Les trois derniers jours de Fernando Pessoa ; un délire

Tete perdue de damasceno monteiro (la)

Dans cette nouvelle inédite de l'auteur de Nocturne indien, on fait la connaissance, entre autres personnages, de la famille Fonseca da Fonseca e Fonseca, du Père Piedoso del Montequoso Mantecoso, du professeur Smith of Smith and Smith... dont Jean Cortot dresse, de son pinceau, les portraits. "J'aime les histoires" , dit Antonio Tabucchi. "Je suis d'ailleurs un excellent écouteur d'histoires. Je sais toujours, même si c'est parfois vague, quand une âme ou un personnage est en train de voyager dans l'air et a besoin de moi pour se raconter. Ecouter et raconter, c'est un peu la même chose. Il faut apprendre à être disponible, à laisser en permanence la porte de son imagination ouverte". Et l'imagination est débordante chez ce conteur hors-pair.

Le triste cas de Monsieur Silva da Silva e Silva

En Italie, Tullio Pericoli est une "institution nationale". Ses caricatures et ses satires de la vie politique et culturelle sont publiées dans les plus grands journaux italiens. Quant à son talent de peintre et d'illustrateur, c'est le monde entier qui le salue. Ses dessins à la plume sont un festin. Sa plume acérée "portraiture" avec une précision redoutable, sans toutefois blesser ni déformer méchamment les écrivains, les artistes, les savants : Calvino, Hemingway, Kafka, Welles, Kundera, Eco... Chaque dessin de Tullio Pericoli raconte une histoire. C'est en hommage à ce talent supplémentaire qu'Antonio Tabucchi (Prix Médicis Etranger 1987) a écrit un conte original, tandis que Georg Ramseger, en introduction, traite de l'art du dessin. Des mots à l'image, conteur et critique composent ensemble un nouveau portrait, celui d'un grand artiste, Tullio Pericoli.

Woody, Freud et les autres

La nostalgie du possible sur Pessoa

Dans un dispositif de jeu de l'oie, Antonio Tabucchi nous propose un parcours dans l'Italie
contemporaine, celle en particulier du Cavaliere Berlusconi : en cinq ans de retour au pouvoir après
une première expérience désastreuse au début des années 90, le milliardaire italien aura
sérieusement ébranlé les équilibres démocratiques de son pays en se taillant des lois sur mesure
pour échapper à la justice et pour augmenter son empire et ses richesses. Tout cela dans une
relative indifférence de l'Europe, et sous le regard complaisant de George W. Bush qui trouvait en
ce pantin un précieux complice. Le matériau de ce livre est constitué d'articles écrits au fil des ans
dans quelques grands journaux européens (El Paìs, Corriere de la Sera, Le Monde), dans lesquels
Tabucchi porte son regard d'écrivain sur des sujets d'une actualité qui dure : falsifications de
l'Histoire et révisionnisme, bellicisme au nom de fausses bonnes raisons, terrorisme et antiterrorisme,
retour du racisme, fraudes financières et intérêts occultes, menaces d'un nouvel
autoritarisme. Derrière les gesticulations d'opérette et les bouffonneries diverses se cache un très
réel danger. Le ton de Tabucchi évoque celui des textes les plus visionnaires et prophétiques de
Pasolini. C'est en rapprochant les détails et les scènes, comme dans un montage de film, que
l'ampleur du désastre finit par apparaître. N'oublions pas que le fascisme est né en Italie, avant
d'essaimer à travers l'Europe.

Au pas de l'oie ; chroniques de nos temps obscurs

«Mais vous êtes qui?, demanda-t-il en me fixant. Celui qui est indiqué sur le billet, répondis-je, je suis Tadeus. Je ne vous connais pas, répliqua-t-il. Mais vous connaissiez Isabel, dis-je, c'est pour cela que vous me recevez dans votre appartement, le nom d'Isabel a éveillé votre curiosité. Isabel appartient au passé, répondit-il. C'est possible, dis-je, mais je suis ici pour reconstruire ce passé, je suis en train de faire un mandala.» Antonio Tabucchi avait achevé la rédaction de Pour Isabel en 1996. Il l'avait conçu comme un mandala : chaque chapitre dessine un cercle dans lequel le protagoniste Tadeus rencontre un nouveau personnage ayant connu Isabel. Cette dernière a mystérieusement disparu depuis des années, et son ami Tadeus cherche à retrouver sa trace... L'éditeur italien d'Antonio Tabucchi a qualifié l'aventure de Tadeus Slowacki d'«enquête que l'on dirait menée par un Philip Marlowe métaphysicien». Difficile de mieux résumer ce magnifique inédit du grand écrivain italien.

Pour Isabel ; un mandala

La gastrite de Platon

Le volume Tabucchi par lui-même présente pour la première fois au lecteur un ensemble de textes – pages de journaux, entretiens, essais – dans lesquels l'écrivain Antonio Tabucchi, plutôt réticent à parler de lui, lève le voile sur son autobiographie privée et littéraire, en chemi-nant depuis la Toscane maritime de ses origines jusqu'au Portugal – terre du coeur et des amitiés, devenu son pays d'élection –, en passant par Paris, découverte dans les années Soixante et toujours plus aimée. Commentaires sur ses propres oeuvres, intérêt pour d'autres formes artistiques, réflexions sur son statut d'écrivain se mêlent dans ce re-cueil qui offre un regard inédit et passionnant sur un auteur italien devenu désormais un classique du vingtième siècle européen.

Les trois derniers jours de Fernando Pessoa ; un délire

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