Les Cinq Sens

"Savions-nous que presque tous nos philosophes endurèrent l'exil, la prison, l'interdit ou la condamnation, une forme d'exclusion ? Qu'ils refusèrent, avec courage, de se plier aux idées dominantes? Qu'ils s'exposèrent à mille risques pour garder leur liberté de penser ? Que leurs vies, aussi diverses que parallèles, garantissent l'authenticité de leurs écrits ? Des mille conflits dont ils souffrirent et dont la France, au bout du compte, tira son unité, si rare parmi les nations, naquirent une multitude d'oeuvres connues ou moins connues, ces milliers de pages d'où fuse un cri, déchirant, de liberté, dont l'allégresse et la gravité distinguent la philosophie écrite en notre langue." Soutenant ces philosophes qui avancent seuls dans les méandres de la pensée, Michel Serres invite à une randonnée dans l'histoire de la philosophie qui court sur quatre siècles de manière aléatoire. Il s'attarde en chemin sur les mérites de la pensée de Leibniz, de Poincaré, de Rousseau, de Bergson, de Péguy, cherchant à mettre en avant des synergies et des convergences qui dépassent les siècles et la géographie. Il s'interroge aussi sur la langue française, sur son avenir et ses influences sur les modèles de pensée.

Eloge de la philosophie en langue française

En Amour, Sommes Nous Des Bêtes?

Dans ce livre où la nostalgie affleure, Michel Serres se souvient de ce que fut l'univers de son enfance : les chemins qu'il parcourait, les paysages gascons, les travaux et les peines des paysans, la drague paternelle, l'omniprésente Garonne et... le rugby ! Mais il évoque aussi les pays qu'il a découverts ensuite et aimés, la montagne, la mer... Avec une sagesse empreinte d'humanité et de tendresse, il nous fait réfléchir sur le temps qui passe et les bouleversements accomplis : l'évolution des paysages, ce que signifie émigrer, les potentiels extraordinaires du corps, l'encyclopédie et l'avenir de l'enseignement. Commencé en 2001, ce livre est celui qu'il a choisi pour nous dire adieu... ou, comme on dit à Agen, « adichats » !

Adichats !

A Qui mange A table da (TM)hAte, invitA(c) gourmand, parfois beau causeur, est dit parasite. La bAate petite qui vit de son hAte, qui change son A(c)tat courant et le met en risque de mort, est dite, encore, parasite. Le bruit qui interrompt sans cesse nos dialogues ou intercepte nos messages, voici toujours le parasite. Pourquoi nommer da (TM)un mAame mot un homme, une bAate et une onde ? Voici un livre da (TM)images, da (TM)abord, comme rA(c)ponse A la question, une galerie de portraits. Il faudra un peu deviner qui se dissimule sous les plumes et sous les poils, et sous la (TM)accoutrement du fabuleux. Des animaux, grands et petits, mangent ensemble, leur festin est interrompu. Comment ? Par qui ? Pourquoi ? Sortent les animaux, les repas continuent. Nous mangerons avec Jean-Jacques, avec Tartuffe, avec Socrate, avec les frA]res de Joseph... Le parasite prend et ne donne rien: des mots, des bruits, du vent. La (TM)hAte donne et ne reAoit rien. Voici la flA]che simple, irrA(c)versible, sans retour, elle vole entre nous, ca (TM)est la (TM)atome de la relation, et ca (TM)est la (TM)angle du changement. Abus avant la (TM)usage et vol avant la (TM)A(c)change. On peut construire, A partir da (TM)elle, ou repenser au moins, techniques et travaux, A(c)conomie et sociA(c)tA(c). AM. S.Michel Serres, de la (TM)AcadA(c)mie franAaise, est Professeur A(c)mA(c)rite A Stanford University. Il a rA(c)cemment publiA(c) Petite Poucette (Le Pommier, 2012). Sont parus, dans la collection Pluriel, Les cinq sens et Rome, le livre des fondations.A

Le Parasite

« Voici sans doute mon dernier livre. Il varie sur les deux origines du mot religion, l'une probable, l'autre usuelle : relire et relier. Il ne cesse, en effet, de relire les textes sacrés tout en cheminant le long des mille et une voies qui tissent le réseau global de nos vies, de nos actes, de nos pensées, de nos cultures. En cela, il conclut quelques décennies d'efforts consacrés à lier toutes opérations de synthèse.

À l'âge analytique - celui des divisions, décompositions, destructions, y compris celle de notre planète - succède celui de la synthèse et de la reconstruction. Nos problèmes contemporains ne peuvent trouver que des solutions globales.

Comment ne point finir par le religieux, dont on dit qu'il relie, selon un axe vertical, le ciel à la terre, et, horizontalement, les hommes entre eux ? »

Michel Serres

Relire le relié

Eloge de la philosophie en langue francaise

World-renowned philosopher, Michel Serres writes a text in praise of the body and movement, in praise of teachers of physical education, coaches, mountain guides, athletes, dancers, mimes, clowns, artisans, and artists. This work describes the variations, the admirable metamorphoses that the body can accomplish. While animals lack such a variety of gestures, postures, and movements, the fluidity of the human body mimics the leisure of living beings and things; what’s more, it creates signs. Already here, within its movements and metamorphoses, the mind is born. The five senses are not the only source of knowledge: it emerges, in large part, from the imitations the plasticity of the body allows. In it, with it, by it knowledge begins.

Les Cinq Sens

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