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Jeanne | George Sand
Jeanne | George Sand

Jeanne

Publié par Éd. de l'Aurore

319 pages

Résumé

Se promenant dans le pays d'Epnell, trois jeunes gens, Sir Arthur Harley, Guillaume de Boussac et Léon Marsillat découvre une petite paysanne ravissante, endormie sur une pierre jomâtre. Pour s'amuser, ils déposent trois pièces dans la main de l'enfant.Trois ans plus tard, Guillaume de Boussac se promène dans la même région. Alors qu'il est étendu dans l'herbe près d'un cimetière, il surprend une conversation entre deux paysans. Ceux-ci évoquent à demi-mot une légende du pays affirmant qu'un veau d'or est enterré à cet endroit. Ils parlent aussi d'une vieille femme qui est en train de mourir, La Tula, considérée dans le pays comme une bonne sorcière. Guillaume réalise que la mourante est sa nourrice. Quelques années auparavant, elle a été chassée sans ménagement du château de Boussac, car la châtelaine trouvait qu'elle plaisait trop à son mari. Honteux de la conduite de sa famille, Guillaume veut s'excuser auprès de La Tula avant qu'elle ne meure. Il se précipite donc vers sa demeure. Le chemin étant parsemé de pièges marécageux, on lui impose, comme guide, une jeune fille nommée Claudie qui se trouve être l'amie de Jeanne, la fille de la Tula. Guillaume arrive trop tard. Tula est morte. Autour de sa dépouille sont rassemblées quelques voisines, Jeanne et sa tante, La Grand Gothe. On dit de cette dernière qu'elle fait de la magie noire et qu'elle jette des sorts aux animaux pour qu'ils dépérissent. En réalité, c'est une entremetteuse qui détourne les bergères de leurs troupeaux. Elle les vend aux messieurs de la ville amateurs de fleurs des champs. Parmi ceux-ci figure Léon Marsillat, qui exerce à présent le métier d'avocat. Sa vie dissolue l'a peu à peu éloigné de Guillaume qui éprouve un grand déplaisir à le voir apparaître dans la maison en deuil. La Grand Gothe hait sa nièce Jeanne qu'elle n'a pas réussi à pervertir. Elle l'envoie faire des courses en sachant que la jeune fille préférerait rester auprès de sa mère. Jeanne quitte tristement son foyer accompagnée de Guillaume, Claudie et Léon. Pendant leur absence, un incendie ravage la maison de la Tula. La Grand Gothe montre une effroyable sécheresse de coeur en abandonnant la dépouille de sa soeur au profit de sa vaisselle. Jeanne surgit à temps pour arracher aux flammes le corps de sa mère. Elle fait preuve d'une bravoure presque surnaturelle. La maison détruite, elle est délivrée de sa tante pour laquelle elle n'éprouve plus d'attachement. Elle veille la Tula en compagnie de Guillaume, Claudie et Léon. Comme dans la légende des Lavandières, une apparition nocturne effraie le petit groupe. Guillaume et Léon se lancent à sa poursuite. Guillaume est blessé à la tête par un jet de pierre. Jeanne se laisse persuader par le curé de son village d'aller travailler au château de Boussac, en compagnie de Claudie.Un an plus tard, au château, la Dame de Boussac reçoit son amie, la sous-préfète Mme de Charmois. Elles font des projets de mariage pour leurs filles, Marie de Boussac et Elvire de Charmois. En voyant la beauté de Jeanne, Mme de Charmois a l'intuition qu'elle sera une gêne pour les deux jeunes filles à marier, qui ont un physique beaucoup moins attrayant. Mme de Charmois décide donc de faire chasser la paysanne du château, le plus vite possible. Par contre, Marie de Boussac éprouve pour Jeanne une véritable adoration. Elle la compare à la Pucelle d'Orléans. Elle la considère comme une prêtresse venue tout droit de l'époque des druides. Surgissent Guillaume et Sir Harley. Ils ont voyagé pendant un an pour guérir Guillaume d'une maladie consécutive à sa blessure à la tête. Le jeune homme souffrait en réalité d'une passion secrète pour Jeanne. Marie et Elvire ayant déguisé Jeanne et Claudie en femmes du monde, Sir Arthur tombe amoureux de Jeanne la prenant pour une compatriote. Cependant lorsqu'on lui révèle la véritable identité de la jeune fille, il persiste dans son désir de l'épouser. Marie éprouve pour lui une grande admiration. Elle décide d'intercéder auprès de Jeanne en faveur de Sir Harley. Mais la paysanne déclare qu'elle a fait le voeu de ne jamais se marier. Guillaume est jaloux de Sir Harley et de son courage. Il sent que, pour sa part, il n'aurait pas la force de braver l'opinion pour épouser Jeanne. Il tombe de nouveau malade. La jeune paysanne vient le soigner et il lui déclare sa passion. Pendant ce temps, Mme de Charmois souffle à Mme de Boussac la vilaine idée de faire de Jeanne la maîtresse de Guillaume afin de le guérir. Jeanne s'enfuit du château. Mme de Charmois fait croire à Guillaume que Jeanne est, en réalité, sa demi-soeur. C'est faux, mais le voilà enfin guéri de sa passion de jeunesse. Informé par un brigand de ses clients que Jeanne a quitté le château, Léon Marsillat la poursuit dans la nuit. Il parvient à l'attirer dans une forteresse isolée et en ruines, en la persuadant que sa tante malade s'y trouve. Là, il tente d'abuser d'elle. A ce moment, Sir Harley et Guillaume frappent violemment à la porte. Léon menaçant de tirer sur ses amis, Jeanne se jette par une fenêtre. Sa chute est vertigineuse. Guillaume et Sir Harley la retrouvent assise sur une pierre. Elle a perdu la mémoire de tout ce qui est arrivé et se laisse reconduire au château. Sir Harley lui renouvelle sa demande en mariage. Jeanne refuse une nouvelle fois en évoquant le voeu de chasteté, pauvreté et humilité qu'elle fit, suivant les conseils de sa mère, lorsqu'enfant elle découvrit trois pièces, que les fades avaient déposées dans sa main. On lui apprend la véritable provenance des pièces. Elle persiste cependant à se conformer au voeu qu'elle a fait devant sa mère et devant Dieu. Pour elle, les trois jeunes hommes ont été l'instrument des fades et son serment reste sacré, l'intervention du curé n'y change rien. Elle a un malaise consécutif à sa chute. Elle meurt en faisant promettre à Sir Harley de prendre soin de Marie.Extrait(...) il entre dans les idées de votre caste de perpétuer l'ignorance chez les pauvres, afin d'y perpétuer la soumission. Aussi admirez-vous en poètes, que vous prétendez être, le merveilleux qui remplit ces pauvres cervelles ; et vous ne faites qu'entretenir, par la dévotion, par la protection accordée aux images miraculeuses, aux pèlerinages et autres niaiseries, la folie de nos pauvres villageois. Au lieu que nous, infâmes libéraux, nous voudrions qu'ils pussent lire Voltaire comme nous, et se débarrasser du respect qu'ils portent à Dieu, au diable et à certains hommes.

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