Journal Tome 2 ; 1926-1950

Ainsi-soit-il, ou: Les jeux sont faits

Histoire de Pierrette

"Ah ! Que n'étais-je venu simplement en touriste ! ou en naturaliste ravi de découvrir là-bas quantité de plantes nouvelles, de reconnaître sur les hauts plateaux la scabieuse du Caucase de mon jardin. Mais ce n'est point là ce que je suis venu chercher en U. R. S. S. Ce qui m'y importe c'est l'homme, les hommes, et ce qu'on en peut faire, et ce qu'on en a fait. La forêt qui m'y attire, affreusement touffue et où je me perds, c'est celle des questions sociales. En U. R. S. S. elles vous sollicitent, et vous pressent, et vous oppressent de toutes parts."

Lors de son voyage en U. R. S. S., André Gide découvre, derrière le faux enthousiasme collectif, une entreprise constante de désindividualisation. Retour de l'U. R. S. S., publié en 1936, puis l'année suivante les Retouches firent sensation. Les deux livres restent un témoignage capital.

Retour de l'URSS - Suivi de Retouches à mon Retour de l'URSS

Son intention, André Gide l'affirme sans ambages dès le début de cette conférence : "faire l'apologie de l'influence". Il dénonce en effet la fausse originalité de ceux qui cherchent à se distinguer, qui se privent volontairement d'influences par crainte de perdre une personnalité qu'au fond ils ne possèdent pas. Or, un texte peut d'après lui pénétrer son lecteur et révéler une part de lui-même dont il n'avait pas conscience. Ce que l'artiste emprunte aux autres peut devenir source d'une nouvelle ouvre personnelle. Et Gide ne manque pas d'étayer son propos d'éminents exemples : ainsi est-ce Pouchkine qui insuffla à Gogol l'idée de son chef-d'ouvre, Les Âmes mortes. Pour Gide, seuls les grands hommes ne craignent pas de se laisser influencer comme, en retour, l'imité a besoin de ses imitateurs pour devenir un grand homme. Au fond, Gide anticipe ici sur le problème de la création littéraire posé plus tard dans Les Faux-Monnayeurs.

De l'influence en littérature

Soixante-trois lettres, de 1912 à 1951, accompagnées de nombreux documents, textes rares et inconnus, font de ce livre le dossier complet des relations entre Gide et Mauriac. On retrouve dans cette correspondance la vivacité, la causticité de Mauriac et l'expression de son inquiétude spirituelle, aussi bien que, du côté de Gide, sa prodigieuse faculté de sympathie, son exigence et sa clairvoyance critique.

Correspondance ; 1912-1950

Les Faux-monnayeurs est l'histoire d'un groupe d'amis et d'adolescents. Tout commence lorsque Bernard Profitendieu découvre à travers une lettre que son père n'est pas son père biologique. Olivier Molinier, ami de Bernard, le recueille chez lui.

Les Faux-monnayeurs

Textes choisis et lecture accompagnée par Jean Bardet, Josée Yonnet et Julien Harang

3 journaux intimes

Œdipe, drame en trois actes et en prose d'André Gide, n'a pas été publié depuis 1978. La dernière édition courante a été faite chez Gallimard en 1947. Parue dans la revue Commerce à la fin de l'année 1930, la pièce apporte une pierre de fondation non négligeable, quoique souvent méconnue, au théâtre mythologique français de la première moitié du XXe siècle. Œuvre elliptique et brève, Œdipe fascine par ses riches variantes et son audace. Elle occupe une position exceptionnelle au sein de l'œuvre gidien, illustrant la difficulté à créer après les Faux-monnayeurs et la recherche d'une parole testamentaire, qui l'unit au récit Thésée (1946). Gide joue avec la tradition et son interprétation personnelle, en faisant de son héros un porte-parole ambigu. Dédiée au marxiste Bernard Groethuysen, l'œuvre met en place un débat d'idées chères à Gide sur le peuple et le progrès de l'humanité. Œdipe ouvre des fenêtres caustiques sur l'actualité, la société, la psychanalyse et sa propre écriture. Mêlant comique, tragique et lyrisme, Œdipe innove sur tous les plans, surtout là où le public contemporain ne l'attendait pas : dans la forme quasi fragmentaire, la violence satirique, le heurt des registres, les jeux allusifs, la démythification et la spécularité qui font d'elle une œuvre critique, parente de la sotie et du traité tels que les concevait Gide. Des documents sur l'histoire des représentations font vivre le texte dans l'esprit du lecteur moderne et portent témoignage sur de grandes mises en scène : celles de Georges Pitoëff, Gustav Hartung et Jean Vilar

Journal Tome 2 ; 1926-1950

Résumé

Plus de livres de André Gide

Critiques

Ce livre n'a pas encore de critiques