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Les Possedes | Fyodor Dostoyevsky
Les Possedes | Fyodor Dostoyevsky

Les Possedes

Publié par Createspace, le 22 juillet 2013

216 pages

Résumé

Pour raconter les evenements si etranges survenus dernierement dans notre ville, je suis oblige de remonter un peu plus haut et de donner au prealable quelques renseignements biographiques sur une personnalite distinguee: le tres-honorable Stepan Trophimovitch Verkhovensky. Ces details serviront d'introduction a la chronique que je me propose d'ecrire. Je le dirai franchement: Stepan Trophimovitch a toujours tenu parmi nous, si l'on peut ainsi parler, l'emploi de citoyen; il aimait ce role a la passion, je crois meme qu'il serait mort plutot que d'y renoncer. Ce n'est pas que je l'assimile a un comedien de profession: Dieu m'en preserve, d'autant plus que, personnellement, je l'estime. Tout, dans son cas, pouvait etre l'effet de l'habitude, ou mieux, d'une noble tendance qui, des ses premieres annees, avait constamment pousse a rever une belle situation civique. Par exemple, sa position de persecute et d'exile lui plaisait au plus haut point. Le prestige classique de ces deux petits mots l'avait seduit une fois pour toutes; en se les appliquant, il se grandissait a ses propres yeux, si bien qu'il finit a la longue par se hisser sur une sorte de piedestal fort agreable a la vanite. Je crois bien que, vers la fin, tout le monde l'avait oublie, mais il y aurait injustice a dire qu'il fut toujours inconnu. Les hommes de la derniere generation entendirent parler de lui comme d'un des coryphees du liberalisme. Durant un moment, - une toute petite minute, - son nom eut, dans certains milieux, a peu pres le meme retentissement que ceux de Tchaadaieff, de Bielinsky, de Granovsky et de Hertzen qui debutait alors a l'etranger. Malheureusement, a peine commencee, la carriere active de Stepan Trophimovitch s'interrompit, brisee qu'elle fut, disait-il par le tourbillon des circonstances. A cet egard, il se trompait. Ces jours-ci seulement j'ai appris avec une extreme surprise, - mais force m'a ete de me rendre a l'evidence, - que, loin d'etre en exil dans notre province, comme chacun le pensait chez nous, Stepan Trophimovitch n'avait meme jamais ete sous la surveillance de la police. Ce que c'est pourtant que la puissance de l'imagination! Lui-meme crut toute sa vie qu'on avait peur de lui en haut lieu, que tous ses pas etaient comptes, toutes ses demarches epiees, et que tout nouveau gouverneur envoye dans notre province arrivait de Petersbourg avec des instructions precises concernant sa personne. Si l'on avait demontre clair comme le jour au tres-honorable Stepan Trophimovitch qu'il n'avait absolument rien a craindre, il en aurait ete blesse a coup sur. Et cependant c'etait un homme fort intelligent...

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