L'importance économique de la forêt de montagne n'est pas neuve. Suite à l'évolution climatique, les États industrialisés ont engagé des politiques de boisement ou de reboisement en altitude. La sylviculture montagnarde progresse et transforme les paysages : les pentes dénudées verdissent peu à peu. Mais le vieillissement des forêts nuit à leurs fonctions et la chute d'arbres qui dévalent la pente est à l'origine des ponts obstrués et des routes coupées et aggrave les inondations. Comment y remédier et comment envisager leur rôle ?

Forêt et montagne - Actes du colloque international organisé au Palais des congrès de Chambéry, du 12 au 14 septempre 2012

Dans son nouveau livre, véritable invitation au voyage, Andrée Corvol nous conte le déplacement et l'utilisation des essences exotiques, du XIIIe au XXe siècle, de l'Amérique et de l'Asie à l'Europe.
"Le Moyen Âge avait légué aux Occidentaux le goût des arbres verts et des arbres fruitiers. L'arbre idéal mariait les deux. Les agrumes étaient parfaits dans ce rôle. Ils venaient d'Asie tropicale. Ils passèrent d'est en ouest. Ils furent américanisés dès le début de la colonisation. À l'instar de toute mode, leur popularité connut des hauts et des bas. Elle résista plutôt bien. Comme les hommes ont la mémoire courte, la fin du XVIIIe siècle attribua le succès des pépiniéristes spécialisés dans cette production au goût... des chinoiseries! "Le Bon Jardinier' remarqua en 1784: "Tous les arbres verts font fortune. Les jardiniers qui les cultivaient autrefois trouvaient difficilement à les vendre.' Il négligeait ainsi le jardin classique à la française et le jardin paysager à l'anglaise, espaces compartimentés de manière géométrique ou de manière sinueuse. Leurs allées étaient bordées d'arbustes. Elles étaient cernées de hautes parois. Cela créait des perspectives ouvertes sur les environs ou refermées sur un point remarquable; cela créait également des théâtres, des cabinets, des boudoirs à l'écart du tout venant."Les arbres qui nous entourent ont une histoire... Mais nous avons tendance à l'oublier, car nous observons la nature avec les yeux du présent. Pourtant, ces forêts, ces arboretums, ces multiples espèces d'arbres, ne se sont pas constitués en un jour. Les paysages actuels sont le fruit d'un long chemin parcouru depuis des siècles. Andrée Corvol nous entraîne, de la découverte du monde et des arbres jusqu'aux réflexions sur l'écologie contemporaine, dans une saga faite de rebondissements et d'intérêts nationaux. Explorateurs (Christophe Colomb, Marco Polo et bien d'autres), botanistes (Carl von Linné, Jussieu...), modestes marins et puissantes royautés composent une véritable fresque autour de la naissance et de la croissance des arbres.

Les arbres voyageurs

Pendant longtemps, la végétation a été exclue de la ville : seuls quelques enclos vivriers ou des jardins de grands hôtels se frayaient une place entre d'étroites rues serrées derrière de hautes fortifications. Les arbres relevaient du monde des campagnes, et étaient le plus souvent coupés pour répondre à des besoins socio-économiques. Or, si cette vision utilitaire de l'arbre dans la forêt n'a désormais plus cours, il restait à écrire une histoire de l'arbre en milieu urbain. On connaît le souci hygiéniste qui a présidé à son introduction dans les cités de l'ère industrielle, où il fut investi de la mission d'assainir l'air vicié, mais on oublie trop vite qu'il fut d'abord introduit comme un symbole de la liberté pendant la Révolution française. En quoi cette généalogie explique-t-elle le rôle dont nous chargeons les arbres dans nos villes à l'heure de la lutte contre les émissions de CO et le réchauffement climatique ? C'est toute l'histoire croisée entre l'arbre et la modernité qu'Andrée ? orvol retrace dans ces pages. Où l'on découvre que le geste de planter ou couper un arbre est toujours, à quelque moment historique qu'on se place, une action politique.

L'arbre dans la cité - Histoire d'une conquête XVIIe-XXIe siècle

Comme l'homme privilégiait les plaines et les plateaux faciles à cultiver, la montagne fut tardivement colonisée, mais il la fréquentait comme chasseur ou comme cueilleur. L'habitat permanent étant limité, la forêt de montagne, inviolée ou éloignée, fut réputée inhospitalière et mystérieuse. C'était le domaine des dieux, des esprits et des génies. Dans certaines civilisations, c'était celui des âmes et dans d'autres, celui des ermites et des religieux. Cette approche spirituelle n'excluait pas une conception matérielle : l'exploitation des richesses naturelles. Cela signifiait prélever leur flore pour la pharmacopée, leur faune pour la pelleterie, leurs arbres, enfin, grumes destinées à la construction civile et navale, bûches et charbons nécessaires aux foyers domestiques et sidérurgiques. Les productions étaient évacuées par schlittages ou par flottages quand le percement d'une route paraissait excessivement compliqué, onéreux ou dangereux. C'est dire l'importance économique de la forêt de montagne aux époques anciennes. Cela restait vrai au XIXe siècle, grâce à l'installation de nouvelles techniques de débardage. Mais les contemporains éprouvèrent - comme d'autres avant eux - les conséquences de l'évolution climatique, adoucissement des températures et abondance de la pluviosité, d'où la multiplication des catastrophes : effondrements, avalanches, inondations, chutes de pierres, érosions du sol, changements de lit, etc. Confrontés à ces accidents, les Etats industrialisés et urbanisés engagèrent des politiques de boisement ou de reboisement en altitude. La sylviculture montagnarde en était à ses commencements. C'est à force d'essais et d'échecs qu'elle progressa et transforma le paysage des hautes terres : les pentes dénudées verdirent peu à peu. Ces nouvelles forêts de montagne formèrent la toile de fond d'un tourisme montagnard en plein développement. Mais leur vieillissement nuit à leurs fonctions. Car la chute des arbres qui dévalent alors la pente est à l'origine des ponts obstrués et des routes coupées, et aggrave les inondations. Comment y remédier ? Comment envisager leur rôle ? Sera-t-il uniquement touristique et environnemental ?

Longtemps la société célébra le chasseur qui la protégeait des nuisibles ou lui fournissait du gibier. Désormais c'est l'animal sauvage qui est protégé des chasseurs. Ce bouleversement est récent même si cette évolution aura demandé plus de cinq siècles... Andrée Corvol, historienne et spécialiste reconnue, retrace la longue histoire de cette chasse qui raconte aussi un monde révolu. Le monde a changé et la forêt, territoire traditionnel de la chasse, en est témoin. Car raconter l'histoire de la chasse c'est aussi raconter l'histoire de la société française dans son organisation humaine, politique et sociale. Qui chasse, comment et où ? Depuis Gaston Fébus jusqu'aux équipages, Andrée Corvol raconte une histoire largement méconnue. Elle revient sur l'éducation des princes qui apprennent très jeunes à tuer les bêtes ; elle montre la place des animaux (certains sont nobles comme le cerf, roi des forêts, d'autres pas) et les différentes techniques pour les attraper : la chasse à courre, la chasse au vol, le règne du faucon qui donnent lieu à de grandes rencontres festives... Le droit de chasse reflète la hiérarchie du monde jusqu'à la grande Guerre : il y a des lois très strictes, et les écarts sont sévèrement réglementés. Le noble ne chasse pas le même animal que le paysan. Le braconnier est pourchassé. Les lieux de chasse sont réservés prioritairement aux seigneurs, puis aux bourgeois. Les révolutionnaires souhaitent aussi dans ce domaine des changements qu'ils obtiendront... trois mois ! Enfin la culture des chasseurs était immense, ils connaissaient bien la nature, ses animaux : on ne chasse pas sans raison ni à n'importe quelle saison. L'animal qui nourrit est sacré. L'urbanisation intense de la France a durablement transformé la relation des hommes à la chasse que d'aucuns considèrent comme une pratique barbare. Et pourtant. Les espèces prolifèrent au point de compromettre l'existence des autres et des troupeaux, de la flore et des cultures... Comment réguler les effectifs sans alarmer les défenseurs de la nature ? Ainsi, depuis quelques décennies, la chasse est-elle redevenue un enjeu majeur en milieu rural qui n'est pas sans répercussion politique.

Histoire de la chasse ; l'homme et la bête

L'année 1995 est celle de l'environnement Cette décision marque la volonté de le défendre, ce qui suppose d'en connaître le passé. Comment les paysages actuels ont-ils été façonnés ? A quels besoins cela correspondait-il ? Quelles nouveautés furent introduites ? Comment nos amaties contestèrent-ils les innovations que d'autres apportaient ? Avaient-ils conscience, eux aussi, que la qualité de leur vie en dépendait ? Comment repoussaient-ils ceux qui menaçaient leurs intérêts ? Quel accueil était réservé à leurs entreprises ? Qu'on reste-t-il ? Voilà les question que soulève ce guide. Il comporte trois parties. La première décrit les différentes composantes de l'environnement au Siècle des Lumières et les problèmes spécifiques quelles posent de par le maniement des documents e la perception des contemporains. La seconde reflète ces deux données en présentant la production des principales administrations. L'ouvrage s'arrête avant les changements qu'introduiront le chemin de fer et l'essor des usines. La troisième parte recense les ouvrages qui éclairent les divers thèmes abordés. L'ouvrage vise un public éclairé sur la nécessité d'aborder dans le long terme les questions environnementales. Il montre qu'aucun paysage n'est immuable et que, s'il l'est c'est grâce aux hommes qui ont choisi de le figes en un moment de son histoire. Il ne limité pas son champ aux enseignants et aux chercheurs. Il concerne aussi les administrateurs qui doivent, puce qu'une catastrophe surgit ou qu'une restauration s'impose, retrouver la trace do calamités semblables et mesurer l'ampleur des transformations dans un site précis C'est dire que ce livre dépasse le simple recensement documentaire et qu'il est surtout et avant tout un instrument de réflexion et de travail.

Nature, environnement et paysage : l'héritage du XVIIIe siècle - Guide de recherche archivistique et bibliographique

Éloge des arbres

Forêt et Vigne, Bois et Vin ont de temps immémorial entretenu d'étroites et complexes relations. Comme l'espace agricole, les terroirs consacrés à la vigne se sont constitués aux dépens de la sylve primitive. Celle-ci a en outre, à tout âge et dans toute époque, fourni le bois destiné tant à la confection des piquets et des treilles pour la culture des ceps qu'à la confection des cuves, barriques et vaisselles nécessaires à l'élaboration, à la conservation et à la dégustation des vins. Ces relations ont évolué au gré de l'histoire en fonction, de l'évolution de la société, des mentalités, des mœurs, du niveau de vie ; en fonction aussi des connaissances scientifiques et de la maîtrise technique ; en fonction également des interventions économiques et politiques au niveau international comme aux plans national et régional. Ainsi, en termes d'occupation du territoire, si les places respectives de la Forêt et de la Vigne reflètent les pratiques alimentaires et hygiéniques d'une population donnée, leurs fluctuations parfois brutales traduisent les pénuries liées au contexte des guerres ou à une catastrophe écologique comme le mildiou, l'oïdium. le phylloxéra. La place du bois dans l'élaboration du vin a changé selon la conception technique qui en régissait la fabrication. La notion même de terrain propre à la vigne ne tend-elle pas à s'estomper ? La notion de terrain propre à la forêt pour merrain n'est-elle pas en train d'apparaître, voire de s'imposer ? Bref, les données d'autrefois constituent l'héritage d'aujourd'hui et les contraintes de naguère, livrer du merrain, des piquets, laisser le vin vieillir et se bonifier, sont celles de maintenant. Les temps anciens régissent donc toujours notre présent et notre futur tout en livrant la clé de leurs compréhensions.

Forêt et vigne, bois et vin. XVIème-XXème siècle

Le massif vosgien a échappé à l'urbanisation et à la dénaturation sylvicole. Cela tient aux circonstances historiques : elles en firent l'obstacle qui protégeait l'hexagone des invasions ; elles empêchèrent ensuite d'y attenter. Sa ligne bleutée n'avait-elle pas été la limite du territoire national et l'incarnation du devoir patriotique : récupérer les régions perdues en 1870 ? Ces données expliquent que les Vosges paraissent d'un bloc. L'impression est confortée par la couverture végétale. Le Sapin unifie, mieux, identifie la contrée. Chacun pense qu'il en fut toujours ainsi. Rien n'est moins exact, comme le montre ce livre : les aspects actuels datent des lendemains de la Deuxième Guerre mondiale, quand les hommes quittèrent les vallées et laissèrent les prairies envahies par la broussaille, les parcours occupés par la friche et la forêt. Naguère, la tradition des emplois multiples mariait agriculture et industrie, agriculture et foresterie. Le travail aux bois qu'imposaient les pratiques affouagères, familiarisait avec les métiers du bois et de son transport, prolongés par la charpente et la menuiserie, voire par la boissellerie là où l'on fabriquait les fromages. L'emploi en usine facilitait le maniement du fer, de la soudure, de l'électricité, de la mécanique, d'où l'aptitude au bricolage qui pérennisait l'exploitation d'hectares boisés près d'un ruisseau ou d'une source. La forêt fut l'emblème des Vosges ? Elle l'est restée. Le vert est à l'honneur, puisque les peuplements de sapin et d'épicéa dominent. La " sapinière " désigne les peuplements où le sapin constitue plus des trois quarts du couvert résineux. C'est le cas pour 43 % du domanial, 47 % du communal et 10 % du privatif. Le sapin l'emporte même sur tout autre dans les parcelles de cette dernière catégorie. La chanson " Mon beau sapin, roi des forêts " retentit ici plus qu'ailleurs. Mais cette pureté des peuplements engendre des problèmes. Problèmes sanitaires en raison de l'absence de cloisons végétales pour contenir les maladies, les attaques parasitaires. Problèmes commerciaux en raison d'une production insuffisamment diversifiée. Ces difficultés préoccupent également les voisins transalpins, helvétiques et germaniques, ainsi que l'aire scandinave. Le présent ouvrage compare diagnostics et solutions. Il révèle ainsi le Sapin européen dans tous ses états, au propre comme au figuré.

Forêt et montagne - Actes du colloque international organisé au Palais des congrès de Chambéry, du 12 au 14 septempre 2012

Résumé

Plus de livres de Andrée Corvol

Critiques

Ce livre n'a pas encore de critiques