Nocturne indien
Il se fait tard, de plus en plus tard
Résumé
Sous l'ombre de certaine lumière, à la faveur d'un soi déclinant en lambeaux ou de matins lumineux, on peut prendre conscience que l'amour ressemble à la mort. Et même si la fin d'une idylle, sous le regard de certains libertins, peut passer pour du petit lait teinté d'Ambroisie, il y a quelque chose de terrible dans un amour qui s'échoue : sans doute les notes communes, nostalgiques, de l'extinction totale. Voici le sentiment, le pincement, la douleur que partagent les hommes des dix-sept lettres réunies dans le dernier livre d'Antonio Tabucchi. Qu'ils soient mari trompé, mari abandonné pour un autre amour ou pour un autre monde, amant perdu en territoire de folie, tous écrivent sur le souvenir d'un amour perdu. Et sur la lente macération dans le territoire des organes de souvenirs que l'autre a depuis longtemps laissés couler dans l'oubli. Si chacun n'espère ni réponses ni réactions, il prend la plume pour façonner d'étranges monologues luttant pour être dialogues. La simple volonté de revenir sur une histoire trop vaste pour que l'on puisse en faire le tour, jamais. Dix-sept lettres plus une, celle d'une curieuse agence répondant à ces messieurs trahis. Chacune formant un monde, et pourtant toutes solidaires, attachées au mât d'un ouvrage brillant parce qu'il évite, malgré le sujet, les clichés (ou s'en joue) et les simples évocations surréalistes. Chaque lettre, comme une véritable nouvelle, révèle des personnages, une intrigues, et chute bel et bien. Antonio Tabucchi réalise là un tour de force en incarnant dix-sept voix, chacune blessée d'une manière particulière, empruntant au cœur humain les multiples facettes d'une âme en souffrance qui tente par les mots d'incarner, de lutter ou de se résigner : l'humour, la colère, le désappointement, la ferveur ou bien le silence. Un silence qui sera, à la vitesse d'écoulement des mots, des pages que l'on tourne, des lettres qui s'achèvent, la seule réponse finale au désespoir de celui qui en son cœur abrite un sentiment inconnu dans la poitrine de l'autre. --Hector Chavez
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Critiques
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