Roger Vercel reste l'un des très grands romanciers de la mer, et des hommes qui lui sont liés par destin. L'Océan Atlantique est son territoire, les marins et pêcheurs de Bretagne sont ses héros. Toujours formidablement documentés et d'une rare puissance d'évocation, ses récits enthousiasment par leur vision et leur langue réalistes comme par un sens de l'épopée, qui, chez Vercel, coule de source.

Le Maître du rêve

Roger Vercel Capitaine Conan C'est dans une forêt au bord du Danube que l'armistice de 1918 trouve le prestigieux corps franc commandé par le lieutenant, puis capitaine Conan. Envoyés en Roumanie, toujours mobilisés mais plongés dans l'inaction, les hommes de Conan ont du mal à se plier aux lois de la vie civile. Nombre d'entre eux sont arrêtés, traduits devant le conseil de guerre. Conan est prêt à faire l'impossible pour les sauver. Mais quel destin peuvent espérer ces soldats familiers du danger et de l'action violente, désorientés par la paix ?
Roger Vercel (1894-1957) puisa dans ses propres souvenirs de la Grande Guerre pour écrire ce roman, qui obtint le prix Goncourt en 1934. Illustrant les thèmes éternels de la camaraderie militaire, du désarroi des guerriers rendus à la vie ordinaire, Capitaine Conan demeure un des grands classiques du roman de guerre et d'aventures.
Capitaine Conan a été adapté à l'écran par Bertrand Tavernier en 1996.

Capitaine Conan

On se souvient alors d'avoir rencontré dans cet Archipel de la Manche, placé par Victor Hugo en avant-propos aux Travailleurs de la Mer, ce mot dédaigneux, qu'il met d'ailleurs au compte des Anglais : « Ces trois ou quatre pots de fleurs dans la pièce d'eau... » Trois pots de fleurs : Jersey, Guernesey, Serk. Tous trois, par temps clair, s'aperçoivent de la côte française. Car ce sont des « morceaux de France tombés dans la mer et ramassés par l'Angleterre... » Ils ne bénéficient donc pas de ce « non-lieu » que vaut l'éloignement. Mais on est, si l'on peut dire, bien revenu des îles lointaines. En des temps où les îles-jungles, ont été pénétrées par les tanks, où les orchidées des Philippines ont camouflé les canons, où les récifs de corail se volatilisent à l'heure H, trois pots de fleurs intacts dans une pièce d'eau, c'est considérable !Ces îles, on les a eues, depuis toujours, devant chez soi, sans se déranger pour leur jeter un regard. Et voici que saturé d'espace par ces inventions redoutables, radio, ciné, télé, dont on abrège le nom, dans l'espoir insensé d'en faire des familiers bienveillants, traîné chaque jour par elles aux bouts du monde, on comprend qu'on ne s'évadera plus qu'en s'enfonçant dans le temps. C'est à Guillaume le Conquérant qu'il faut demander asile, à des seigneurs au fond de leurs châteaux crénelés, à des sénéchaux, des connétables, des baillis... Il en reste. Il reste des îles qui ont refusé de vieillir, et qui se trouvant bien du Moyen Âge l'ont gardé pour âge moyen.

Les Iles anglo-normandes

« Vercel nous dit quelque part l'étonnement que son héros, un Breton, reçoit en entendant une jeune femme de Bucarest lui parler de la Bretagne. Avec des lectures de Joanne et de Boedeker, de Pierre Loti et de Le Braz, elle s'en est fait une idée qui n'a que de lointains rapports avec la réalité. Vercel, lui, n'a pas comme sa belle amie, imaginé une Roumanie avec des guides et des romans. Le pays qu'il nous présente il l'a vu. Mais c'est une Roumanie assez particulière, bouleversée par la guerre, déséquilibrée par les souffrances de l'invasion, affolée par la victoire. Lui-même voit les gens de là-bas avec des yeux qui ne sont pas, si je puis dire, ses yeux de tous les jours. Il vient de faire quatre ans de guerre, il entre à Bucarest en officier allié et vainqueur - ce qui n'est pas une façon très courante de prendre contact avec un pays. Tout cela fait que cette Roumanie du roman de Vercel est une Roumanie d'un moment, qui n'a peut-être pas avec la Roumanie de tous les jours, plus de ressemblance que n'en avaient, avec la vraie Bretagne, les songes de sa belle Roumaine. On n'y retrouve pas cette puissante vie paysanne, qu'on admire dans le folklore recueilli par Hélène Vacaresco, et dans ce magnifique livre où la princesse Bibesco a retenu ce qu'il y a de plus enchanteur dans l'imagination populaire de son pays, Isvor, le pays des saules. Vercel n'a voulu que nous décrire, sous une forme romanesque, une minute de la vie confuse et trépidante de nos amis de Bucarest, encore mal revenus du choc opératoire de la guerre. » J. J. Tharaud (extrait de la Préface).

Notre père Trajan

Sous le pied de l'archange

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Ange-Marie, négrier sensible

Dans ce roman qui unit l'épopée maritime à la vérité humble des êtres, Roger Vercel (1894-1957) fait revivre l'aventure exaltante et rude des remorqueurs de sauvetage - ces équipages chargés de venir en aide aux navires en détresse. Renaud est le commandant du Cyclone, basé à Brest. Le voilà lancé une fois de plus, avec ses compagnons, Kerlo le maître d'équipage, Gouedec le chef radio, Tanguy le second, et bien d'autres, dans la tentative audacieuse de ramener au port un bateau privé de gouvernail. Nous assistons à la lutte titanesque mettant aux prises le courage des marins et la fureur des éléments, décrite avec un réalisme à la fois saisissant et visionnaire. Mais quel est le plus dur adversaire, l'océan, ou la fourberie des hommes, dont Renaud va faire en rentrant au port l'amère expérience ? Salué à sa parution par une presse unanime, Remorques sera pour le lecteur d'aujourd'hui l'occasion de découvrir ou redécouvrir un de nos plus grands romanciers de la mer.

Remorques

Le chalutier Vulcain, capitaine Jean Villemeur, a mis le cap sur l'Islande pour la campagne de pêche à la morue avec un aide-radio de plus, le fils du capitaine. Son embarquement ressemble à un coup de tête dont ni son père ni sa mère, Hélène, ne discernent la raison...

Jean Villemeur

First published in 1934, Roger Vercel's novel Captain Conan was awarded the Prix Goncourt for its unflinching assessment of the toll fierce combat had taken on the youth of France. Largely autobiographical and told from the perspective of a young lieutenant, the book follows the exploits of a French commando unit attacking Bulgarian outposts along the Romanian border. The unit is led by the twenty-three-year-old Captain Conan, a haberdasher's son who finds his calling as a fearless killer ready to crawl through barbed wire and slit the throats of his enemies on midnight raids. Based on Vercel's comrade to whom the book is dedicated, Conan is loyal only to his men, as all notions of patriotism are lost in place of the fraternity and brutality needed for survival and success in this close, bloody combat. News of the Armistice is slow to reach the Bulgarian front, and when it comes, it changes little. Conan and his men are redeployed to Bucharest to maintain the peace, but they do more harm than good. For them the city is just another battlefield to be conquered. Conan's soldiers have become murderers, thieves, and rapists, and Conan himself is charged with injuring his lover's husband, a Romanian major. But the major withdraws the charges, and Conan leaves Bucharest when the French are called to combat Lenin and Trotsky's guerrilla forces along the Ukrainian border. Conan and his men, now facing their former Russian allies, have lost all ideals of honorable battle and are reduced to serving as mindless weapons to be moved about on the field. Conan becomes the hero of his final fight, but Vercel shows us that there is no happy homecoming for a trained killer--only isolation, loneliness, and nostalgia for battles Conan never fully understood.Ted Morgan's introduction to this new edition maps the public reception of Vercel's novel and places the book in the larger context of World War I combat literature.

Le Maître du rêve

Résumé

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