Le baiser de judas - photographie et verite

La bouleversante découverte à Digne de fossiles d'hydropithèques, ancêtre amphibien des hominidés, ravive trois mystères de la connaissance : le symbolisme migratoire des sirènes, l'énigme des fossiles tout au long de l'histoire, et la grande question de l'origine de l'homme.
Joan Fontcuberta spécule avec cet argument et développe, au moyen de la photographie et de l'écriture, un projet à la fois poétique et inquiétant.
L'ouvrage présente également un parcours significatif du travail de cet artiste considéré souvent comme un hacker qui s'infiltre dans nos systèmes épistémologiques.

Volte-Face

Dans une monde où la réalité est progressivement remplace par les apparences, la vérité est devenue un concept peu opérant. La photographie, une technologie au service de la vérité, exerce toujours une fonction de mécanisme orthopédique de la conscience moderne : l'appareil ne ment pas, toute photographie est une évidence. Mais derrière cette croyance rassurante se cache une trahison et, comme dans le baiser de judas, ce leurre a un prix : quelques pièces d'or suivies d'un remords insupportable. La photographie peut-elle échapper au suicide annoncé ? Ce thème inspire une série d'essais à Joan Fontcuberta, artiste dont le travail précisément puise aux sources du conflit, entre le vrai et le faux, la réalité et la fiction - axe conceptuel autour duquel il a articulé le programme 1996 des Rencontres internationales de la photographie d'Arles.

Le Baiser de Judas - Photographie et vérité

Depuis bientôt trente ans, Joan Fontcuberta, photographe, mais aussi plasticien, essayiste, historien, critique, journaliste, formé dans sa jeunesse aux sciences du langage de l'information et de la communication, développe une œuvre qui interroge dans tous ses aspects et conséquences la valeur narrative de l'image. Une œuvre si singulière qu'il est difficile de la caractériser d'un mot sans la caricaturer, une œuvre qui constitue une contribution majeure à la question de la vérité dans l'art. Cette façon qu'il a d'inventer des personnages, hommes ou animaux, des situations improbables, de développer des mythes et des légendes, de les détourner au profit d'un imaginaire en constant mouvement laisse le lecteur ébloui. Facétieux bien que foncièrement rigoureux, cet artiste inclassable ne cesse de pervertir les codes du langage iconographique et de mettre en doute la perception que nous en avons.

Joan Fontcuberta

Première version française de La Camara de Pandora, lauréat du Prix national espagnol de littérature catégorie essai. Le Boîtier de Pandore est un recueil de 16 essais dans lesquels Joan Fontcuberta, dans un style léger et ironique, aborde la réinvention du média photographique dans le nouveau contexte numérique. Dans chaque texte, l’artiste énumère ce qui reste de la photographie : les vestiges de son caractère documentaire, de son authenticité ou des valeurs qui lui ont permis de forger le regard moderne.Voir aussi

Le boîtier de Pandore. La photogr@phie après la photographie

Non recensiti

Le Baiser de Judas, photographie et vérité (Actes Sud, 1996) était une réflexion sur le doute au sujet de la prétendue vérité transmise par l’image photographique. Le Boîtier de Pandore ou l’Homo photographicus en constitue une suite, quinze ans plus tard, alors que le monde, et particulièrement le monde de l’image, a radicalement évolué. Après avoir traversé révolution numérique et culture postmoderne, nous nous trouvons dans une situation de profond changement où Internet et les réseaux sociaux canalisent une grande partie de nos vies et de leur gestion politique. Déroutée par la technologie numérique et déplacée de ses fonctions essentielles, la photographie n’est plus la même. Face à la confusion ou à l’aveuglement, Joan Fontcuberta fait le compte de ce
qu’il en reste : les vestiges de l’authenticité et du documentaire, les vestiges de valeurs qui ont servi de moule au regard moderne et ont contribué à notre bonheur. Le Boîtier de Pandore n’est pas conçu comme un ouvrage théorique, avec méthodologie et appareil critique, mais plutôt comme une série de textes, de récits et d’évocations
poétiques d’un artiste qui ne cesse d’interroger ses pratiques et leur environnement et qui, à travers cet ensemble de réflexions empiriques, nourrit de longue date toute une pensée de la photographie. Ce n’est donc pas un essai destiné aux spécialistes, mais plutôt à tous ceux qui, aujourd’hui, prennent des photos pour une raison ou pour une autre, soit… tout le monde. Ce livre affirme et annonce que la photographie n’est plus une affaire réservée aux professionnels, mais qu’elle est devenue une forme naturelle de relation (sociale, identitaire, créative, politique, etc.) qui nous concerne tous. Fidèle au principe qu’une photo vaut mieux que mille mensonges, Fontcuberta nous éclaire sur la nature de la nouvelle photographie (numérique) et de ses errements. Il
sous-entend qu’une ère nouvelle se fait jour dans laquelle l’art de la lumière aspire maintenant à devenir l’art de la lucidité.

Le Boîtier de Pandore

Pour son édition automnale, Ciel variable s'intéresse à la thématique de la ruine et s'attache à capter les traces d'un monde en train de disparaître, un monde où la mutation de l'image photographique s'inscrit dans une transformation plus fondamentale qui affecte l'ensemble de la culture et des valeurs de nos sociétés. La section Portfolio présente en ce sens The Donkey that became a zebra de Michel Campeau, Fin de siglo d'André Barrette et Trauma de Joan Fontcuberta. On retrouve également dans ce numéro des essais sur les expositions d'Emanuel Licha, au Musée d'art contemporain de Montréal, de Katia Kameli, Délio Jasse et Vasco Araùjo, à Londres, et les Archives du Service de la photographie de l'ONF, de même qu'une entrevue de Claude Goulet des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, et, dans la section Actualités, plus d'une dizaine de recensions d'expositions et de publications récentes.

Le baiser de judas - photographie et verite

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