«Elle rit et j’aime tellement l’entendre rire que je capture son rire pour me donner confiance, courage. La nuit, c’est bizarre, Elle et moi on se ressemble. Une gémellité qui contient tout. Enfin, tout ce qui revigore, fait exulter. Soudain, plus peur de tout, plus mal de rien. À nos guises, on se touche, on se fait du bien, longtemps. L’amour fou n’est pas si fou que ça, que je me dis. »

La Belle Épouvante

Je suis d’une famille de chasseurs, d’embusqués, de poseurs de pièges. On me faisait marcher en avant, à grandes enjambées briseuses de souches et de silence, pour faire sortir le lièvre de sa cachette, s’envoler la perdrix du bouleau, se rapprocher le gibier des fusils. Je n’étais pas tireur, mais « vacarmeur », celui qui n’aperçoit pas la bête qu’il traque, mais la cherche, la devine dans les limbes de la fardoche. Je n’ai pas choisi : traqueur je fus, traqueur je suis resté. Je marche sans cesse sur des sentiers de traverse, à l’affût, attentif, inquiet et espérant. Éternel «vacarmeur», je fais toujours lever un gibier que je ne vois pas. Écrire, c’est cela : faire lever le gibier, écouter tirer les autres, dans un lointain très proche. Avec Le Vacarmeur, Robert Lalonde donne la suite du Monde sur le flanc de la truite. Dans une prose qui cerne le mystère avec une extraordinaire précision, il nous conduit au plus près du cœur ardent de l’acte créateur. Encore une fois, nos guides se nomment Rick Bass, Michel de Montaigne, Annie Dillard, Flannery O’Connor, Jean Giono ou Gabrielle Roy. Encore une fois, l’auteur fait participer la littérature à une célébration en même temps païenne et sacrée du monde et de la nature.

Le Vacarmeur

Le Dernier Été des Indiens

Un écrivain vit seul dans sa trop grande maison, encore hantée par la présence de son père, avec qui il y a vécu mais qui est depuis longtemps disparu, et par celle de la femme qui vient de le quitter.

Son métier l'appelle sans cesse sur la route et l'amène à croiser des hommes qui, à un moment ou à un autre de sa vie, ont contribué à forger celui qu'il est devenu, ou des enfants, qui lui rappellent l'émerveillement ou la fragilité de celui qu'il a été.

Robert Lalonde donne ici un roman-mosaïque composé d'une suite d'histoires qui se font écho. S'y dessinent toutes les figures des relations que les hommes peuvent tisser entre eux, mentor, disciple, rival, ami, amant.

Dans une prose somptueuse, il peint de manière éblouissante la nature qui entoure ses personnages et où se reflète le moindre mouvement de leur âme.

à l'état sauvage

En lisant «Le monde sur le flanc de la truite», on comprend un peu mieux ce qui pourtant ne s'explique pas. Que Robert Lalonde est un écrivain de première grandeur, qui sait tirer des jours et des nuits de sa vie une oeuvre qui le dépasse sans doute lui-même, et de ses lectures un art personnel, unique, irremplaçable.- Réginald Martel, La PresseSeul, en paix avec lui-même, Robert Lalonde écrit sa propre histoire, celle que tout à l'heure il a volée à la réalité, lorsque ébloui il a aperçu «le monde sur le flanc de la truite». Voilà vraiment un titre énigmatique et splendide, fidèle reflet de ce livre bouillonnant du mystère de la vie, où l'auteur [...] n'en finit pas de célébrer le pouvoir et la magie de l'eau, qu'elle soit dormante, tumultueuse ou simplement orageuse.- Jean-Paul Dubois, Le Nouvel Observateur

Le Monde sur le flanc de la truite

Dans un Québec qui a tendance à tout oublier, un poète des bois flirtant avec la mort, la folie et les hommes, part en quête de son passé. Fidèle à ses obsessions, Robert Lalonde fait le pari, dans Le Petit Aigle à tête blanche, de raconter près d'un siècle d'histoire. Beau, excessif, riche de mots simples et d'envolées poétiques, son huitième roman atteint des sommets de lyrisme. Qui s'en étonnera, puisque son narrateur est un poète, aujourd'hui vieil homme ratatiné, délirant, brûlé par tous les bouts, surabondamment vivant en dépit des mois et des années […] à la fois sorti de la vie et à jamais captif de son épouvantable beauté  Aubert revoit sa vie, de son enfance dans les années 20 et 30 jusqu'à l'après-guerre. Il cherche le paradis perdu dont il a été chassé. Des premières amours de collège aux étreintes coupables des travailleurs de chantiers, la violence du rapport sexuel entre hommes, le plus souvent en pleine nature, est omniprésente. Ses gros bras attrapèrent mes maigres omoplates et me collèrent, d'un grand coup sec et violent, contre son torse de saint Michel Archange. Je sentis son souffle d'ogre sur mon front et le grand piège de sa paume se refermer sur ma nuque. Puis il me repoussa brusquement, m'arracha de lui comme un lutteur qu'on refoule. La forêt retenait sa voix. Je me blottis contre une souche et levai lentement la tête vers lui. Fernand dardait dans les miens deux yeux bleus et mauvais, beaux à faire trébucher un curé. Aubert connaîtra ensuite, au mitan de sa vie, un amour passion avec Pauline, dite La Française. Ils se rendent à Paris par la mer, y croisent André Gide. Puis ils adoptent des orphelins. Mais la vie n'est pas si simple…  Robert Lalonde a écrit notamment Le Dernier Été des Indiens et Le Fou du père. Le Petit Aigle à tête blanche lui a valu le prix du Gouverneur général et le prix France-Québec. --Raymond Bertin

La Belle Épouvante

Résumé

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