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Première Sécession de la plèbe - Première partie de la formule générale de l'histoire de tous les peuples, appliquée à l'histoire du peuple romain | Pierre-Simon Ballanche
Première Sécession de la plèbe - Première partie de la formule générale de l'histoire de tous les peuples, appliquée à l'histoire du peuple romain | Pierre-Simon Ballanche

Première Sécession de la plèbe - Première partie de la formule générale de l'histoire de tous les peuples, appliquée à l'histoire du peuple romain

Publié par Pontcerq, le 09 mars 2017

150 pages

Résumé

Plébifugue : plebifugium. Ballanche invente ce terme, qui n'existe pas en latin classique, pour désigner la sécession de la plèbe et sa fuite hors de la ville. Il y a onze excellentes raisons de lire, et de défendre, et de parler de ce livre : Ballanche, Première Sécession de la plèbe. En voici neuf en vrac. (Et d'autres raisons, en plus des onze, n'existent pas encore ; mais ne manqueront pas d'exister un jour.) 1) Ce que raconte Ballanche dans ce récit est peu connu. Or c'est la première Grève totale de l'Histoire. En 494 avant J-C. , à Rome, la plèbe s'en va, se retire sur une colline. Le Sénat, affolé, démuni, envoie des émissaires pour parlementer... 2) Jacques Rancière s'était penché (le premier sans doute) sur ce texte oublié de Ballanche, en 1995 ; et sa lecture est un moment-clef de La Mésentente, un de ses livres les plus importants. Car il trouve dans le récit de Ballanche (par rapport aux sources antiques) un déplacement essentiel : il en va dans cette grève, pour les plébéiens enfuis, de leur existence même en tant que sujets politiques ; il en va de leur existence comme êtres parlants. 3) Ce texte Première Sécession de la Plèbe n'a pas été réédité depuis sa parution en revue en 1829. Il était introuvable. Le voici ! 4) Quand Ballanche, à partir des sources antiques, en vient à faire le récit de la sécession de la plèbe romaine, c'est sur le fond de l'ébranlement révolutionnaire : la société tremble encore du choc de 1789, en 1829, et s'apprête, dans les mois qui viennent, à une secousse nouvelle. Ballanche est un conservateur, peut-être. Il va saluer Juillet 1830 où il reconnaît sa théorie, sa prophétie. Ballanche se fait le premier théoricien inattendu du plébéianisme. 5) Ballanche est un écrivain méconnu : ami de Chateaubriand et de Madame Récamier, membre du cercle de l'Abbaye-aux-Bois. Or Ballanche ne fut pas sans influence sur tout la seconde génération romantique, qui le lut très attentivement et avec enthousiasme. 6) Antoine Compagnon fait de Ballanche un "Antimoderne". Lire Première sécession de la plèbe permet de comprendre ce que peut un antimoderne, alors. 7) Ballanche a une plume qui ne manque pas de charme. Son récit est poétique, élégiaque, au début - il devient dramatique : et la troisième partie est un tel "drame" théâtral, qu'il est venu à l'idée de certains d'en faire très exactement un texte pour le théâtre. Il sera représenté. (Avis aux théâtreux dans tout le pays.) 8) Dans l'histoire des idées, Ballanche fait le trait d'union, peu connu, entre Vico et Michelet. Voilà une descendance qu'il faudrait suivre attentivement... 9) Ballanche introduit une distinction conceptuelle qui n'est pas sans intérêt sans doute : à une heure où l'on parle à nouveau, souvent, de "populisme", de "peuple", et où les journalistes s'activent à s'étonner, à expliquer, à prouver par allusions et relevés de " mots ", que l'extrême-gauche c'est à peu près l'extrême-droite (... et qu'il faut défendre la "démocratie"), Ballanche remarque, très simplement, qu'il y a populus (peuple) et qu'il y a plebs (plèbe). "Les Romains avaient les mots plebs et populus, que l'on confondait assez facilement à une époque où les institutions avaient changé, et où les mots étaient demeurés, ce qui arrive toujours. (...) Quoi qu'il en soit, le peuple était l'ensemble de ceux qui avaient des droits dans la cité ; tant que les plébéiens furent sans droits, les patriciens seuls étaient le peuple. La célèbre maxime Salus populi suprema lex [...] reçut quelquefois des applications qui font frémir." (Ballanche, Oeuvres, 1830, t. IV, p. 52-53) (p. 125-126).

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