Le Pont, la rivière

Annie Saumont n' a pas attendu qu'on les appelle les "exclus" pour s'intéresser à ceux auxquels la société ne veut pas accorder une place, une liberté, un espace, si précaires soient-ils. De nouvelle en nouvelle, depuis des années, elle leur a rendu vie, elle leur a restitué une parole : de l'humour, de la cruauté, du désir de vengeance. Bref, tout ce qui sauve du désespoir d'exister pour rien. Chez elle, les enfants ne sont pas "mignons", les pauvres ne sont pas gentils, les marginaux n'implorent pas humblement assistance. Ils ne demandent pas à être tolérés, ni même "reconnus". Ils s'affirment. Ils encombrent. 
Josyane Savigneau / Le Monde

Embrassons-nous

L'histoire d'un jeune résistant amoureux que sa mère envoie travailler dans une ferme pour le protéger des Allemands. L'histoire de Marie, quinze ans, qui n'admet pas la guerre, qui n'aime pas non plus cette église où on la traîne, où l'on vante l'amour du prochain. Deux nouvelles d'Annie Saumont dans lesquelles, à l'ombre des blés ou des lieux saints, les sentiments d'amour, l'espoir et la tendresse ne suffisent pas à taire le crime, l'indifférence et la lâcheté. Les Blés et Pour Marie sont deux textes éminemment sensibles, bouleversants, qui prouvent une fois encore le talent de leur auteur. Les Blés est paru dans Quelquefois dans les cérémonies et Pour Marie dans Enseigne pour une école de monstres.

Les Bles

Nouvelles... Quelles nouvelles de la Terre ? Quelles nouvelles des humains ? Car c'est bien de nous qu'il s'agit. Nous ne sommes pas des camions ! Mais qu'est-ce qu'on peut parfois "galérer" dans les encombrements de la vie !
Ça commence quand on est petit, avec nos terreurs d'enfant. Et puis ça continue quand on est grand. Enfin, quand on arrive à grandir... Vroumm, vroumm... Parfois, ça roule. Tout va bien. Puis, soudain, on cale ou on s'emballe, et on fonce dans le décor... Ainsi va la vie que les gens vivent. La vôtre. La nôtre. La vie.

Je Suis Pas Un Camion - Occasion

S'il arrive qu'en terminant un livre, on en ait oublié le titre, cela ne peut se produire avec le dernier recueil de nouvelles d'Annie Saumont, C'est rien ça va passer. À chaque fin de texte, en effet, on doit se répéter le titre doux amer si l'on veut sourire de la dureté tranquille qui mène les personnages, ce sens de la fatalité qui transforme l'horreur en banalité. "Les gens qui meurent c'est nul c'est toujours la même chose" dira un enfant dans "À mains nues". Le thème de l'amour ou de la rencontre impossible semble également faire le lien entre ces dix-neuf nouvelles. Qu'il s'agisse d'enfants et de leurs parents, d'hommes et de femmes, un événement les a séparés qui empêche les retrouvailles. Une nouvelle, située au centre du recueil, porte d'ailleurs ce titre. Y est évoquée toute la difficulté qu'il y a à être ensemble lorsque chacun garde sa vérité. On mourrait de ne pas suffisamment dire ou de ne pas avoir dit assez tôt. Mais ce qui fait la qualité de ces nouvelles, c'est leur écriture. Annie Saumont a le talent de ceux qui savent écouter : elle sait écrire comme Fatima, comme un adolescent de banlieue, un enfant, un vieillard et tant d'autres...

C'est rien ça va passer

Noir comme d'habitude

Moi les enfants, j' aime pas tellement

Ce jour-là, c'était simplement comme ça. Marc dessinait sur une grande feuille de papier blanc. Un bateau, un pêcheur, une île ; en deux traits trois mouvements. Et sous les crayons de Marc, le pêcheur attrape un poisson, accoste l'île... et vient dîner à la maison. Un jeu où les mots se mêlent aux dessins, à découvrir avec les petits.

Le Pont, la rivière

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