Autoportraits

Odysseas Elytis (1911-1996) est l'une des grandes voix de la poésie grecque du 20eme siècle. Né à la poésie sous le double signe du Surréalisme et du paysage de l'Egée, il a créé une oeuvre poétique d'une grande originalité. Publiées en 1991, Les Elégies d'Oxopetra constituent une oeuvre majeure.

Les Elégies d'Oxopetra

Elytis (Prix Nobel de Littérature 1979) tenait particulièrement à ce livre bref, en quoi il voyait un peu son "Cantique des cantiques". Poème du désir et de la quête mystique, mêlant le profane et le sacré, la réalité quotidienne et l’élan cosmique, il dut attendre la présente édition pour trouver une traduction française qui lui rende justice, celle de Natalie Depraz. Le texte est accompagné de huit calligraphies de Bruno Gigarel.

Le Monogramme

Entre 1948 et 1950, Odysseus Elytis vient à Paris. Séjour assorti de voyages, réflexion sur la poétique. Confrontant sa pensée à celle de l'Europe de l'après-guerre, il explore depuis huit ans la spécificité et l'universalité de la Grèce, de sa Grèce. Revenu dans son pays en 1951, il publie la synthèse d'une décade de sa vie sous la forme d'un grand poème de la « grécité» intemporelle, Axion Esti.Livre conçu comme un monument et une liturgie, Axion Esti dans une architecture savante déploie les facettes d'un pays prestigieux, depuis l'esprit antique jusqu'à l'expérience récente des luttes de la guerre, de l'Occupation, de la guerre civile. Dans une langue éblouissante qui fusionne le sensuel, le philosophique, le quotidien, avec le sacré, il recueille si bien l'essence temporelle et intemporelle de la Grèce que le livre est aussitôt honoré du premier Prix national de poésie. Sa faveur extraordinaire dans le public est amplifiée par l'oratorio Axion Esti composé par Mikis Theodorakis en 1963-1964.Rêve, naissance, passion, amour des autres, genèse de la Parole, de la patrie, de la liberté, imprégnée du souffle de la mer, et de la mort, mémoire d'un monde dont l'Occident est l'héritier, perspectives ouvrant sur l'inouï (Elytis est traducteur de Rimbaud et des surréalistes). omniprésence surtout de la lumière grecque dont Elytis rend la sensation parfois quasi tangible : parmi tant de richesses, tels sont quelques-uns des éléments forts qui scandent la magistrale splendeur d'Axion Esti, et donnent à ce livre le rayonnement d'une sorte d'astre poétique incomparable.

Axion Esti

Les Stèles du Céramique

L’Espace de l’Égée – un bref essai d’Odysseus Elytis sur l’espace magique et expressif où il a grandi et vécu, paru en 1973 et très esthétiquement ré-édité par les éditions de L’Échoppe en 2015 dans une traduction de Malamati Soufarapis et avec des dessins de la poète et artiste Etel Adnan – s’ouvre sur le même constat qui le clôt une vingtaine de pages plus loin : « quelques vagues et une poignée de pierres » suffisent à « [r]amener l’homme à ses véritables dimensions ».

Autoportraits

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