Verdi et son temps

Pierre Milza

Publié par Perrin

555 pages

Résumé

Giuseppe Verdi (1813-1901), dont le centenaire de la mort sera commémoré en 2001, n’est pas seulement l’un des maîtres de l’opéra mondial. Il fut aussi, au même titre que Garibaldi et Cavour, l’un des héros du Risorgimento italien, l’homme dont l’image s’est identifiée pour les Italiens avec celles de la liberté et de la nation. Comment ce fils du peuple – son père était un aubergiste de campagne- né sujet de la France napoléonienne, est-il devenu trente plus tard le porte-parole d’un patriotisme italien dressé contre la domination autrichienne ? Dans une Italie en proie aux convulsions de la révolution et de la contre-révolution, où règnent l’analphabétisme et le pluralisme des idiomes, nombreux sont ceux qui, bourgeois ou représentant du peuple citadin, vont trouver dans la musique du maître de Busseto le moyen d’exprimer leur désir de vivre libres et rassemblés dans une même entité nationale. Par l’opéra verdien s’opère une communion patriotique que symbolise la célèbre séquence du Senso de Lucchino Visconti.Mais la vie et l’œuvre de Verdi délivrent aussi un message universaliste qui dépasse le cadre de l’Italie en lutte pour son unité et sa libération. Ensuite, l’homme Verdi ne se réduit ni à sa production dramaturgique, ni même au rôle mobilisateur qui fut le sien durant le processus d’unification de la péninsule. Propriétaire terrien bâtissant, arpent après arpent, son domaine sur les rives du Pô, gentilhomme campagnard agrarien soucieux de progrès technique, philanthrope, ami fidèle, époux et père brisé par la disparition des siens, puis compagnon de vie d’une autre victime du destin : la cantatrice Giuseppina Strepponi, qu’il lui faudra imposer face aux préjugés du temps. Tels sont, continûment mêlés, les traits qui composent le portrait d’un personnage qui, à l’instar en France de Victor Hugo, a mis son génie au service de la liberté.