Le cinéma suisse, 1898-1998

Georges Franju (1912-1987), cofondateur - en 1936 - de la Cinémathèque française, avec Henri Langlois, avec qui - en 1934 - il avait réalisé le Métro. Comme cinéaste, la diversité apparente des matériaux qu'il utilise, des films de commande documentaristes sur l'hôtel des Invalides ou les abattoirs de la Villette, aux adaptations de romans (Jean Cocteau, François Mauriac, Hervé Bazin, Joseph Conrad, Marguerite Duras...), des remakes (Judex), à la découverte de la radioactivité (Monsieur et Madame Curie), recouvre une forte unité de style. Freddy Buache, revisitant cette ouvre, en décrit les constantes, où poésie et vérité sont les pôles entre lesquels circule la tension de ce cinéma. Ce texte, qui examine aussi les films peu connus, comme le Dernier mélodrame ou la Ligne d'ombre, est complété par une filmographie exhaustive.

Georges Franju : poésie et vérité - Rétrospective G. Franju organisée par le Festival de Belfort-Entrevues, 23 novembre-1er décembre 1996

Cinema americain 2 1971-1983 (le)

Derrière l'écran - Entretiens avec Christophe Gallaz et Jean-François Amiguet

Le cinéma italien - 1945-1990

Bunuel

Le cinéaste vaudois Michel Soutter est mort à Genève le 9 septembre 1991, à l'âge de 59 ans. Pour marquer l'importance de son travail dès l'éclosion, passagère mais internationale, de ce que le public et les revues spécialisées nommèrent avec admiration " le nouveau cinéma suisse ", Freddy Buache, qui fut l'un de ses amis proches, lui rend hommage avec ce livre.
Poète et chanteur à ses débuts, Soutter entre à la Télévision suisse romande en 1962 sur le conseil d'Alain Tanner. Il y devient l'assistant de Jean-Jacques Lagrange et de Claude Goretta, s'affirmant vite par son inventivité, par sa recherche de sujets en prise directe sur son époque et sur les principales interrogations littéraires ou théâtrales qui le conduisent à rencontrer des écrivains ou des artistes dont se nourrissait, depuis longtemps, sa manière de penser. Il rédige souvent des scénarios, met en scène, entre cour et jardin ou devant sa caméra, des auteurs peu connus. En apprenant son métier, il s'efforcera d'aérer les émissions dramatiques en studios fermés pour conférer à leur expression les moyens du cinéma. Cette liberté dictera ses choix de spectacles et de rencontres des fins d'interviews.
En 1965, Mick et Arthur, son premier film de fiction en 16 mm, produit par lui-même sans aucune subvention et totalement ignoré des autorités, manifestait le désir, qualifié d'impossible, de créer un septième art national dépouillé des vieux clichés, à l'image de ce que tentait d'annoncer la Nouvelle Vague en France. Malgré ce début difficile auquel succédèrent d'innombrables déceptions, un climat inédit se répandit alors, soutenu par de rares journalistes et quelques cinéastes. Soutter obtiendra d'organiser, grâce à l'accord soumis à la Direction de la Télévision romande, un cohérent système de collaboration, le Groupe 5, d'où naîtront des œuvres à la fois lyriques et critiques. Le présent ouvrage en trace l'itinéraire autour des réalisations de Michel Soutter sur les planches comme sur le petit et grand écran.

Michel Soutter

Les vingt-cinq dernières années du XXe siècle ont marqué ce que l'on nomme, de revues culturelles en magazines populistes, une très normative Histoire du cinématographe.
L'intensive participation des chaînes de télévision à la production des films, les facilités apportées à leur tournage comme à leur diffusion désordonnée sur les petits écrans (puis sur les cassettes et le DVD) ont lentement bousculé, hors des programmes réservés aux salles obscures, un système de valeurs devenu moins assuré que jamais. Les triomphes, portés par des modes que le sport compétitif et les manifestations diverses claironnées imposent également, présentent un caractère d'instantanéité ludique les titres, ensuite, glissent aux oubliettes d'une civilisation qu'éblouissent les stars éphémères et les faux vertiges du progrès.
Ce principe, habituel dans tous les arts depuis toujours ou presque, s'est encore étayé par la masse énorme des images récoltées et projetées n'importe où, n'importe comment, sur la planète. A l'époque de leur extrême rareté d'avant la télévision, elles offraient une hiérarchie claire entre les distractions industrielles et les créations personnelles. Mais si, de leur trop-plein d'indistinctions diverses, un dictionnaire parvient à dresser la carte alphabétique, au contraire les émotions individuelles qu'elles procurent échappent à ce genre de classification parce que s'ouvrent, en elles, d'autres itinéraires : elles proposent au spectateur une avance de promeneur solitaire sur des sentiers qui dégagent une différente vision du paysage.
Par des thèmes sous-jacents, de la poésie au roman, à la peinture, aux événements de la marche du temps, le brin d'herbe et les fleurs proches du soulier accordent au regard, simultanément, la courbe des panoramas du lointain. Ces pages relèvent, par conséquent, d'une sorte de journal du critique de campagne. Elles n'obéissent qu'à des choix subjectifs et laissent deviner certaines forces exprimées en français, un demi-siècle après le début de la Seconde Guerre mondiale, en avant des techniques inventives promises par le nouveau millénaire.

Vingt-cinq ans de cinema francais 1979-2003: parcours croises

Peu lui importe d'être un auteur, et ce qui l'excite dans le cinéma, c'est le tournage d'African Queen ou de Moby Dick, parce qu'il y une jungle à dompter, une tempête à affronter. Que sa vie reste le chapitre le plus fabuleux de son oeuvre, qui en douterait ? On ne demande qu'à être convaincu. On le subodore, le devine, le flaire. Enfance souffreteuse, volonté de fer, fascination pour Duchamp et Matisse, rodéos dans l'armée mexicaine, parties poker dans les bordels, duels. Et découverte d' Hollywood, avec ses stars et ses chasses... aux sorcières. Huston galope au-dessus de toute cette épopée de combats et de réjouissances sans prendre réellement le temps de nous les faire partager, comme s'il avait mieux à faire. Vivre, sans doute.

Le cinéma suisse, 1898-1998

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