Economie et symbolique

Il n'y a pas de pensée qui ne soit pensée dans la tradition, de parole qui, par différence, ne s'inscrive dans un déjà-écrit, un déjà-dit. Mais que parole qui tombe en la terre de l'écriture ne s'en relève ainsi pour porter son fruit, ne s'accomplit jamais sans que, moissonneuse et son temps, la lecture ne l'en délivre. Qe la sorte, pas plus que la musique ne coïncide avec la matérialité de la note, la parole ne se réduit à celle de la lettre qui en porte la trace Pour l'entendre à nouveau, il faut du texte accomplir la lecture. Et voilà que tout commence et recommence, aventure indéfinie où mille fois réitéré, s'ébauche le délicat passage du texte à la parole. La question inévitablement alors se pose : qui parle ? Et, en premier lieu" , comme on aime souvent à dire : le texte parle-t-il ? A partir de textes anciens ou récents (Cyprien Augustin, Pascal, Hegel, Heidegger) ou de textes d'Eglise aujourd'hui, six auteurs ont tenté de répondre à cette question qui se trouve au coeur de nos pratiques quotidiennes. Dans le re-jeu de l'écriture réalisé par le déploiement du commentaire surgit la parole, non point sans doute la parole origine mais plutôt la parole histoire issue et dérive de l'autre. Ainsi la parole advient-elle par écart et différence, et l'histoire, notre histoire, s'annonce-t elle comme aventure du sens.

Du texte à la parole

La drachme perdue, le bon Samaritain, l'enfant prodigue... Formes narratives courtes, généralement citées à titre d'exemple ou d'illustration dans la Bible et les livres saints, les paraboles se prêtent au voyage. Voyage du sens apparent au sens caché ; voyage d'une situation d'énonciation à une autre ; voyage enfin de ces récits à travers les époques. Les paraboles étaient censées remplir une fonction didactique, dévoiler une vérité à croire ou à savoir, ou pratique, inciter à prendre une résolution, à adopter un nouveau comportement. La réception et l'utilisation de ces récits exemplaires n'a pas manqué, au cours des siècles, d'en infléchir le sens, voire d'en détourner la portée. Une nouvelle pratique littéraire, au XXe siècle, a conduit à insister, plus que sur le contenu à transmettre, sur la transmission elle-même : la parabole comme véhicule. L'ouvrage commence par six études qui posent des jalons dans l'usage diachronique des paraboles. Elles sont suivies d'une partie plus philosophique, explorant les abords théoriques de la parabole, chez H. Arendt et W Benjamin d'une part, chez P. Ricoeur d'autre part. Cinq homélies contemporaines consacrées à des paraboles terminent le parcours.

Le voyage des paraboles ; Bible, littérature et herméneutique

Ce qu'on nomme aujourd'hui éthique ou morale ressortit en grande partie à de la déontologie. Comment des morales professionnelles perçues comme avant tout pratiques ont-elles pris une telle importance ? L'histoire de cette évolution permet de comprendre les enjeux actuels de règles systématiquement présentées comme internes à l'activité. L'ouvrage rassemble des données souvent peu connues sur l'origine et la montée en puissance de la déontologie. L'auteur, spécialisé en éthique fondamentale et sociale, a eu l'occasion de collaborer avec des professionnels sur plusieurs terrains : travail social, psychanalyse, méthodes d'enseignement... Cet ouvrage intéressera les chercheurs en sociologie, anthropologie et philosophie ; professionnels affrontés à des demandes de réflexion sur la pratique. Niveau : dès la licence.

Pourquoi la déontologie

L'homme a-t-il pris la place de Dieu ? Telle est la question devant laquelle se rencontrent, dans ce livre, psychanalystes in-formés de la tradition chrétienne et théologiens ouverts à la conceptualité psychanalytique, élèves et amis de Roland Sublon. Divers accès sont ainsi ménagés pour le lecteur à une oeuvre aussi exigeante qu'elle est stimulante et libre.

Sujets à croire : Questions de théologie et de psychanalyse. En hommage à Roland Sublon

Les éléments tiennent dans la Bible une place inaugurale ? avec les eaux, les ténèbres, la lumière dans la Genèse autant que finale ? avec le déluge de feu et l?ouverture des cieux dans l?Apocalypse. Vents et déserts, monts et rochers accueillent les interventions divines sans être eux-mêmes sacralisés. La nature minérale ne reste pas indifférente au monde humain comme le ferait un simple décor, mais elle permet d?identifier des lieux qui font signe, cavernes, puits, lac? Et, de Noé sauvé du déluge à Paul le naufragé, elle aide à déchiffrer le mouvement de l?histoire sous ses bouleversements.

La Bible face aux éléments

Les sociétés sécularisées modernes ayant quitté l'orbe de la religion, c'est, nous dit-on, l'ère du désenchantement. Constat ou déploration ambigus, qui renferment le voeu que politique et morale, religion et culture aillent de concert - et que soient préservées les visions de la totalité. Or, si la modernité est précisément ce mouvement qui délie les solidarités acquises des choses, des êtres et des groupes (modes de la perception, de la conscience, et tous les modes du sentiment), n'est-elle pas paradoxalement provoquée à inventer ce religieux qu'elle exclut?
Comment faire place à cet imaginaire de reste, instable et parasite, c'est ce à quoi se seront attachées des pensées de l'événement qui ne proposent de remonter à aucune origine, de parachever aucune nature, mais qui tentent, croisant le savoir avec l'insu, le sens avec l'insensé, de maintenir ouvert le chemin singulier de l'être affronté à sa vérité.

La Mémoire de Dieu : Essai sur l'imaginaire religieux

Lire la Bible en suivant la trace des animaux qui la peuplent, c'est découvrir que le monde mis en scène par les Ecritures est un monde vivant, pas un simple décor. C'est aussi, à l'heure où se lèvent de nouvelles interrogations sur notre conception de l'animalité et les suites qu'elle entraîne, la chance de voir surgir, à travers les livres bibliques, quelque rapprochement inattendu. Ce sont comme de petites fables, ici regroupées en 17 chapitres illustrés. Depuis Adam jusqu'au déluge, hommes et bêtes sont végétariens. Puis arrivent, au fil des alliances successives avec Yahvé, les sacrifices rituels, les interdits alimentaires et la promesse d'un nouvel engendrement. Ainsi l'écologie touche au sentiment, les troupeaux s'invitent dans l'économie politique et le poème résonne de cris et de glapissements.

Economie et symbolique

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