"La genèse de l'idée de temps" est un ouvrage posthume publié par Fouillée en 1890 qui réunit deux articles dans lesquels ont été insérés de nombreux ajouts. La question essentielle est de savoir qui en est l'auteur, car des échos de Bergson sont perceptibles dans ce "petit livre": on soupçonnera Fouillé d'en avoir écrit certains chapitres. C'est l'avis partagé aussi bien par Jankélévitch, mais cette hypothèse est à rejeter car ces ajouts sont des notes rédigées par Guyau lui-même.

La mémoire et l'idée de temps

Excerpt from The Non-Religion of the Future: A Sociological Study, Tr, From the FrenchThe definition which has perhaps been most widely adopted of late years, with divers modifications by Strauss, by Pﬂeiderer, by Lotze, and by M. Reville, is that of Schleier macher. According to him, the essence of religion consists in the feeling that we all have of our own absolute dependence. The powers in respect to which this dependence is felt we call divinities. On the other hand, according to Feuerbach, the origin, nay the essence even of religion is desire: if man possessed no needs, no desires, he would possess no gods. If grief and evil did not exist, says Hartmann later on, there would be no religion the gods, even the gods of history, are no more than the powers to whom man looks for what he does not possess, and wants, to whom he looks for relief, for salva tion, for happiness. The respective definitions of Schleier macher and Feuerbach, taken separately, are incomplete it is at least necessary, as Strauss suggests, to superpose them. The religious sentiment is primarily, no doubt, a feeling of dependence; but this feeling of dependence, really to give birth to religion, must provoke in one a reaction - a desire of deliverance. To feel one's own weakness; to be conscious of limitations of all sorts which bound one's life, and then to desire to augment one's power over one's self and over the material universe; to enlarge one's sphere of action; to attain once more to a comparative independence in face of the necessities of every kind which hem one in - such is the course of the human mind in the presence of the universe.

L'irréligion de l'avenir: Étude sociologique

L'irréligion de l'avenir : étude sociologique / par M. GuyauDate de l'édition originale : 1887Sujet de l'ouvrage : Irréligion -- SociologieCollection : Bibliothèque de philosophie contemporaineExtrait:Pour justifier cette conception, passons en revue les définitions qu'on essayées du sentiment réligeux; nous verrons qu 'elles ont besoin d' être completée l'une par l'autre, et toutes par le point de vue social.

Extrait:L’humanité a presque toujours considéré la loi morale et sa sanction comme inséparables : aux yeux de la plupart des moralistes, le vice appelle rationnellement à sa suite la souffrance, la vertu constitue une sorte de droit au bonheur. Aussi l’idée de sanction a-t-elle paru jusqu’ici une des notions primitives et essentielles de toute morale. Selon les stoïciens et les kantiens, il est vrai, la sanction ne sert nullement à fonder la loi ; pour Kant cependant, elle en est le complément nécessaire : la pensée de tout être raisonnable unit à priori le malheur au vice, le bonheur à la vertu par un jugement synthétique. Telle est aux yeux de Kant la force et la légitimité de ce jugement que, si la société humaine se dissolvait de son plein gré, elle devrait d’abord, avant la dispersion de ses membres, exécuter le dernier criminel enfermé dans ses prisons : elle devrait liquider cette sorte de dette du châtiment qui retombe sur elle et retombera plus tard sur Dieu. Même certains moralistes déterministes, qui nient en somme le mérite et le démérite, semblent pourtant voir un légitime besoin intellectuel dans cette tendance de l’humanité à considérer tout acte comme suivi d’une sanction. Enfin des utilitaires, par exemple M. Sidgwick, semblent aussi admettre je ne sais quel lien mystique entre tel genre de conduite et tel état heureux ou malheureux de la sensibilité ; M. Sidgwick croit même pouvoir, au nom de l’utilitarisme, faire appel aux peines et aux récompenses de l’autre vie : la loi morale, sans une sanction définitive, lui semblerait aboutir à une « fondamentale contradiction »...

Critique de l'idée de sanction

Extrait:Même chez l'homme, il y a des cas maladifs ou toute notion du temps semble disparue, où l'être agit par vision machinale des choses dans l'espace sans distinction de passé et de présent. Nous pouvons nous en faire une idée, même à l'état sain il y a des cas d'absorption profonde dans une pensée ou dans un sentiment, d'extase même où le temps disparaît de la conscience. Nous ne sentons plus la succession_de nos états; nous sommes en chaque instant tout entiers à cet instant même. Réduits à l'état d'esprits momentanés, sans comparaison, sans souvenir, totalement perdus dans notre pensée ou dans notre sentiment. Si on nous fait tout à coup sortir de cette sorte de paralysie portant sur la repré sentation de la durée, nous sommes incapables de dire s'il š'est écoulé une minute ou une heure nous sortons comme d'un rêve ou, ...

La Genèse de l'idée de temps

"Point de temps hors des désirs et des souvenirs, c'est-à-dire de certaines images qui, se juxtaposant comme se juxtaposent les objets qui les ont produites, engendrent tout à la fois l'apparence du temps et de l'espace.
Le temps, à l'origine, n'existe pas plus dans notre conscience même que dans un sablier. Nos sensations et nos pensées ressemblent aux grains de sable qui s'échappent par l'étroite ouverture. Comme ces grains de sable, elles s'excluent et se repoussent l'une l'autre en leur diversité, au lieu de se fondre absolument l'une dans l'autre  ce filet qui tombe peu à peu, c'est le temps."
La première édition de La Genèse de l'idée de temps, ouvrage posthume, date de 1890, avec une introduction de Alfred Fouillée et une préface de l'auteur Le présent reprint est précédé d'un liminaire rédigé par Thierry Paquot.

La genèse de l'idée de temps

Datant de 1878, cette étude représente la pièce maîtresse des travaux d'histoire de la philosophie de l'auteur. Présentant l'originalité de la morale utilitaire du plaisir d'épicure, elle est accompagnée d'une histoire de l'épicurisme et de l'utilitarisme jusqu'à l'époque moderne, ainsi que d'une nouvelle traduction des textes grecs et latins cités.

La Morale d'épicure

La liberté, se gouvernant elle-même et se donnant à elle-même sa loi, telle est l'idée qui, après avoir été souvent négligée ou méconnue par la philosophie ancienne, devient dominante dans la doctrine d'Épictète. Être libre, c'est le bien suprême ; que l'homme étudie donc avant tout l'essence de la liberté, et, pour la connaître qu'il « se connaisse lui-même », suivant l'ancien précepte non moins cher aux stoïciens qu'aux socratiques. Tout d'abord, lui qui par sa nature aspire à être libre, il s'apercevra qu'il est esclave : esclave de son corps, des biens qu'il recherche, des dignités qu'il ambitionne, des hommes qu'il flatte; esclave, « alors même que douze faisceaux marcheraient devant lui. » Cet esclavage moral constitue à la fois le vice et le malheur : car, « comme la liberté n'est qu'un nom de la vertu, l'esclavage n'est qu'un nom du vice. » Celui qui se sera reconnu ainsi « mauvais et esclave » aura fait le premier pas vers la vertu et la liberté. Le stoïcien n'a plus qu'à lui dire « Cherche et tu trouveras ». Mais l'homme ne doit pas chercher la liberté dans les choses du dehors, dans son corps, dans ses biens : car tout cela est esclave. Ainsi il existe en nous, et en nous seuls, quelque chose d'indépendant : notre puissance de juger et de vouloir. Le seul obstacle pour l'homme, son seul ennemi, c'est lui-même : lui-même, il se dresse, sans le savoir, les embûches où il tombe. C'est que chez l'homme, outre la faculté de juger et de vouloir, se trouve l'imagination : quoique les choses en elles-mêmes ne puissent rien sur nous, cependant, par l'intermédiaire des images ou représentations qu'elles nous envoient, elles n'ont que trop de puissance. Ces représentations entraînent, ravissent avec elles notre volonté. Là est le mal, là est l'esclavage.

Le Stoïcisme et le Christianisme - Épictète, Marc-Aurèle, Pascal

Extrait:Le livre ami, a dit Guyan, est comme un oeil ouvert que la mort même ne ferme pas, et où se fait toujours visible, en un rayon de lumière, la pensée la plus profonde d'un être humain. Nous voudrions que quelques unes de ses pages, choisies parmi les plus belles et les plus durables, parmi celles ou il a mis le plus de son coeur, fussent pour tous ce livre ami dont il parle, cet oeil ouvert que la mort ne peut fermer. Guyan est d'ailleurs de ceux qu'on ne peut lire sans les aimer, parce qu'il a aimé lui-même toutes les grandes choses et leur a consacré sa vie entière.

La mémoire et l'idée de temps

Résumé

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