Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Douze souris et un Auvergnat

Marcel-E. GRANCHER est né dans le Jura, en 1897, non loin de ce terroir savoureux où se formait à l'observation narquoise un autre grand humoriste : son ami Marcel Aymé. A dix-huit ans, il part pour la guerre : Légion d honneur, médaille militaire, croix de guerre (comme tout le monde, dit-il volontiers), auxquelles la conjoncture récente vient d'ajouter la médaille de la Résistance. Grand voyageur, il parcourt ensuite la Chine, où il se fixe pendant deux années à Shanghaï, l'Indochine, les Indes et l'Afrique. Il exerce au cours de son aventureuse existence les métiers les plus divers : marchand de soieries, explorateur, agent d'assurances, organisateur de combats de boxe, journaliste, commis drapier, publicitaire, etc. En 1928, on le retrouve au Paris-Soir d'Eugène Merle. Il publie peu après son premier roman : « Cerf-Sours, drapiers », qui lui vaut l'amitié de deux grands aînés, dont ne lui a jamais manqué depuis l'appui fraternel : Roland Dorgelès et Pierre Mac Orlan. Puis, c'est la savoureuse série que l'on sait, avec, comme fleuron, ce « 5 de Campagne » qui lui valut le prix Courteline et le désigna nettement comme le fils spirituel de l'immense auteur de « Boubouroche ». Les tirages des ouvres de Marcel-E. Grancher comptent au nombre des plus forts réalisés en France.

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Vous vous souvenez sans doute du « Charcutier de Mâchonville » et de son époque heureuse - celle qui précède la guerre - Bien sûr, tout n'était pas uniformément rose dans l'existence des Français d'alors. Mais c'était quand même le temps de la douceur de vivre, des parties de boules et du beaujolais frais. Les filles étaient jolies, et l'on avait parfois l'impression de les séduire. Les perdreaux piétaient encore dans les champs et, quand on parlait de sa maison, c'en était vraiment une. On avait - ou l'on prenait - le temps de vivre. Il y a toujours des parties de boules - mais le beaujolais est hors de prix. Les filles sont toujours jolies - mais ce qu'elles accordent avec tant de facilité a perdu du charme. Et si l'on fait partie des privilégiés qui habitent une maison, elle se trouve généralement étranglée entre deux ou trois tours de béton, d'où les locataires observent, comme avec une longue vue, vos plus innocentes tribulations. Adieu Mâchonville ! donc. Nous ne reverrons pas, et nous ne goûterons plus de la même façon tout ce qui faisait la joie de vivre - et de vivre en France... Mais Marcel Étienne Grancher a rassemblé ici une brassée de ses souvenirs, bonnes histoires ou aventures cocasses, « du temps de Mâchonville ». Et il nous les lance comme on jette, après la fête, une ultime poignée de confettis. Savourons-les !...

Douze souris et un Auvergnat

Résumé

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