Le droit

Ce dernier montre l'importante qu'Emmanuel Levinas avait dans la vie philosophique de Miguel Abensour. Le sommaire, constitue de textes "bruts" ou "sans ambages", montre parfaitement les multitudes d'angles que cette pensée lui inspirait, il l'imaginait comme l'une des plus libres qui soient, y Compris sur des questions aussi délicates qu'inextricables qui se posaient en son temps et se posent toujours dans le nôtre. On Y trouve successivement Rencontre, silence ; Penser l'utopie autrement ; L'extravagante hypothèse ; Le mal élémental ; Ethique et politique : Le contre-Hobbes d'Emmanuel Levinas ; L'utopie paradoxale de la demeure ; Lire Emmanuel Levinas ; N'oubliez pas que je suis phénoménologue ; L'an-archie entre métapolitique et politique ; Sartre Levinas ; L'Etat de justice chez Levinas ; L'utopie des livres.

Levinas

"Tout ce que je sais, c'est que moi je ne suis pas 'marxiste'." C'est en référence à cette phrase de Marx et à la lumière de ce que sont devenus les "marxismes" que Maximilien Rubel a établi une distinction radicale entre "marxien", qui se rapporte exclusivement à l'œuvre de Marx, et "marxiste", qui renvoie aux épigones de toutes sortes. Ironie de l'histoire : cette différence est devenue la chose la mieux partagée du monde, après avoir été objet de scandale. l'ouvre de Maximilien Rubel n'en reste pas moins "en écart" et toujours écartée. Miguel Abensour en scrute les origines, en menant une réflexion sur le travail d'édition et de recherche d'un penseur déterminé à redonner à l'analyse critique de Marx ses multiples dimensions comme sa place dans le mouvement d'émancipation qu'elle accompagne. Louis Janover montre que Maximilien Rubel n'a pas seulement arraché Marx aux marxismes, mais ouvert nombre de perspectives susceptibles d'aiguiller la critique contre les formes les plus subtiles de confusion qui prennent l'allure de la feinte-dissidence, dernier avatar de l'idéologie. En regard, un entretien avec Maximilien Rubel permet d'embrasser l'arc de sa vie.

Maximilien Rubel, pour redécouvrir Marx

La démocratie gravite-t-elle nécessairement dans l'orbite de l'État ou serait-elle, dans son essence même, en opposition à l'État ? Dans son manuscrit sur la " critique du droit politique hégélien ", le jeune Marx parlait de la " vraie démocratie " dont l'avènement s'accompagnerait de la disparition de l'État politique. Miguel Abensour nous livre un minutieux travail d'interprétation visant à dégager le caractère de cette vraie démocratie et à sortir de l'alternative : un usage modéré de la démocratie ou le recours à l'antidémocratisme classique. La vérité de la démocratie tient dans son mouvement contre l'État. Aussi l'auteur s'efforce-t-il de nommer et de redéfinir une des figures possibles de cette opposition ; la démocratie insurgeante. anarchique, qui détrône l'État pour rendre à la société civile le rôle de communauté politique dont elle a été dépossédée.

La Démocratie conte l'Etat - Marx et le moment machiavélien, suivi de "Démocratie sauvage" et "principe d'anarchie"

A l'inverse de l'interprétation classique, est ici proposée une contre-thèse, selon laquelle l'hypothèse de la servitude volontaire, loin de faire exception, n'aurait cessé de hanter la philosophie politique moderne, émergeant, faisant surface à la faveur d'un événement, d'une grave crise historique, ou d'une controverse philosophique ? A dessein nous employons les termes "ne cesse de hanter". En effet si l'on tient à mesurer avec plus de justesse la présence plus ou moins souterraine de l'hypothèse laboétienne, il convient de prendre en compte, au-delà de ses expressions manifestes, sa présence "spectrale" en quelque sorte. Cette hypothèse inconcevable et qui tel un spectre ne manque pas d'effrayer tant elle ébranle les certitudes apparemment incontestables du rationalisme politique, apparaîtrait soit sous la forme d'une résistance à son expression, soit sous la forme paradoxale d'une présence-absence. Comme si l'auteur qui se risque à la concevoir, se gardait de la formuler explicitement, déployant autant d'énergie pour l'envisager que pour la tenir le plus possible à distance.

La Boétie prophète de la liberté

L'utopie de Thomas More à Walter Benjamin

Entretiens avec Danielle Cohen-Levinas. Que signifie la confrontation de la métapolitique et de la politique chez Emmanuel Levinas, dès lors que cette mise en regard ne réduit pas la métapolitique à l'éthique ? Grâce à la liberté et à l'inventivité d'un dialogue avec Danielle Cohen-Levinas, Miguel Abensour reprend dans ce livre le fil d'une réflexion qu'il mène depuis de nombreuses années. À suivre ce dialogue, on découvre que la métapolitique n'est rien de moins qu'une intrigue de l'humain antérieure au conatus ou à la tâche d'être. On découvre de même que cette intrigue proche de l'utopie soustrait la politique à l'emprise de la raison instrumentale en l'ouvrant à une dimension sensible de l'humain, à la proximité, et non plus à une idéalité ou à un principe opérationnel. Penser la politique autrement pourrait-être le titre de ces entretiens. Plusieurs motifs y circulent et s'y entrelacent. Si la métapolitique prend son origine dans la sensibilité qui n'est autre que l'exposition à autrui, quelle place occupe la politique dans cette logique de la proximité an-archique ? Comment le passage d'un en-deçà an-archique à un au-delà conduit-il à l'État de la Justice, tel qu'il laisse advenir en lui un mouvement qui va au-delà de l'État ? Si Emmanuel Levinas ne théorise pas une doctrine anarchiste qui serait principielle, Miguel Abensour montre en quoi il conçoit néanmoins une pensée de l'an-archie et de l'an-archique qui, loin de laisser la politique inentamée, y provoque de manière radicale jusqu'aux racines et irréversible le dérangement et le trouble.

Le droit

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