Jeu de massacre

Sous la dalle

« Je veux le monopole de la dérision ! Le Prince du monde doit être le seul autorisé à se moquer du monde ! Votre mission sera de transformer tout rire en grimace dans le sixième arrondissement de Paris, d'écraser dans l'oeuf toute tentative de création, toute aspiration à la vérité, toute ébauche de courage, toute esquisse d'ironie ! Je veux des romans après lesquels le verbe ne repousse pas, des livres qui donnent envie de se taire, qui sentent la cave, la désolation, l'impuissance et le découragement, je veux que pour la jeunesse l'intelligence pue le renfermé ! La littérature est une potiche fêlée, mais elle peut encore contenir du poison, réduisez-la en poudre ! »

Discours de reception du diable a l'academie francaise

L'Empire du sommeil

Un auteur, plein de bonnes intentions, dialogue avec son âme damnée, paresseux et fataliste, qui essaie de le dissuader d'écrire un Discours sur l'universalité de l'esprit marseillais. A travers ce discours il s'agit de donner de Marseille une autre image que celle que fournit son folklore flapi et les micro-trottoirs des télévisions débilitantes. Si Marseille est la ville de Pétrone (il paraît que c'est vrai) il lui en reste quelque chose : la richesse de sa langue, ses habitudes, son humour et ses coups de gueule. En somme de quoi régénérer une littérature exsangue confite dans son riquiquisme et son nombrilisme.

Discours sur l'universalité de l'esprit marseillais

Combats de fauves au crepuscule

Qu'est-ce-que j'ai qui va pas ? Les autres, des choses leur arrivent, moi elles me tombent dessus. Nous glissions sur le goudron torride, doublant des convois de véhicules qui paraissaient fuir la colère du ciel. Derrière les vitres des voitures surchargées, les familles semblaient des poissons dans des bocaux dont on aurait oublié de renouveler l'eau. Des touristes graisseux cuisaient dans des autocars bariolés filant pleins gaz vers des mers polluées, remplies de poissons dégénérés. Ça sentait déjà l'Anglais rôti à l'huile solaire. Tous, ils descendaient pour avoir leur part de nature et de vraie vie, ils se ruaient vers le soleil et l'infini, affamés du paradis qu'on leur avait volé.

Cloaque

Bibi le bonobo

Prune Sauvage est une petite peste boulimique et surdouée de quinze ans moins le quart qui mène une guérilla d'appartement contre le complexe militaro-parental. Elle projette un attentat contre la commode Louis XV, rêve de détrôner Einstein et de sauver les ours blancs. Ce soir, ses parents sortent, ils vont à l'opéra. Prune se retrouve seule à la maison, avec son chat Lucullus pour toute compagnie. Qu'un tueur en série, " l'étrangleur à la chaussette ", rôde dans la ville ne la perturbe guère, la maison est bien protégée - du moins tant que tous les verrous restent fermés. Au fil de son errance en huis clos ponctuée de haltes au réfrigérateur, l'adolescente se livre à un soliloque déchaîné, grand déballage d'âme et réquisitoire drolatique contre le monde entier. Mais il lui sera difficile de lâcher la bride à sa langue sans libérer du même coup l'étrange faune de son inconscient, et sans être tentée de faire ce qu'il ne faut surtout pas faire...

Jeu de massacre

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Critiques

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