L'art roman: un défi européen

Historien de l'art et archiviste paléographe, Alain Erlande-Brandenburg a dédié sa vie à la conservation, la restauration et la diffusion du patrimoine. Il se propose ici de faire oeuvre de transmission de ce que fut son action à la tête du musée national du Moyen Âge et des Thermes de Cluny à Paris, et du musée national de la Renaissance à Écouen, dont il fut l'un des fondateurs : à Cluny, il oeuvra à la modernisation d'un musée créé en 1843 ; à Ecouen, il en créa un de toutes pièces, bouleversant le destin d'un château affecté par Napoléon, en 1808, à la Légion d'honneur.
Conservateur, puis conservateur en chef et directeur du musée de Cluny durant dix années, et en même temps conservateur du musée d'Écouen, il lui aura fallu découvrir simultanément deux collections, « pourchasser les objets pour les connaître et prendre conscience de leur importance », comme il l'écrit lui-même. Puis créer deux équipes distinctes, leur fixer des objectifs différents, piloter une vaste et délicate entreprise de restauration des oeuvres avant de régler la question complexe de leur emplacement.
Le Parcours d'un conservateur révèle toute la richesse de la démarche passionnée d'un muséographe, menée au cours des trente-cinq années qui virent la transformation fondamentale de la politique culturelle et des musées.

Parcours d'un conservateur de musée ; de Cluny à Ecouen

La première édition de cet ouvrage remonte à 1983. Vingt ans après, Alain Erlande-Brandenburg a souhaité réécrire totalement son texte, prenant en compte les nombreuses études qui ont bouleversé la vision de la période gothique dans l'histoire de l'art. Ce choix impliquait de revoir et d'augmenter également l'iconographie du livre afin de lui donner un éclat et une unité que la technique ne permettait pas auparavant. L'univers gothique ne peut plus aujourd'hui se définir ni par la voûte d'ogives ni comme une évolution formelle de l'art roman ou une opposition avec la Renaissance. La réalité est plus complexe: ses balbutiements sont contemporains des chefs-d'œuvre romans, ses derniers feux accompagnent l'essor renaissant, la coexistence couvrant plus d'un siècle. fauteur adopte ici l'attitude des historiens des civilisations sans écrit pour comprendre - à travers l'image le sens profond du message. Cette démarche est d'autant plus justifiée que la création gothique est l'expression la plus aboutie de la puissance de l'image: jamais elle n'a été aussi présente pour exprimer la foi, pour donner du plaisir à l'œil. L'art gothique forme un tout, animé par le mouvement permanent de la pensée, de la vie, des êtres humains, et ne peut s'analyser qu'en envisageant ses diverses composantes: architecture, sculpture, peinture, objets précieux. Cet art n'est pas statique, mais traversé de découvertes fulgurantes et d'échappées qui l'enrichissent. Giotto est un "gothique " mais, comme Picasso, son génie fait éclater les cadres de son temps. Cet ouvrage propose donc un panorama du monde gothique selon une nouvelle articulation. Il met en évidence ses moments clés - le style 1200, l'art rayonnant, le style flamboyant - en abordant chacun d'entre eux par domaine et en soulignant la diversité au sein des régions. La clarté d'exposition s'ajoute à un autre avantage: la mise en valeur de contrastes violents dans une même période. Ainsi, derrière ce tableau se perçoit la réalité humaine, celle des êtres qui ont participé à la grande aventure de la création.

L'art gothique

Terre d'intenses échanges humains et économiques depuis l'Antiquité, la Croatie se montre particulièrement réceptive à l'humanisme venue d'Italie et à l'émergence du nouveau style de la Renaissance dès le XVe siècle. La Dalmatie, sous domination vénitienne, mais également la République indépendante de Raguse s'illustrent ainsi par des réalisations architecturales prestigieuses dont les plus emblématiques sont la cathédrale  de Sibernik et la chapelle du bienheureux Jean dans la cathédrale de Trogir. Des artistes italiens viennent travailler sur ces grands chantiers, comme Nicolas le Florentin à Sibernik ou Michelozzo à Raguse, tandis que les artistes croates vont se former et travailler en Italie. Certains reviennent dans leur pays quand d'autres, à l'instar de Francesco Laurana , font une carrière internationale. L'exposition présentée au musée national de la Renaissance et son catalogue retracent l'itinéraire de ces artistes et leurs principales réalisations. Ils montrent également comment l'élite sociale croate a soutenu la création artistique et littéraire dans un contexte politique et économique qui n'était pas toujours favorable.

La Renaissance en Croatie - Catalogue de l'exposition

L'Art roman exprime le renouveau de l'Europe occidentale après les drames de la fin de l'époque carolingienne. Autour de l'An mille, les maîtres d'ouvrage religieux ou laïcs lancent de gigantesques chantiers qui ont transformé profondément la réalité. En architecture, le triomphe de la pierre assure la pérennité ; en sculpture, celui de l'image. Cette longue période qui se prolonge jusqu'à la fin du XIIe siècle dans le Midi se scande en deux temps : le premier âge roman qui s'inscrit dans la tradition carolingienne ; le deuxième âge qui est celui de l'invention.

Art roman en France

La cathédrale Saint-Etienne de Bourges

Destinés aux sourds et aux malentendants, les ouvrages de la collection " Lex'signes ", vocabulaires d'histoire de l'art en langue des signes française (LSF) et en français, sont le fruit d'un travail collectif conduit par des professionnels eux-mêmes sourds (conférenciers, linguistes, photographes, comédiens) et des historiens d'art de renom. Consacré au Moyen Âge, ce volume définit quelque de deux cents termes relatifs à cette période et met en scène les grands thèmes de l'univers médiéval : la société féodale, le château fort, l'architecture et la vie religieuse, la ville.

Moyen Age - Vocabulaire bilingue langue des signes française et français

Relais entre érudition et vulgarisation, une brillante initiation à l'un des patrimoines architecturaux les plus prestigieux. Cet ouvrage, le premier d'une série de trois consacrée à l'histoire de l'architecture française, traite du Moyen Age (du IVe siècle aux années 1500). Ainsi se trouve défini un grand Moyen Age qui se singularise par trois grands moments : - L'Antiquité tardive-haut Moyen Age qui s'inscrit dans la rupture par rapport à la conception romaine classique. - L'époque romane qui est d'abord reconstruction et bientôt invention par rapport à l'Antiquité. - Le monde gothique qui établit la synthèse entre l'architecture du ive siècle charpentée et celle du second âge roman, voûtée de pierre. L'histoire de la création architecturale ne peut se réduire à une simple évolution des formes, elle est liée à son temps. Les monuments sont un témoignage de la société, de ses goûts et de ses aspirations. Des architectes s'affirment comme de grands créateurs alors que d'autres sont plus traditionnels. Il en va de même de la technique dont la qualité est conséquente des moyens financiers mis en oeuvre. Il y a donc là une étonnante diversité. Cette histoire ne se réduit pas à la seule architecture religieuse ; elle n'est qu'une des composantes, même si elle a été innovante, notamment dans le domaine de la maîtrise technique, et si elle est souvent mieux conservée.

L'art roman: un défi européen

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