Au coeur de l'impressionnisme - La famille Rouart
Paysages et nature (franc.)
Publié par CINQ CONTINENTS, le 01 avril 2004
96 pages
Résumé
Parce qu'il fallait un temps de pose différent pour rendre le ciel, la mer, la terre ou les feuillages, reproduire la nature au moyen de la photographie n'allait pas de soi au XIXe siècle. Les primitifs ont su composer avec les contraintes imposées par la technique et leurs réalisations ont transformé notre façon de voir le paysage. Cet ouvrage veut montrer les étapes successives qu'ils ont rencontrées dans leur maîtrise de ce sujet, particulièrement bien représenté au musée d'Orsay. Au milieu du XIXe siècle les photographes ont traité le paysage, soit dans des études de caractère privé ou destinées à l'édition et à la vente à des amateurs (Victor Regnault, Gustave Le Gray, Louis Robert, Charles Nègre) soit dans le cadre de commandes gouvernementales (Edouard Baldus, Timothy O' Sullivan, William Jackson, Notman, etc.) La première photographie au monde reproduisant le spectacle de la nature, montre une vue prise par Niepce, en 1826, de sa fenêtre à Chalon-sur-Saône. Mais c'est Fox Talbot, l'inventeur du calotype, qui réalisa au début des années 1840, en Ecosse et chez lui, à Lacock Abbey, les premiers paysages dignes de ce nom. Victor Regnault, grand chimiste et directeur de la Manufacture de Sèvres reproduisit sans se lasser le parc avoisinant de St Cloud, créant de grandes compositions par masse dont l'abstraction a parfois une saveur moderne. En abordant le même sujet, Louis Robert, successeur de Regnault à la manufacture de Sèvres a surtout travaillé sur la lumière et les effets de clair obscur. Gustave Le Gray fut sans conteste le grand maître du paysage photographié en France. Il avait commencé par s'exercer à Fontainebleau où se retrouvaient tous les peintres fussent-ils ou non réalistes. Ses compositions, au départ un peu bouchées, accordèrent de plus en plus de place au ciel auquel Le Gray allait porter toute son attention dans ses marines. L'artiste n'a pas été le seul à l'époque, à photographier le ciel, loin de là; en revanche aucun autre photographe n'a su à alors rendre avec cette force et ce sens de la matière, l'agitation de la mer. Les marines photographiées par Le Gray ont souvent été rapprochées de celles peintes un peu plus tard par Courbet. Le rapprochement s'impose en effet et montre, mutatis mutandis, une même approche de la nature sur un thème bien précis. Cela dit c'est surtout dans sa façon de traduire, en le simplifiant, le paysage dont elle ne pouvait alors rendre toutes les valeurs et dans son aplatissement de l'espace donc pour des raisons chimiques et optiques que la photographie eut de l'impact sur la vision des peintres de paysages, en particulier sur les impressionnistes. Ces derniers, peignant en plein air, n'ont jamais cru rien devoir à la vision photographique. Ils n'en étaient pas moins nés en même temps qu'elle et avaient assimilé la leçon dont elle était porteuse, celle d'une vision fugitive et arbitraire, abolissant les conceptions classiques de la perspective. En retour les photographes au tournant du XIXe et du XXe siècles allaient être imprégnés par la peinture impressionniste.
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