Sterling Hayden, l'irrégulier
Retour vers David Goodis
Publié par Table Ronde (La), le 13 octobre 2016
368 pages
Résumé
En 1947, David Goodis a le monde dans sa poche - un film à succès avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall tiré de son roman Dark Passage, un emploi lucratif dans l'un des plus grands studios de Hollywood, et une foule de livres et d'idées qui percolent dans son imagination fertile. La décennie à peine terminée, il balance tout aux orties. Goodis revient à Philadelphie vivre chez ses parents et son frère cadet handicapé mental, où il passe les années 50 à écrire des romans quasi pornographiques pour les éditeurs de livres de poche les moins respectables. Il aurait pu être complètement oublié s'il n'avait été "reconnu" en France, publié dans la légendaire Série Noire, et porté aux nues par les intellectuels de St-Germain-des-Prés pour ses héros "existentiels". Suivant l'exemple de François Truffaut (Tirez sur le pianiste, 1960), les cinéastes ont fait de beaucoup de ses livres des films que l'auteur - mort en 1967 à 49 ans - n'a jamais pu voir. En été 1982, le journaliste Philippe Garnier, travaillant alors pour l'émission Cinéma, Cinémas, décide de satisfaire sa curiosité sur David Goodis : pourquoi était-il adulé en France, mais virtuellement inconnu dans son propre pays ? Pourquoi avait-il abandonné une existence que beaucoup d'écrivains auraient tué pour avoir ? Et qu'en était-il des rumeurs concernant les singuliers penchants sexuels de l'auteur ? Publié aux Éditions du Seuil en 1984, Goodis : La vie en noir et blanc proposait une autre forme de non-fiction en France. Moins qu'une biographie, ou qu'un livre de plus sur le polar, c'était un essai sur la culture américaine dans tous ses états : industrie des pulps et des paperbacks, cinéma, télévision. Et surtout une enquête sur la littérature populaire et les images ou clichés qui la parasitent au point, parfois, de prendre sa place. Plus de trente ans après, l'auteur se penche de nouveau sur Goodis, incorpore les découvertes faites entre temps, corrige les erreurs, ajoute de nombreuses illustrations, et rend compte du culte dont Goodis fait désormais l'objet en Amérique, notamment dans sa ville natale de Philadelphie.
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