Passages: échanges et transpositions
Narcisse romancier. Essai sur la première personne dans le roman
Publié par José Corti
160 pages
Résumé
"Ces essais ont pour objet ce pronom si commun et pourtant si étrange, si rebelle à la saisie en raison de sa complexité et de sa mobilité, si difficile à acquérir lors de l'apprentissage enfantin de la langue, si étroitement lié à l'exercice de toute pensée personnelle. L'intimité qu'il établit entre le parleur et sa parole se fonde sur un rapport d'identité que le linguiste Jakobson met au centre de sa définition : "le mot je désignant l'énonciateur est dans une relation existentielle avec l'énonciation". Ce n'est pas de son usage ordinaire qu'il sera question ici, mais de sa fonction dans le récit littéraire."(R. Jakobson) Ce n'est pas de son usage ordinaire qu'il sera question ici, mais de sa fonction dans le récit littéraire. Son importance, sa fréquence sont bien connues, ses effets le sont peut-être moins. Mais le Je ne saurait être l'unique objet de l'analyse. On s'efforcera de ne négliger ni l'existence de signes annexes qui sont des indices de première personne, ni surtout les liens que celle-ci entretient avec les composantes de tout système narratif : régime temporel, relations des acteurs, position et activité du narrateur, foyer visuel et restrictions de champ… Ces modalités formelles se trouveront, tour à tour, au centre des chapitres successifs. Les formes n'étant pas vides, elles désigneront au fur et à mesure l'un ou l'autre des sens inhérents à l'emploi du je : exploration de soi par soi, saisie du moi et de l'autre, activité de la mémoire dans le récit rétrospectif, rencontre du narcissisme et de l'autobiographie, etc. ; et pour commencer, la question inévitable : peut-on parler de soi ? Peut-on se voir ? Jean Rousset procède là en critique autant et plus qu'en "poéticien". Il présente donc une analyse du récit, limitée à un mode narratif particulier. Une recherche de ce genre ne saurait être conduite historiquement, puisqu'elle peut porter en principe sur n'importe quel texte, quelle qu'en soit l'époque. Sans renier ce principe, il a choisi de s'en tenir à quelques œuvres d'une période restreinte : fin du XVIIe siècle et première moitié du XVIIIe ; la période s'y prête en raison de l'abondance et de la vigueur des exemples ; le XXe siècle n'est pas absent : notre roman moderne est dans une très large mesure un roman de la première personne.
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