Le trône de fer et les sciences
Zombie, une fable anthropologique
Publié par PU Paris Ouest, le 28 janvier 2015
194 pages
Résumé
Cet ouvrage propose une lecture esthétique du zombie au cinéma. Hypothèse : ce motif est un instrument de refonte pour la plupart des représentations - tous savoirs, images et imaginaires entrelacés - à partir desquelles l'homme a fondamentalement trouvé à être pensé, jaugé ou mesuré, bref, construit. De là, sans doute, sa force anthropologique. Parmi d'autres toujours possibles, quatre pistes sont ici privilégiées, qui dressent autant de "trames" constitutives du motif filmique, en d'autres termes, autant de sources théoriques ou figuratives commuées en substrats de composition. La voie de l'écorché est suivie en premier lieu, Romero (et consorts) renouant sans conteste avec l'iconographie anatomique du XVIe siècle (celle de Vésale, exemplairement). Cependant, glissant entre les médiums, l'écorché quitte la description anatomique au bénéfice d'une fiction anatomique (elle-même inscrite sur fond de scène utopique, au sens strict : Thomas More, Louis Marin). Or, une telle fiction d'affranchissement du corps vis-à-vis de la loi des organes n'est pas sans précédent : Gilles Deleuze et Félix Guattari en ont esquissé le principe par le biais du concept de corps sans organes ; dans ce contexte, on entreprend de montrer comment le motif du zombie permet de (re)spécifier le concept, c'est-à-dire, de faire valoir ce qu'il apporte au concept - rien de moins. Une troisième piste fondamentale au regard de la pensée de l'homme, depuis Descartes, Vaucanson ou La Mettrie notamment, est celle de l'automate dont le zombie associe, en l'occurrence, les versants mécanique et psychique. Afin de ressaisir un tel agencement, il faut se pencher sur ce qui lie les oeuvres de Jacques Vaucanson et de Jean-Martin Charcot, en imaginant qu'un même rêve - par-delà la dissemblance de leurs projets respectifs - circule entre le fabricant d'automates et le médecin de la Salpêtrière. Enfin, le dernier chemin emprunté est celui des Vanités. Car non seulement le cadavre hurlant jeté à la face du spectateur crie "memento mori", mais en outre, la figuration du zombie compose volontiers avec le crâne (ou autre élément squelettique), la bougie, l'horloge, le coquillage, l'instrument de musique... et jusqu'à l'aliment pourri...
Plus de livres de Barbara Le Maître
Voir plusImage versus medium : featuring Mark Lewis
Zombie, une fable anthropologique
Muséoscopies - Fictions du musée au cinéma
Cinéma Muséum - Le musée d'après le cinéma
Zombie, une fable anthropologique
La nuit des morts-vivants ; précis de recomposition
Tout ce que le ciel permet en cinéma, photographie, peinture et vidéo
Critiques
Ce livre n'a pas encore de critiques
Vous avez lu ce livre ? Dites à la communauté Lenndi ce que vous en avez pensé 😎