Vincent Van Gogh

Mephisto : "... Situé à la charnière grinçante du réel (politique) et de l'imaginaire (théâtral), ce roman rejoint la relation subtile et dangereuse de la vie et de l'oeuvre de l'écrivain. Multiple, abondante, brillante, son ouvre relève plus du témoignage que de la création. Mais on peut imaginer que sa vie éclatée, déchirée, haletante était une réponse à celle par trop maîtrisée de son père. Thomas Mann n'avait jamais été jeune. Il incombait peut-être à Klaus Mann de ne pas pouvoir vieillir". Michel Tournier, de l'Académie Goncourt. Publié en 1939, Le Volcan dépeint avec une extraordinaire acuité l'Internationale des proscrits, la résistance passive, impuissante, de ces intellectuels devenus citoyens de nulle part, se désolant du destin de l'Allemagne. La Symphonie pathétique nous entraîne dans le tourbillon d'une Europe fin de siècle, où les tournées triomphales nous font rencontrer le grand monde de la musique et où la gloire rend plus vive encore la lutte pour la reconnaissance, la vie, l'amour... La Danse pieuse, considérée comme le premier roman ouvertement homosexuel de la littérature allemande, retrace le destin du jeune peintre Andreas. Déprimé, il part pour Berlin et y rencontre Franziska. Mais il n'y a d'amour véritable que dans le renoncement charnel, puisque Franziska n'aime qu'Andreas, qui n'aime qu'un autre, qui n'aime sans doute personne... Fuite au Nord : L'année qui suit la prise du pouvoir par Hitler, alors qu'une résistance courageuse et encore pleine d'illusions tente de s'organiser, une jeune étudiante, menacée d'être arrêtée, quitte précipitamment Berlin pour la Finlande. Elle y retrouve une amie, tombe bientôt amoureuse de son frère, et ensemble, ils entreprennent un voyage vers le Grand Nord.

Oeuvre romanesque - Mephisto ; Le Volcan ; Symphonie pathétique ; La danse pieuse ; Fuite au Nord

Jeune écrivain engagé, Klaus Mann (1906-1949) a assisté à la montée en puissance du parti nazi puis à l'avènement d'Adolf Hitler. Dès le début, il multiplie textes et prises de paroles pour mettre en garde ses amis, ses lecteurs et toutes les bonnes volontés contre la barbarie et la guerre qui s'annoncent. Il assiste à la défaite de l'Allemagne "des poètes, des penseurs et des musiciens de génies", mais ne renonce pas à se battre, même quand il est contraint à l'exil puis déchu de sa nationalité. Car il ne s'agit pas d'une simple révolte de la jeunesse, de l'humiliation d'une guerre perdue ou du désespoir né de la crise économique. Il s'agit au contraire de dénoncer une barbarie nouvelle, une barbarie qui n'a besoin que de notre indifférence et de notre paresse pour prospérer. Une barbarie, surtout, qui menace le monde entier. Alors que les livres et les articles prolifèrent aujourd'hui pour offrir analyses et réflexions nouvelles sur les attentats de janvier et de novembre 2015 à Paris, et sur leurs conséquences politiques, il nous semble plus urgent que jamais de relire Klaus Mann.

Mise en garde

Publié en 1939, le Volcan fut écrit dans la fièvre des événements. Il s'agissait pour le fils ainé de Thomas Mann de combattre le nazisme qui l'avait contraint à quitter son pays en 1933, et l'avait déchu de la nationalité allemamnde l'année suivante. De Paris à Vienne en passant par New York, Klaus Mann peint avec une extraordinaire acuite l'Internationale des proscrits, la résistance passive, impuissante, de ces intellectuels, de ces juifs, devenus citoyens de nulle part, ratiocinant sans fin sur le destin d'une Allemagne qui leur échappe, obligés de se reconvertir dans des métiers manuels. Humiliés. Pathétiques.
Ce roman-document, traversé par la guerre d'Espagne et l'Anschluss, brasse des dizaines de personnages, qui ne sont pas tous des héros. La foi humaniste, la clairvoyance de Klaus Mann illuminent cette chronique arc-boutée contre un régime qui, à l'époque, fit d'une partie de l'Europe un « volcan » bavant une lave honteuse et meurtrière.

Le volcan

Womit beginnen? Am Anfang ist Dunkelheit. Aus der Dunkelheit wächst die Legende. Wir bewahren unsere ersten Erinnerungen, so wie die Menschheit sich die frühen Abenteuer merkt: als Mythos. Ohne Frage ist es nicht nur Geistesträgheit, sondern auch fromme Scheu, wenn wir dazu neigen, dieses Dunkel unberührt lassen zu wollen, anstatt es zu lichten und aufzuheben, mit allen Mitteln, über die wir verfügen. Den Mythos zu analysieren ist nicht immer eine schöne Aufgabe; auch wenn es nur der Mythos unserer eigenen Kindheit ist. Ein anderes ist es, ihm ehrfurchtsvoll nachzuspüren; ihn erhellen, ohne ihn zu zerstören. Der Kindheitsmythos ist empfindlichste Materie. Ach, hätte man doch so zarte und genaue Sinne wie Proust, der allen Zauber der Erinnerung bewahrt, indem er ihn aufs exakteste untersucht.

Er heißt die Erinnerungen das einzig Reale. Und wie er aus einem Löffel Tee, dessen Geschmack eine Unendlichkeit von Assoziationen in ihm erweckt, den ersten Band seiner "Verlorenen Zeit" steigen läßt - den Band über Combray in seiner ganzen magischen Dichtigkeit - so bemühe ich mich nun, meinen Erinnerungen nachzuspüren bis in jene mystische Tiefe, wo sie beginnen - und bediene mich dabei, wie Proust, der Geschmacks- und Geruchseindrücke, die sich mir bieten, als Senkblei, das ich in die Dunkelheit jenes Abgrundes schicke, den wir unser Gedächtnis nennen. So genau ich hinuntertaste, ich finde den Grund nicht. Das Dunkel ist zu tief, ich kann nichts erkennen. Erst mit meinem fünften oder sechsten Jahre wird es heller. Was ich vorher zu sehen glaube, bleibt so unklar, daß ich nicht unterscheiden könnte, wieweit es seine Existenz Erzähltem, gesehenen Bildern (Photographien und so weiter) verdankt oder real - das heißt: reale Erinnerung ist. Ich weiß, daß ich als Kind lange, goldblonde Locken bis zu den Schultern trug, aber ich spüre diese Locken nicht mehr, sondern erst den Pagenkopf, den man mir doch erst wesentlich später stutzte. Ich sehe auch meine Schwester Erika nicht als kleines Kind, sondern nur als Schulmädchen, schon recht aufgeschossen, ernsthaft schauend, mit verwildertem schwarzem Haar und zerkratzten Knien.

Und doch, sind da nicht Ahnungen? Gibt es da nicht etwas, was wie eine allererste, sehr entfernte und wunderbare Erinnerung ist? Der Eindruck von Gummi - ganz deutlich kommt mir jetzt vor, aber vielleicht täusche ich mich - ein Kinderwagen, die Allee an der Isar (Widenmayerstraße) - wie halte ich das? Es ist dunkel und ...

Kind dieser Zeit

Considéré comme le premier grand roman de Klaus Mann, Point de rencontre à l'infini n'a pourtant jamais été publié en France jusqu'à ce jour. Livre majeur dans son oeuvre comme te sont Mephisto et Le Tournant, il fait également écho aux textes engagés et si clairvoyants de Contre la Barbarie, et porte l'empreinte d'une génération sans repères, la sienne... celle d'une République de Weimar agonisante. Roman à l'esthétique théâtrale, et à l'écriture tourmentée, Point de rencontre à l'infini met en scène une pléiade de personnages cosmopolites, tous déchirés entre nostalgie et désespoir, opportunisme et quête spirituelle. Dans ces pages se croisent Sebastian, l'écrivain, Sonja, la comédienne, Gregor Gregori, le danseur, mais aussi dandys, érudits et médecins machiavéliques que ni les divertissements de la grande ville, ni les drogues les plus dures ne parviennent à rassasier. Que l'on soit à Berlin, Paris ou Fès, ils vivent les uns à côté des autres, mais tous demeurent englués dans une extrême solitude. Sauf parfois, le temps d'une brève rencontre à l'infini.

Point de rencontre à l'infini

Sammelband mit allen Romanen, allen Erzählungen und allen Autobiographien

· Der Vulkan

· Mephisto

· Symphonie Pathétique

· Flucht in den Norden

· Treffpunkt im Unendlichen

· Alexander

· Der fromme Tanz

· Alle Erzählungen

· Kind dieser Zeit

· Der Wendepunkt

Klaus Mann - Gesammelte Werke (Alle Romane. Alle Erzählungen. Alle Autobiographien)

Ein böses Buch, eine gnadenlose Abrechnung - nicht nur mit dem Nationalsozialismus, sondern mit allen Karrieristen und Speichelleckern, die es überall und immer wieder gibt, zu jeder Zeit, an jedem Ort; mit all denen, die für ein wenig Geld und Ruhm alles und jeden zu verraten und zu verkaufen bereit sind - zuerst und zuletzt sich selbst...

Mephisto - Roman einer Karriere

Quando nel gennaio 1912 Herman Bang salpa da Amburgo a bordo del Moltke per raggiungere New York e avventurarsi all'ovest nel nuovo mondo, per una delle brillanti tournée di letture che hanno consacrato la sua fama in Europa, non sa ancora che oltreoceano incontrerà la morte. Forse è stato questo ad affascinare l'esule Klaus Mann, che incluse lo scrittore danese nella sua opera dedicata ai "visitatori illustri" che approdarono negli Stati Uniti a inizio secolo. Il suo "Viaggio al termine della notte" ha infatti per protagonista il "fratello del lontano Nord danese", come Thomas Mann lo definiva, per l'affinità spirituale che univa l'intera famiglia Mann al malinconico "dandy" di Copenaghen. Ed è proprio un senso di resa dei conti con la vita, con l'uomo e il mondo, a incombere sull'effervescente e cosmopolita racconto newyorchese di Klaus Mann, come nelle ultime pagine scritte dallo stesso Bang, incluse in questo libro. Lettere, il germe di un romanzo sull'umanità di un transatlantico in lotta con la tempesta e un lapidario racconto su una dolceamara abdicazione alla vita, la stessa che Bang sente sfuggirgli una volta approdato in quella terra sovraccarica di possibilità e di speranze, in "quell'infinito paesaggio della giovinezza" che lo fa sentire ancora più inconsistente, inutile, dannato.

Vincent Van Gogh

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