie préparait son mariage dans son village de Sinjar en Irak. Mais début août, les hommes en noir de Daech ont déferlé sur les terres des yézidis. Ils ont tué les hommes et emmené les femmes. Sara a été leur prisonnière pendant deux mois. Elle a subi violences, humiliations, souffrances. Malgré le danger, elle a réussi à s'échapper.

Ils nous traitaient comme des bêtes

Sara

Reconnaitre les saints dans les musees et les eglises

Sara. Jean de La Fontaine, pourquoi vos personnages sont-ils 
des animaux ? Jean De La Fontaine. "Je me sers des animaux 
pour instruire les hommes. Ces fables sont un tableau où 
chacun de nous se trouve dépeint." Sara. A l'école on fait lire 
vos fables aux enfants. Est-ce une bonne idée ? Jean De La 
Fontaine. "On apprend aux enfants ce qu'il faut qu'ils sachent. 
Comme ils sont nouveaux venus dans ce monde, ils n'en 
connaissent pas encore les habitants, ils ne se connaissent pas 
eux-mêmes. Il faut leur apprendre ce que c'est qu'un lion, un 
renard, et pourquoi l'on compare quelquefois un homme à ce 
renard ou à ce lion." Sara. Mais pourquoi comparer l'homme à 
l'animal ? Descartes ne dit-il pas que les animaux sont comme 
des machines ? Jean De La Fontaine. Regardez le cerf 
poursuivi par des chiens. "Que de raisonnement pour 
conserver ses jours ! Le retour sur ses pas, les malices, les 
tours, et le change et cent stratagèmes dignes des plus grands 
chefs. Qu'on m'aille soutenir après un tel récit que les bêtes 
n'ont point d'esprit !" Interview imaginaire de Jean de La 
Fontaine par Sara (placées entre guillemets, les réponses du 
fabuliste sont tirées de ses propres écrits)

Fables

Un éléphanteau traîne derrière le troupeau. Il se fait finalement distancer et rapidement rattraper par des tigres menaçants. Mais ses aînés veillent.

Eléphants

Se poser des questions... Nous le faisons, toutes et tous. En sourdine. Presque en secret. Parfois, nous préférons tourner la page, trop compliqué, douloureux. Parfois, non. Sara dont la plupart des ouvrages confiés à notre imaginaire sont muets, sans paroles, relève pour notre collection, un défi?: écrire, plus épatant encore, s'auto-interviewer.
L'artiste en révolte contre les mots, qui les tient à distance, toujours prompte à les décortiquer, à explorer leur sens masqué, s'engage à plaisir dans une recherche de ce que la vie signifie pour elle.
Elle se regarde dans un miroir et s'aperçoit avec horreur qu'il est déformant, que la neutralité n'existe pas, que ses questions et ses réponses se renvoient la balle de la vérité. Alors elle interroge le travail de création, l'art et son histoire, le langage, les images du monde.
Sara déroule son cheminement, se bouscule, s'apostrophe. Piques et escarmouches. Détermination et dérision. Elle établit un dialogue entre elle et elle, in fine entre elle et nous. Et l'artiste nous tend ce miroir où se reflètent nos doutes, nos contradictions, nos désirs.

Auto-interview

Lassé de sa condition de bête traquée, un rat fait la connaissance de Camille (Saint-Saëns), l'homme qui a donné aux animaux le goût de la musique.

Le rat musicien

Réimpression de l'album publié sous le même titre aux éditions Epigones en 1993.

La laisse rouge

Résumé

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Critiques

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