Plus la communication semble s'imposer, plus l'incommunication étend sa toile. Pas de communication sans incommunication, c'est-à-dire sans difficultés à se faire comprendre, à écouter l'autre, ou tout simplement à partager quelque chose. L'incommunication n'est donc pas l'obstacle à la communication, mais sa condition même, au sens où elle oblige à négocier. L'incommunication est au coeur de notre expérience la plus privée comme au coeur de la société et de la politique. Le défi d'aujourd'hui constitue à revaloriser la communication humaine, directe, par rapport à la communication technique qui envahit nos vies jusqu'au aux espaces les plus intimes. A force de s'abandonner aux performances supposées de la communication technique, l'humanité crée les conditions mêmes de l'acommunication.

Penser l'incommunication

Maastricht clôt quarante années de construction technocratique de l'Europe et ouvre une autre histoire : celle de l'Eurpe démocratique.
Avec le suffrage universel s'achève l'Europe des 50 000 et commence celle des 340 millions. Rupture considérable, d'autant plus angoissante qu'elle s'est produite sous nos yeux en direct, en symétrie à l'effondrement du communisme. L'Europe démocratique recquiert une fantastique révolution mentale, où les conditions sociales et culturelles sont plus importantes que les institutions. En un mot, l'Europe démocratique n'est pas la suite de l'Europe économique avec un zeste de suffrage universel en plus.
Elle est bien autre chose qui mêle l'Histoire, les valeurs et les idéologies. Tout est à respecter pour mobiliser les citoyens. Et d'abord retourner le gant de la logique technocratique. Il n'y a plus, d'un côté une élite moderniste qui sait à l'avance, et de l'autre des citoyens en retard, frileux, passéistes et nationalistes. Dorénavant, il y a égalité des points de vue et des légitimités. Pour réussir l'Europe des citoyens, il faut partir de leur réalité : la nation, l'identité, la mémoire.
Et casser cette tyrannie de la modernité. Le risque, si on refuse de penser les conséquences de Maastricht ? La naissance d'un puissant mouvement qui ferait de l'Europe le parfait bouc émissaire de toutes les difficultés à l'Est comme à l'Ouest. Réussir l'Europe démocratique, la dernière utopie, c'est d'abord accepter de raisonner autrement.

Dernière utopie

LEurope nest pas un rêve dépassé au bilan décevant. Non, elle nest pas déclassée par le glissement des pouvoirs vers une Asie toute-puissante. Elle reste la plus grande aventure pacifique et démocratique de lHistoire. Réussir à faire cohabiter plus de 500 millions dindividus divisés par dinnombrables contentieux, avec 27 nationalités différentes et parlant plus dune vingtaine de langues, et ce depuis soixante ans, nest pas une réussite négligeable. Mais comment cela est-il possible ?

 Cest que les membres de lUE persévèrent dans le dialogue, malgré les contentieux, les désaccords et les tensions, grâce à ce que Dominique Wolton nomme l« incommunication ». Et cest bien là que réside toute sa force, et son avenir.

Directeur de recherche au CNRS en sciences de la communication, fervent défenseur de la démocratie, Dominique Wolton est lun des plus grands spécialistes français des médias, de lespace public et de la communication publique. Il est lauteur de plusieurs ouvrages remarqués, notamment Communiquer, cest vivre (entretiens avec Arnaud Benedetti, Le Cherche-midi, 2016) et Politique et société, rencontres avec le Pape François (LObservatoire, 2017).

Vive l'incommunication - La victoire de l’Europe

Après "L'autre mondialisation", l'auteur aborde le thème de la diversité culturelle dans le monde francophone.

Demain la francophonie

Cet Essentiel offre un large panorama permettant de comprendre les nouvelles formes et les enjeux de la communication politique contemporaine. Qu'en est-il aujourd'hui des connivences entre les mondes de la communication, des médias et de la politique ? Quels effets produisent les excès de la communication politique, lorsqu'on analyse les cas emblématiques de Silvio Berlusconi et Donald Trump ? Quel poids réel peuvent avoir l'internet et les réseaux socionumériques en contexte électoral ou dans un cadre insurrectionnel comme lors des « printemps arabes » ? Il s'agit dans cet ouvrage de dévoiler la crise du tout-marketing politique et l'urgence de penser autrement la communication politique, en identifiant ses contradictions et les menaces qui planent sur nos démocraties dans le cadre d'une guerre de l'information désormais ouverte. Menaces omniprésentes lors de l'élection présidentielle américaine puis française, où mensonges, rumeurs, « fake news » et attaques personnelles d'une rare bassesse ont proliféré sur les réseaux sociaux.

La communication politique

Sous la direction d'Arnaud Mercier Cet Essentiel offre un large panorama permettant de comprendre les nouvelles formes et les enjeux de la communication politique contemporaine. Qu'en est-il aujourd'hui des connivences entre les mondes de la communication, des médias et de la politique ? Quels effets produisent les excès de la communication politique, lorsqu'on analyse les cas emblématiques de Silvio Berlusconi et Donald Trump ? Quel poids réel peuvent avoir l'internet et les réseaux socionumériques en contexte électoral ou dans un cadre insurrectionnel comme lors des "printemps arabes" ? Il s'agit dans cet ouvrage de dévoiler la crise du tout-marketing politique et l'urgence de penser autrement la communication politique, en identifiant ses contradictions et les menaces qui planent sur nos démocraties dans le cadre d'une guerre de l'information désormais ouverte. Menaces omniprésentes lors de l'élection présidentielle américaine puis française, où mensonges, rumeurs, "fake news" et attaques personnelles d'une rare bassesse ont proliféré sur les réseaux sociaux. Auteurs : Gilles Achache, Eric Dacheux, Alex Frame, Tourya Guaaybess, Christian Le Bart, Juremir Machado da Silva, Arnaud Mercier, Pierre Musso, Marie-Cécile Naves, Nicolas Tenzer, Eliseo Verón, Dominique Wolton.

Globalisation. Cultures. Immigration. Communautés. Racisme. Discrimination positive... Toutes ces questions renvoient à des identités collectives en crise. Ces problématiques ne sont pas seulement la préoccupation de l'Europe, mais touchent tous les continents, en particulier l'Amérique du Sud. C'est pourquoi cet Essentiel propose les points de vue d'auteurs internationaux sur cette question d'actualité brûlante.

Les identités collectives à l'heure de la mondialisation

Con la mundialización de la información, el menor acontecimiento es hecho visible y, aparentemente, más comprensible. Sin embargo, no hay vínculo directo entre el aumento del número de informaciones y comprensión del mundo. Esta es el nuevo dato de partida del siglo XXI: la información no crea comunicación. Se hace patente la ruptura entre información y comunicación, la dificultad de pasar de una a otra. Se sabía que las culturas son diferentes, pero se creía que la misma información podía ser más o menos aceptadas por todos. Lo que se constata es todo lo contrario: se abre un abismo. Esta verdad empírica ya había sido descubierta, alguna vez dolorosamente, en relación a los estados-nación. Y la reencontramos más nítidamente en la escala introducida por la mundialización. Lo que de este modo se está hundiendo es un determinado modelo universalista –en realidad occidental- de la información y de su vínculo con la comunicación. Este libro constituye, pues, un contrapunto necesario al entusiasmo irreflexivo generado por las nuevas tecnologías. Como Wolton muestra de un modo sencillo y directo, lo que se trata de combatir es una nueva versión de la ideología cientifista y tecnológica, cuyos daños colaterales están muy lejos de las promesas de democratización y emancipación que un coro acrítico, en el que participan políticos, técnicos, empresarios e intelectuales, entona incesantemente. Todo ello en favor de la modalidad actual del capitalismo.

Penser l'incommunication

Résumé

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