Comme en forêt le long des routes, nous allons d'arbre en arbre, nous avons l'âge des rameaux où se plaisent les fruits, le givre, qui ne s'alarment pas de ce qu'ils durent, l'humus et l'air, ensemble ils les célèbrent, à l'ombre, l'accueil nous enracine.

Plus loin dans l'inachevé - Suivi de Journal des bords

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Lieu-dit - Suivi du Château

Ouvrir les poings, la porte, l'espace, ouvrir la nuit. Pierre Dhainaut.

Aucune mort n'est venue d'un poème, il progresse, tu le suis. De lui ru n'auras rien à craindre. Maintenant comme à l'aube, l'air qui l'aimante, qui en émane, sera ton vrai visage,
tu diras " nous " après le vers ultime
la marche à travers les jardins ou l'estuaire communique l'éveil intarissable
avec les vents pour que les vents redoublent.
Pierre Dhainaut

Levées d'empreintes

Bernard Noël

L'arrivée sur le cap, l'air ainsi que la craie, nous ignorons ce que rappellent ces saccades, nous le croyons désert. L'arbre au loin, quel qu'il soit, plié, ne sert-il plus qu'à indiquer l'horizon de la plaine ? En insistant, en nous dirigeant vers l'ouest, qu'espérions-nous trouver, contre quoi donc ? Nous n'avons pas senti la nuit envahir nos poitrines, s'y établir comme en terre stérile. Un poème, un arbre qui ordonnera d'un souffle la tempête : que notre tâche se termine ou qu'elle reste inachevée, il nous retire au souci de nous-mêmes s'il a soif d'autres lèvres et si l'attente éclaire leur présence.

Paroles dans l'approche

Une fois le poème écrit, nous ne tournons pas la page.
Sinon, ce ne serait qu'un exercice inutile. Les notes que rassemble ce livre, bien qu'elles reviennent sans cesse sur les mêmes sujets ou les mêmes questions, n'ont rien de systématique, tel est le mérite du genre, elles peuvent tenir en une ligne ou développer, elles sont venues, entre janvier et août 2003, au gré des circonstances ou plutôt des rencontres, puisque tout devient rencontre, une lecture, la visite d'une exposition, l'approche d'un lieu, une promenade avec des enfants, si nous maintenons le poème ouvert.
Alors nous le vérifions, et simultanément nous le vivifions : il n'y a que des portes, une lumière commune y passe, qui demande plus de conscience, c'est-à-dire plus d'amour. Pierre Dhainaut.

Au-dehors, le secret

Passage par le chœur

Ce recueil fait suite à « L'autre nom du vent » publié en 2014. L'enfance, chez Pierre Dhainaut, est la demeure de la poésie. Si le poète parle de la vieillesse, s'il en dit les peurs qu'elle suscite, les poèmes suivent le mouvement de la vague, au creux succède toujours un sommet. L'enfance est ce sommet : « Entre nos bras l'enfant/ qui vient de naître/devant la mer/ la mer nous semblerait/ plus vaste ». 
« La mort qui le hante, le poème ne la dénie pas, il se conforte à sa vocation, en réclamant notre souffle, en le faisant mûrir. »

Plus loin dans l'inachevé - Suivi de Journal des bords

Résumé

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