Cette Etude-Statue nº 5 est écrite en lien avec une oeuvre du sculpteur Nito Didariel, oeuvre forte qui m'a beaucoup inspiré. La beauté des courbes de cet oiseau a donné une musique aux contours diatoniques, au doux bercement et aux superpositions modales. En trois minutes, j'ai cherché à faire planer cet oiseau sous la mer, à écrire une oeuvre épurée, simple, directe, inspirée aussi par le toucher cristallin du pianiste Romain David. Benoît Menut

L’Oiseau Didariel - Étude-Statue n° 5

Vitalité, Expression, Inventivité, Energie sont les termes qui définissent le mieux ce nouveau volume de Saxiana. Toujours avec l'objectif de développer le répertoire pour saxophone, il est proposé ici huit compositions originales sous forme d'études musicales pour des élèves d'un niveau moyen (à partir de la seconde partie du cycle 2 d'études). Huit compositeurs pour huit langages qui développeront chez le jeune musicien : - le sens créatif avec What l did Over Summer Vacation de la compositrice américaine Lisa Bielawa, - l'esprit ludique et fantaisiste avec Click Time de Jean-Baptiste Robin et Sans peur et sans reproche de Jean-Denis Michat, - l'élan rythmique et fantasque avec Papa Westray du néerlandais Arnold Marinissen, - le clin d' oeil jazzy et bluesy avec Yellow Blues de Michael Alizon et On Line de Franck Tortiller, - l'expressivité théâtrale avec le monologue I am de Benoît Menut, - l'art virtuose du phrasé "à la française" avec Un serpent qui danse de Karol Beffa. Le plaisir est au rendez-vous de ces pièces qui dépassent le cadre pédagogique et deviennent de véritables miniatures de concert.

Saxiana

Tous les voeux, engagements, serments, anathèmes dont nous avons fait le voeu (et prononcés sur "nous-mêmes" par ce voeu) ; toute privation ou renonciation que, par simple parole, ou par serment nous nous imposerions depuis ce Kippour-ci jusqu'au prochain (puissent-ils nous être favorable) ; nous les renions d'avance : qu'ils soient déclarés invalides, annulés, dissous, nuls et non avenus. Qu'ils n'aient ni force ni valeur. Que nos voeux ne soient pas regardés comme des voeux, ni nos serments comme des serments. C'est en substance le sens de la prière juive Kol Nidré qui m'a parlé au premier chef. A la demande de Bruno Fraitag, j'ai écrit ce "mouvement de quatuor" en m'inspirant de ce sens. Mais j'ai aussi choisi de m'inspirer des courbes des mélismes vocaux pour les traiter musicalement, les superposer, les faire se rencontrer verticalement. C'est un appel à prière avant l'apaisement, l'espérance en une force puissante et solide. La pièce fut créée le 21 mai 2017, en la synagogue Copernic par le quatuor Copernic (Yaïr Benaïm, Guillaume Latour, Téodor Comane, Louise de Ricaud).

Kol Nidré - pour quatuor à cordes

Pour préluder est un cycle de 6 petits préludes pour jeunes pianistes, d'une durée de huit minutes trente, écrit pour les élèves du Conservatoire de Saint-Malo, sur proposition de leur professeure, Mme Agnès Dubois-Chauvet.Chaque prélude propose un petit voyage imaginaire et l'exploration d'une difficulté précise.1. Chant Chromatique : L'éveil à l'écriture chromatique large, dans un chant renversable à deux parties, une douce plainte.2. Descartes a joué : J'imagine le philosophe s'amuser avec l'intervalle, dans une course « tu m'auras, tu m'auras pas » entre les deux mains, jusqu'aux extrêmes du clavier.3. Choral Diatonique : Il porte bien son nom, et ne comporte qu'un sol dièse en guise de conclusion. Les tierces et les sixtes composent ce chant mélancolique à quatre voix.4. Les Trois Mondes : Sur fond de basse d'Alberti, trois mondes. L'accord de mi mineur (trois notes), un accord diatonique (quatre notes) et un dernier composé des touches noires (cinq notes). Le tout donne le total chromatique et propose des rencontres insolites.5. Le gars vote : Ce jeu de mots douteux propose l'histoire d'un jeune homme votant pour la première fois et étant heureux d'accomplir son devoir de citoyen... sur fond de musique bretonne. Bien entendu, une fois le bulletin glissé dans l'urne, le choix du ton de la voix pour « A voté » sera au choix de l'élève.6. Papillons et vers de vase : Frémissement du papillon, chant amoureux du vers de vase ; ils ne se rencontreront vraiment jamais mais se complètent.

Pour preluder - partition pour piano

Dédiée à la pianiste Paloma Kouider, la deuxième Étude-Statue, intitulée La Marianne s'inspire d'une oeuvre de l'artiste Kovider.Ce bronze patiné m'a parlé par ses courbes tantôt rondes, tantôt dirigées en mouvement vers demain. Bien entendu, Marianne est un symbole, autant que, comme l'écrivait Clémenceau : « la France est une idée ». J'ai souhaité, dans l'esprit de nos anciens (Ravel, Magnard, Fauré...) rendre hommage à l'esprit français, à ce concept difficilement définissable, mais pourtant reconnaissable. J'ai choisi pour cela la forme du prélude et fugue, avec des parties non mesurées chères aux Couperin et Rameau, parfois surpointées aussi à l'instar des ouvertures à la française. Dans ce prélude, un appel (qui dans mon esprit serait joué par un pupitre de cors) se fait entendre. Celui de la liberté ? En tous cas, la fugue me semblait la référence la plus appropriée pour transcrire cette énergie : force, combat, croyance en la liberté... Si deux citations très courtes (Rameau et Ravel) se trouvent à la fin du Prélude, c'est à l'incipit de La Marseillaise que je fais appel en fin de pièce.Ainsi, j'espère rendre hommage, par le prisme de l'oeuvre de Kovider, à l'esprit humaniste que doit porter en son sein l'idéal républicain. Et, comme cité en toute fin de l'oeuvre, ce vers d'Aragon me semble conclure idéalement : « La mort n'éblouit pas les yeux des partisans. »

La marianne de kovider - etude-statue n  2 pour piano

Le Roy Renaud résulte d'une commande du choeur de femmes dirigé par Nicole Corti, à laquelle l'oeuvre est dédiée. Cette pièce se veut le reflet de la théâtralité du texte qui se divise en trois parties : péripétie (mort de Renaud) ; questionnement de la reine et refus obstiné de la mère ; aveu par la mère de la mort du roi et mort de la reine. La distance temporelle est créée dans le texte par les interventions, au passé, du narrateur. J'ai choisi d'y superposer l'incipit de l' Ave maris stella (dont la chanson originelle du Roy Renaud tire son propre incipit mélodique) et d'y rajouter en guise de coda le début de la célèbre chanson Aux marches du Palais, qui me semble correspondre au climat final ; car l'engloutissement "terrestre" de cette belle reine représente aussi, à mon sens, son arrivée au "palais céleste" . La troisième partie de l'oeuvre peut, au choix, se donner avec un petit choeur d'enfants ou deux voix de femmes solistes superposées au choeur de femmes. Benoît Menut

Le Roy Renaud - partition pour chœur de femmes (enfants ad libitum)

Regards de Vartan est une pièce pour violoncelle seul, dédiée à la mémoire de celui qui fut un artiste remarquable et un ami très cher.Cette version pour alto a été réalisée pour Lise Berthaud et créée en mai 2014 aux Rencontres Musicale de La Prée.Ce premier « tableau » porte en sous-titre la mention The woman in red, titre d'un des tableaux de Vartan qui fut sujet à d'interminables discussions entre nous. J'ai choisi d'inclure dans l'oeuvre un thème arménien dont le titre est Dle Yaman. The woman in red est donc une sorte de variation autour de ce chant dont les paroles expriment à peu près ceci :« Dle Yaman, notre maison, votre maison, face à face,Dle Yaman, cela suffit avec tes clins d'oeil,Yaman, Yaman bien aimé(e)Dle Yaman, le soleil se leva sur le mont Ararat. Dle Yaman, nostalgique je suis de mon ami(e) Yaman, Yaman bien aimé(e) »Benoît Menut

Regards de vartan - pour violoncelle seul (version pour alto)

Caelestis Hierusalem (pour trois voix égales ou chœur de femmes)

Ces Trois Prières furent écrites pour les jeunes de la maîtrise de Radio-France et leur chef de choeur, Sofi Jeanin, à qui l'oeuvre est dédiée.J'ai choisi ici de mettre en musique trois prières qui forment à mon sens une « famille » ; non la Sainte Famille dans laquelle Joseph est le père, mais une continuité, de Marie - Salve Regina - à Jésus - Ave Verum Corpus - en terminant par Dieu et la si célèbre prière du Pater Noster. Dans cette dernière pièce, j'ai d'ailleurs été inspiré par le début du thème grégorien qui lui est associé. La musique d'influence sacrée tient une part particulière dans mon travail. Je ne la considère pas comme scrupuleusement reliée au dogme, mais plutôt prétexte à ressenti, réflexion, introspection...

L’Oiseau Didariel - Étude-Statue n° 5

Résumé

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