Comme un vieillard qui rêve

Je suis - J'ai toujours été - Un pauvre enfant (infiniment compréhensif) Perdu dans un monde d'adultes infiniment stupides et féroces. Tellement stupides et tellement féroces (et féroces a vide) que je me demande parfois s'ils ne sont pas encore plus enfants que moi.

Moi et les autres

Comme on cherche un trésor

Ernesto

"Je n'ai pas été un poète triestin, mais un poète et un écrivain italien, né en 1883 dans cette grande ville italienne de Trieste. Je ne sais même pas si — du point de vue de l'hygiène de l'âme — cela a été, pour moi, un bien que de naître, avec un tempérament classique, dans une ville romantique ; et avec un caractère (comme celui de tous les faibles) idyllique, dans une ville dramatique. Ce fut un bien (je crois) pour ma poésie, qui se nourrit aussi de ce contraste, et un mal pour mon — disons — bonheur de vivre... En tout cas, le monde, je l'ai regardé à partir de Trieste". Umberto Saba n'a cessé de rêver à cette ville qu'il n'a guère quittée, du moins en pensée. Centre et foyer de ses désirs et de sa mélancolie, la ville devenait la figure allégorique de son oeuvre. Les femmes, les livres, les lieux, mais aussi la psychanalyse, la guerre, l'enfance et le rythme des mots et des vers : dans de courts textes inspirés, profonds, railleurs, violents parfois, le poète propose un manuel de poésie et de savoir-vivre, une galerie de souvenirs, de rêveries et de préceptes.

Femmes de Trieste

Poète et rien d'autre, Umberto Saba (nait Italien à Trieste en 1883 quand la ville était sous l'Empire austro-hongrois) réussit à vivre et à survivre pendant l'une des époques les plus tragique de l'histoire de l'humanité (deux guerres mondiales en tant que juif) probablement grâce à cette nécessité d'écrire qui est la sienne. Honnête et irrépressible. Chez Saba, la poésie est l'une des fonctions naturelles de l'homme, c'est un évènement naturel. Chaque saison, chaque geste il le confie au papier. Et dans ce recueil de poèmes de la maturité, les paroles se font choses. Toutes simples. De la vie quotidienne. "Travail" , "Petite fontaine" , "Bouche" , "Lieu cher" ... Saba continue et intensifie son travail de polissage et de synthèse - qu'il avait commencé quelques années auparavant, lors de la composition de Paroles (1933-1934), le recueil qui précède Choses dernières (1935-1943) - à la recherche de la plus grande limpidité, formellement et psychologiquement, afin que ces "dernières choses" soient des "paroles" portées à leurs conséquences extrêmes. Ces 43 poèmes sont écrits en 8 ans, la pire période de sa vie, quand il est obligé de se cacher pour fuir la persécution fasciste et nazie. Il doit alors ramasser ses choses pour résister, pour faire face à un sentiment de mort omniprésent, pour se nourrir de souvenirs et émotions passés en les rendant présents et vivants. Saba a une idée précise du travail du poète qui doit être complétement dédié à la représentation et à la compréhension du monde intérieur et extérieur. Loin de toute école et des avant-gardes, Saba met en scène cet homme du Novecento qui est lui-même mais qui veut toucher tout le monde. Au croisement de l'ancien et du nouveau, l'écriture de Saba est d'une rare originalité. Claire comme celle de Penna qu'il jalousait, moins sophistiquée que celle de ses contemporains Ungaretti et Montale qui l'aimaient, la plume de Saba, espiègle, se vante de savoir toujours employer la rime immémoriale amore/fiore et faire encore du beau.

Choses dernières

" Des histoires pleines de charme et de maléfices, racontées par un des plus grands champions de la litote. "
François Bott, Le Monde.

" C'est dans ses nouvelles que Saba dévoile le meilleur de son art. Une écriture délicatement nuancée dans sa distinction où pointe une ironie mordante derrière les aphorismes. "
Anne Muratori, Le Figaro.

Couleur du temps

Questa nota era parte della risposta a un'inchiesta Sull'erotismo in letteratura promossa dalla rivista Nuovi Argomenti nel 1961. Qualche anno prima Umberto Saba aveva letto ad alta voce ad Elsa Morante il suo romanzo Ernesto che andava allora componendo. Essa ebbe poi modo di rileggerne il manoscritto, grazie all'amicizia di Linuccia, figlia del poeta. Ho letto, di recente, un romanzo incompiuto, inedito, e ancora (ma per poco, io spero) sconosciuto a tutti. Nella nostra perpetua immaturità, che cerca a tentoni i suoi passaggi verso la chiarezza, certe letture equivalgono, per noi, a esperienze reali e provvidenziali: sgombrando d'intorno a noi, col loro intervento illuminante, i mostri infantili della superstizione comune. In questa funzione liberatoria consiste, io credo, la massima ragione dell'arte. L'autore del manoscritto è Umberto Saba, poeta che, per la grazia del suo sacrificio, si può avvicinare a un santo. E a questo lavoro lui si dedicò nei giorni della sua vecchiaia, già prossima alla morte: quando ormai il suo sacrificio si rendeva a lui in tragedia, e agli altri in purezza assoluta. Così, già si definisce il valore di queste pagine; ma è facile presagire i commenti miserevoli dai quali esse verranno accolte: ricevendo, ovviamente, da opposizioni di specie così bassa, una riconferma della loro qualità. Vi si narrano le prime esperienze erotiche (amorose) di un ragazzo: le quali s'iniziano, per avventura, con una di quelle relazioni che - sebbene reali, e umane, e comunque di natura - la superstizione considera, nella loro specie, tabù. Il ragazzo di Saba, per sua grazia, è immune da certi tabù, responsabili di trasformare le realtà naturali in mostri assurdi e delittuosi. E mentre che per altri, contaminati dai tabù, una simile esperienza potrebbe trasformarsi in una determinazione irreale (che potrà farli schiavi perpetui d'una irrealtà) per il ragazzo di Saba essa rimane quello che è: un semplice incontro umano, che in se stesso è innocente (giacché lui non ne è stato corrotto) e non è malefico. Portato dalla sua innocente sensualità, e dalla sua spontanea curiosità della vita, questo ragazzo ideale, come è passato attraverso la sua prima, occasionale esperienza, così poi naturalmente conoscerà l'amore delle donne, avrà una moglie amata, ecc. ecc. Ora, per narrare tale vicenda, il caro e felice Saba non ricorre affatto alle reticenze, a cui pure io (accidenti a me) ho dovuto costringermi per riassumerla qui sopra. Lui, nella sua narrazione, non tralascia nessun particolare, per quanto difficile e segreto, purché gli sembri necessario; non castiga nessuna parola. Però, le stesse cose che altri, nel dirle, potrebbe rendere oscene, o ridicole, o sordide, si rivelano invece, dette da lui nella loro chiarezza reale, naturali e senza offesa. Lasciando limpida, alla fine della lettura, la emozione degli affetti, restituita alla purezza consapevole della coscienza matura. Le spiegazioni di questo fenomeno si possono ridurre a una sola: che Saba ha un fondamentale rispetto per la vita e la persona umana: senza il quale nell'arte, come pure nella storia, non c'è realismo, né libertà; ma servitù, e rettorica. (Elsa Morante) Nota di Sergio Miniussi.

Comme un vieillard qui rêve

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