Recueil de nouvelles de Stig Dagerman appartenant toutes, à des titres divers, au versant « fantastique » de l'ouvre de Stig Dagerman. Traduit du suédois par C. G. Bjurström et Lucie Albertini.

Stig Dagerman, l'un des plus brillants écrivains suédois, né en 1923, s'est donné la mort en 1954 à trente-deux ans. Il a laissé une oeuvre forte et émouvante qui lui a donné une gloire posthume.

Les wagons rouges

J'ai trouvé alors une direction vers un but qui était incontestablement inaccessible ; finalement cela n'avait guère d'importance puisque seule la lutte en elle-même et non pas le but signifie quelque chose, et puisque seule la joie du combat vous empêche de sombrer et non pas la joie du but - car la notion de " sombrer " existe même si elle n'a aucune signification concrète : sombrer c'est vivre inconscient et mourir heureux sans avoir lutté dans un but absurde, sombrer c'est mourir calmement et paisiblement sans avoir opposé une absurde résistance à la grande absurdité du monde.

Ile des condamnes

Avec ce texte radiophonique, La Casquette du musicien, bref comme une lame, Stig Dagerman nous propose une réflexion sur l'acte créateur, son origine et son aboutissement. Il est question de liberté de créer en dehors de l'argent à gagner nécessaire à la vie. Comment résoudre cette problématique ? Comment être libre ? Comment être indépendant ? Comment préserver son acte créateur ? Jusqu'où peut-on aller sans perdre son âme et pour pouvoir regarder le musicien dans les yeux ?

La casquette du musicien

« Non è vero che un bambino che si è bruciato sta lontano dal fuoco. È attirato dal fuoco come una falena dalla luce. Sa che se si avvicina si brucerà di nuovo. E ciononostante si avvicina. » Già nell'epigrafe del suo romanzo più autobiografico, Dagerman rivela che non vi è scampo per chi, come lui, è incapace di venire a patti con la vita, con i suoi limiti, i suoi compromessi, la sua inevitabile mediocrità. Assetato di intensità, ri­belle a ogni ipocrisia, malato di assoluto, non può che continuare a bruciarsi al fuoco della verità e della pas­sione, fino ad arrivare a non poter più perdonare a se stesso la « vergogna di vivere ». Nel ventenne Bengt il venticinquenne Dagerman proietta l'immagine delle proprie contraddizioni e delle proprie angosce, quelle di un adolescente dalla sensibilità esasperata, in lotta coi fantasmi della sua solitudine. Nel vuoto lasciato dalla morte della madre, nell'amore-odio nei confronti del padre, nell'attrazione e poi ambigua passione per la futura matrigna, nel tentativo di suicidio e nella rivolta contro la « flaccida felicità » di vite meschine, non si può non riconoscere il riflesso appena distorto di una sof­ferta confessione. Il romanzo è in fondo la storia di un impietoso smascheramento, ma scavando nelle lacera­zioni dei suoi personaggi, sezionando ogni impulso, ogni sentimento, la spaventosa lucidità di Dagerman ci tende una rete, costringendoci a scoprire che « i nostri pensieri mentono » e a seguirlo in quei recessi oscuri dove nascondiamo quel che non osiamo confessare a noi stessi. Sullo sfondo di strade innevate, di isole che danno l'illusione della felicità, sul mare verde o coperto dai ghiacci dell'arcipelago, le immagini si caricano di simboli, mentre la narrazione procede per frasi brevis­sime, come se le parole opponessero resistenza e avan­zassero brancolando verso l'accettazione di quella veri­tà che brucia « come l'eruzione di un vulcano ».

Bambino bruciato

La Dictature du chagrin rassemble seize écrits issus du même recueil que le fameux « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier ». Ces courts textes, où les talents littéraires de l’auteur épaulent la critique sociale et l’engagement politique, réagissent à l’actualité, dont ont été extrait des thèmes intemporels : le rapport de l’individu au collectif, la domestication des esprits, l’éducation, l’auto-illusion, etc. En fin de recueil, un reportage effectué dans la France de 1948 (comme il l’avait fait deux ans plus tôt avec Automne allemand). Tourmenté par le conflit entre éthique et esthétique, Stig Dagerman affirme la liberté d’écrivain comme une lutte contre l’ordre établi : seule condition pour ne pas mourir de honte.La réédition de ce recueil en même temps que son roman L’Île des condamnés donne à voir la manière dont Dagerman, du court texte de presse au long roman existentialiste, fouille les états d’âme aux prises avec les rôles sociaux des sociétés modernes.

La Dictature du chagrin & autres écrits amers (1945-1953)

Depuis la découverte, en 1981, de ce texte où Stig Dagerman, avant de sombrer dans le silence et de se donner la mort, fait une ultime démonstration des pouvoirs secrètement accordés à son écriture, le succès ne s'est jamais démenti.On peut donc, aujourd'hui, à l'occasion d'une nouvelle édition de ce « testament », parler d'un véritable classique, un de ces écrits brefs dont le temps a cristallisé la transparence et l'inoubliable éclat.

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier

Texte tardif, incandescent, condensé de sa pensée, écrit juste avant son décès, 
Dieu rend visite à Newton met un terme au retrait pensif dans lequel Stig Dagerman se
tenait et rompt avec le désespoir où l'avait laissé l'inaboutissement de nombreux projets.
Dans un style proche des écrits de Kafka, Dagerman fait le récit d'une visite de Dieu à
Newton alors qu'il formule sa théorie de la gravité. Et cette visite bouleverse la physique et
rend l'environnement imperméable à l'attraction terrestre, si bien que les êtres et les
objets volent dans la maison du savant, tandis qu'un navire hollandais accoste dans le
salon. Surréaliste et loufoque, la nouvelle ne serait qu'une farce si elle ne portait pas en
elle cette gravité qui pèse sur les hommes et les contraint à une vie de dépendance.

Mille ans avec Dieu : Dieu rend visite à Newton, 1727

1946. Un journaliste erre dans les ruines des villes allemandes anéanties par les bombardements. Il se nomme Stig Dagerman, il est là pour les besoins d'un reportage mais il est avant tout écrivain. Quelques semaines durant, il va observer, questionner, descendre dans les caves à la rencontre de ceux qui s'y terrent, s'interrogeant lui-même, méditant sur la souffrance et l'angoisse, la haine et la culpabilité. Peu à peu prend forme Automne allemand, ce livre qui, depuis sa parution chez Actes Sud en 1980, n'a cessé de s'imposer comme un témoignage de première force sur les conséquences de la défaite allemande et le destin de l'Europe.

Automne allemand

Au coeur du monde de Dagerman règne la peur. Elle nous saute au visage dès les premières pages du livre. Le serpent est la matérialisation de cette peur : il y a le serpent capturé par Bill, soldat de deuxième classe, et qui lui sert à s'imposer à son entourage ; il y a le serpent qui, rapporté à la caserne par un des soldats, s'échappe de sa prison et plonge dans la terreur la poignée d'hommes restés dans cet immense bâtiment poussiéreux et vide après le départ du régiment aux grandes manoeuvres. Est-ce le même ? Cela n'a guère d'importance. Seule importe sa présence, la présence de la peur...

Les wagons rouges

Résumé

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