Celles qu'on prend dans ses bras
Va jouer avec cette poussiere - carnets 1958-1964
Publié par Gallimard, le 08 avril 1966
208 pages
Résumé
Le mouvement du monde n'est ni un progrès ni un recul, mais un pas en avant, un pas en arrière, sans jamais de cesse. La vie individuelle est une récréation entre deux néants. Qu'y faire ? Ce qu'on fait pendant toutes les récréations : y être aussi heureux que possible, sans causer trop de tort aux autres. Cet «être heureux» n'est nullement ici un épicurisme simpliste. Être heureux, c'est réaliser ses désirs, mais le héros, le saint, eux aussi réalisent leurs désirs. Et un certain degré de souffrance et même de drame est, chez qui veut vivre à fond la «condition humaine», incorporé aussi au bonheur. Une telle conception de la vie ne va pas sans un fond d'indifférence. Toutes nos entreprises, y compris celles de l'héroïsme, doivent être vues sous l'angle de ce que Montherlant appelle «la feinte» : il faut feindre de prendre au sérieux ce qu'on ne prend pas tout à fait au sérieux ; d'où intensité de vie, voire énergie, amalgamées au détachement. La seule façon intelligente d'envisager ces entreprises, même celles en apparence les plus ambitieuses, est de les considérer comme une façon à notre goût de passer le temps. Cela est figuré par l'image du château de sable que les enfants construisent avec art, patience, minutie, pendant une journée entière, en sachant que la marée du soir le détruira, et même, quand la marée le détruit, en ne laissant pas de prendre plaisir à cette destruction. Va jouer avec ce sable, ou mieux, puisque «poussière » est entré dans le langage comme synonyme d'«inanité» : va jouer avec cette poussière.
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