Manuel sur le discours de haine

Il y aurait donc encore des héroïnes, des vraies ? Et on peut les croiser dans la rue, leur parler, les connaître ?

Près de Dieulefit, dans la Drôme, vit Anne Beaumanoir, dite Annette, un petit bout de femme presque centenaire, aux yeux lumineux et à la parole vive. Entrée dans la Résistance communiste à dix-neuf ans, elle en enfreint les règles en prenant l'initiative de sauver deux adolescents juifs. Elle lutte à Rennes, à Paris, à Lyon ; elle participe à la libération de Marseille. Puis, après un bref intermède de vie bourgeoise - études de médecine, mariage, enfants -, elle s'engage pour l'indépendance de l'Algérie, ce qui lui vaut une condamnation à dix ans de prison. Une évasion rocambolesque lui permet de gagner la Tunisie, puis l'Algérie où elle participe au premier gouvernement indépendant sous Ben Bella, avant d'être obligée de fuir à nouveau, au moment du coup d'État de Boumédiène.

Voilà sa vie, en quelques lignes. Mais les méandres d'une existence héroïque, ses hauts faits et ses doutes, comment les raconter ? Ne faudrait-il pas les chanter, plutôt ? La vie d'Annette, c'est une épopée !

Annette, une épopée

Les mécanismes de contrôle non contentieux du respect des droits de l'homme

Ida invente la poudre.
Ida regarde le monde par la fenêtre et voit de drôles de choses. Il lui suffit d'observer ses semblables pour comprendre que le bon sens manque cruellement à l'humanité. Elle se promène sur une terre où elle n'est pas tout à fait sûre d'être à sa place. Mais les idées ne lui font pas défaut. Faire sauter la planète ? Remplir le sablier d'un sable quelque peu funéraire ? Voyager sur une bulle ? Réduire les têtes pour mettre fin aux problèmes existentiels ? Parler avec les étoiles ? Répondre oui à tous les inconnus ? En finir une bonne fois pour toutes avec le travail ? Aider les crapauds à traverser les rues ?
Effet garanti sur l'entourage.
La vie quotidienne revue et corrigée par un humour décapant. A lire à haute voix.

Ida invente la poudre

Anne Weber a demandé à être engagée dans une usine pour observer le travail et la vie quotidienne des travailleurs. S'interrogeant sur la fonction sociale de l'écrivain, elle est allée jusqu'au bout de son pari, en obtenant un poste à un emplacement stratégique. Peut-on écrire comme on travaille quand on est salarié ? Qu'est-ce qui différencie le travail d'un écrivain d'un autre travail ? Et, plus profondément qu'est-ce que cela signifie de vendre son temps à une entreprise. Sur un ton à la fois poétique, ironique et unatique, elle décrit ses journées dans une usine particulière, puisqu'il s'agit d'une fabrique de prothèses dentaires, où les travailleurs minutieux sont hautement surveillés (à cause de l'or utilisé). Cela se passe en Suisse : propreté, surveillance, discipline. Elle reste discrète, ne voulant pas abuser de sa place d'observatrice et de la
confiance éphémère que lui font ses collègues occasionnels. Le résultat est un livre décapant sur la vie ordinaire et sur la vie intérieure. Car l'écrivain est une rêveuse sarcastique, avec quelques moments de lyrisme. Ç'est un récit poétique, mais aussi une réfléxion profonde. Quelques portraits émouvants, des destins entrecroisés, des indices servent de point de départ à des fictions passagères. C'est également une belle réflexion aussi sur les ébauches d'intrigue et l'absence de roman.

Cendres & metaux

Le passé s'étend devant nous comme un lointain territoire. Anne Weber entreprend un voyage vers son arrière-grand-père, le philosophe Florens Christian Rang, qu'elle appelle Sanderling, dans la Prusse d'avant 1914. Un obstacle se dresse : l'histoire allemande et familiale. Comment vivre avec un passé qu'on porte en soi comme son patrimoine génétique ? Que signifie être allemand, hier et aujourd'hui ?

Vaterland

Au cours d'une brève expérience de travail salarié (dans une maison d'édition), l'auteur en démissionnant s'adresse à ses collègues dans une sorte de fantaisie poétique et les compare à des oiseaux qui volontairement se sont laissés mettre en cage. Pour quelle raison, ont-ils eu cette lubie ? Elle transforme cette « adresse », en une espèce de chant poétique qui, si on le lit bien, est une magnifique analyse du travail salarié et de la façon dont les êtres humains, en société, sont tentés de perdre leur personnalité pour l'intérêt de quelques-uns, qui les exploitent.
Bien qu'il ne s'agisse ni d'un livre politique, ni d'un livre social ou économique, mais d'une entreprise strictement poétique et littéraire, la réflexion qui l'a inspirée et qui en découle est extraordinairement stimulante. Ç'est un pendant plus léger, plus comique de Cendres et métaux, publié simultanément.

Chers oiseaux

" Au fond, les livres sont des plaidoyers par lesquels les écrivains demandent qu'on les gracie. Désespérément, ils apportent l'une après l'autre les preuves de leur valeur, de l'unicité de leur œuvre, de l'énormité de leur labeur, et ils les brandissent devant l'univers, ils les haussent jusqu'au ciel pour les présenter au Juge suprême, et ils s'accrochent à l'espoir insensé d'être épargnés. Et voilà que la première personne s'est encore volatilisée, mécontente, sans doute, d'être intégrée à un groupe quelconque, fût-ce à celui, très honorable, des écrivains, pourtant c'est bien ma propre lutte que je décrivais là, et ma propre défaite, mais ma première personne se révolte contre toute identification, elle est seule et elle entend le rester, elle se complaît dans sa solitude, qui est la plus fière et la plus triste des conditions. " C'est à un voyage à l'intérieur de sa tête que nous invite l'auteur, dans un récit fantasmatique et méditatif, où s'entremêlent réflexion, fable et rêve.

Manuel sur le discours de haine

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