Boris Taslitzky (1911-2005) - L'art en prise avec son temps
Robert Wehrlin 1903-1964 - Exposition à La Piscine, musée d'art et d'industrie André Diligent de Roubaix, du 13 octobre 2012 au 13 janvier 2013
Publié par Gourcuff Gradenigo, le 25 octobre 2012
144 pages
Résumé
ROBERT WEHRLIN est un peintre suisse ne en 1903 à Winterthur et mort en 1964. Il est élevé dans une famille bourgeoise et stricte qui ne le destine pas à une carrière artistique. Après le baccalauréat il se dirige vers la jurisprudence. Bon élève en dessin, rien ne laisse présager une vocation artistique et moins encore une rapide évolution vers l'expressionnisme. Le grand choc dans la vie de Wehrlin est sa rencontre, à Davos, avec le peintre expressionniste allemand: Ernst Ludwig Kirchner. A cette époque Kirchner accueille volontiers dans son atelier les jeunes artistes suisses qui peuvent assister aux séances de travail de l'artiste. Kirchner fera trois portraits de Wehrlin, deux gravures sur bois ainsi qu'une huile. En 1924, Wehrlin abandonne ses études et s'installe à Paris dans le quartier Montparnasse. Pour améliorer sa technique, il s'inscrit dans diverses académies ( Jullian, Ranson, Grande chaumière). II y sera l'élève d'André Lhote. De cette époque datent de nombreux nus et portraits dont le traitement " à facettes" n'est pas sans rappeler le cubisme, résultat de l'influence de Lhote. Wehrlin peint de nombreux autoportraits, visages, bustes mais aussi des portraits en taille et en pied. L'environnement culturel très riche du Paris de cette époque forme son goût et son style, ses contacts avec Kirchner deviennent, entre 1925 et 1928, de plus en plus fertiles. Mais à la fin des années 20 son esprit commence à être tiraillé entre l'expressionnisme allemand et l'oeuvre des artistes parisiens comme Picasso et Matisse. Matisse aura autant d'influence sur Wehrlin que Kirchner. C'est peut-être de ces deux influences culturellement et picturalement opposées que naîtra dès 1928 un "style" Wehrlin; de Kirchner il retient surtout la spontanéité du trait et la force des couleurs, de Matisse "comment on donne un relief à une image sans en renier sa planéité fondamentale." l'étale en couches compactes, creuvassées.(....) Wehrlin est foncièrement un coloriste. Dès 1925 Wehrlin expose au Salon d'Automne. A Montparnasse ses amis artistes sont: les sculpteurs Otto Bânninger et sa femme Germaine Richier, Walter Linck et sa femme la céramiste de Berne Margrit Linck-Daepp. II visite souvent son voisin d'atelier Alberto Giacommetti, le peintre Willy Guggenheim dit "Varlin" et le sculpteur bernois Serge Brignoni sont ses copains de Montparnasse. A Montrouge il sera le voisin et l'ami du peintre suisse Max Gubler. Vers 1930, grâce à sa rencontre avec Jacques Villon, il redécouvre la gravure, technique à laquelle Kirchner l'avait initié cinq ans plus tôt. Avant tout il cherche et, nombre de gravures sont des tirages uniques, des épreuves d'artiste. En 1937, Wehrlin devient membre de "La jeune Gravure Contemporaine". En 1965, au musée de Charleville, la" Jeune Gravure Contemporaine" rendra un hommage commun aux 3 artistes-membres récemment disparus: Bissiére, Villon et Wehrlin.. En 1944, il devient sociétaire du Salon d'Automne. En 1949, il réalise un premier sgraffite pour une coopérative "Konsum" de Winterthur, en 54 un sgraffite "Le Baptème du Christ" décore un mur de la maison paroissiale de Kollbrunn en 58 un autre sgraffite " La Roue de la Fortune" illustre une façade d'école à Winterthur-Wülflingen. La même année il réalise 8 vitraux pour l'Eglise réformée française de Winterthur. Entre 1950 et 1960, les thèmes religieux et bibliques l'obsèdent." L'échelle de Jacob", "la lutte de Jacob et de l'Ange", "la Nouvelle Jérusalem", les scènes de la vie du Christ seront autant de sujets qu'il traitera sur divers supports. En 1959 la maison paroissiale de Winterthur-Veltheim lui permet de présenter au public l'aboutissement de ses recherches sur le thème Jacob et l'Ange: un sgraffite illustre l'Echelle de Jacob, une tapisserie la Lutte de Jacob et de l'Ange. Après les vitraux de l'Eglise Réformée Française inaugurés en 1957 à Winterthur Wehrlin réalise entre 60 et 62 une série de 8 vitraux (verre et plomb) à Elsau qui sont considérés par beaucoup comme un aboutissement de son art. Il disparaît le 29 février 1964 à l'âge de 60 ans. II avait en cours de réalisation trois projets de vitraux qui seront en partie exécutés par Heinrich Bruppacher, jeune peintre de Winterthur qu'il avait poussé vers 1950 à se diriger vers la peinture.
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