Des Sports Et Des Hommes. Itineraire Photographique

Laurent Véray

Pierre Simonet

Publié par Citedis (editions), le 01 janvier 2000

139 pages

Résumé

Le passage d'un siècle à l'autre revêt une force symbolique qu'on ne peut ignorer. Plus encore que toute autre occasion commémorative, il engage irrésistiblement un regard rétrospectif, au retour sur une époque désormais révolue, à la recherche des traces dans la page tournée, à la nostalgie parfois. C'est un peu de temps retrouvé que nous proposons ici au lecteur-spectateur, une promenade photographique en des lieux qui, parmi d'autres bien sûr, virent naître et se développer cette frivole invention du dix-neuvième siècle finissant : le sport. On pourrait jalonner le chemin parcouru par la célébration des hauts faits, feuilleter le siècle des exploits, chanter les héros. D'autres l'ont fait, le font ou le feront : le genre est rebattu. C'est ici un tout autre regard qui est porté, avec tout simplement l'ouverture de quelques boîtes d'archives photographiques de l'iconothèque de l'Institut national du sport et de l'éducation physique, une promenade au fil du temps, au gré de quelque histoire que le cliché révèle ou dissimule, au hasard de la découverte. Les choix proposés n'ont pas d'autre motivation, pour chaque photographie, que les désirs des auteurs de s'y arrêter. Une histoire souvent, des circonstances, des personnages, s'y rattachent. C'est alors l'occasion de les redécouvrir. Mais il y aussi le cliché sans identité, le visage et le décor sans nom. La photo anonyme et un lieu de mystère. Une énigme qui donne à rêver plus encore qu'à voir. La posture du sujet, son regard ou son geste figé, engage à la contemplation, à la reconstruction, à la recherche de ce qui nous échappe, au déchiffrement, à l'invention parfois d'une légende La photographie n'est pas la réalité. Tout au plus l'image d'une partie de la réalité, c'est-à-dire un choix, un instant, un angle, un cadre, parmi mille autres possibles, le regard de son auteur. La photo est une impression fragile. Dans la trace argentique, porteuse d'information, de sens, de poésie ou de beauté plastique, de vie, un geste furtif s'accroche, un regard se fige, un instant s'attarde. Mais pour combien de temps, pour combien de regards ? La photo demande qu'on la préserve, qu'on en prolonge les traces labiles de l'instantané, qu'on la fasse vivre aussi en l'accrochant à la cimaise du présent. C'est le sens de cette promenade dans des images qui nous parlent des sports et des hommes.