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La notion de dépense | Georges Bataille
La notion de dépense | Georges Bataille

La notion de dépense

Publié par Éditions Lignes, le 19 mai 2011

80 pages

Résumé

La notion de dépense est un article fondamental de Bataille. Fondamental et fondateur. De tous les textes de Bataille, on peut dire qu’ils inaugurent autant qu’ils les contiennent, tous les motifs de l’œuvre. De La notion de dépense, c’est particulièrement vrai. Économie paradoxale, érotisme, sacrifice, déraison, échange à perte : tout s’y engouffre dans la « fontaine blanche », comme on dit en astro-physique, de l’écriture.Ce texte est un texte théorique, nerveux.La dépense improductive s’appuie selon Bataille, qui en fait, comme d’habitude un usage détourné, sur le concept de don, de don gratuit, de don sans contrepartie, le potlatch. Potlatch génialement observé et décrit (pratique paradoxale de rivalité dans l’échange) chez les Indiens du Nouveau Mexique, par Marcel Mauss (1872-1950). Mauss, secrétaire et ami de Jaurès, n’a jamais séparé la théorie (sociologie, histoire et ethnologie, en l’occurrence), de l’action politique.Au moment où Bataille publie son article, dans la très radicale revue gauchiste de Souvarine, La critique sociale, il n’est pratiquement pas connu. Pas connu du public (il ne le sera jamais), pas connu des gens-de-lettres, mais très connu des milieux avant-gardistes, artistiques et intellectuels. Ses récits obscènes circulent sous le manteau. Il multiplie les interventions de revues en revues, de groupes en groupes : interventions savantes, drolatiques ou décalées. Même dansLa critique sociale, il tranche : il tranche par la vivacité de son encyclopédisme. Il tranche par son désir de débordement critique (potlatch, en somme). Il tranche par son goût du déchaînement imaginaire. Ce qu’il emprunte à Mauss, il le détourne, le gauchit, s’en sert. Quinze ans plus tard, il en fera le motif de La part maudite. De Dumézil à Baudrillard en passant par Lacan, pas un penseur artiste du XXe siècle qui n’ait eu recours à l’impressionnante intuition de Mauss.Le prolongement que lui donne Bataille est le plus original, le plus violent, le plus ouvert. Il serait trop facile, par argument publicitaire, de plaider cette évidence : toutes les affaires financières qui défraient la chronique en 2011, tout ce qui touche à la fortune (en Europe et ailleurs), tout ce qui relève de la consommation des richesses (ruine de la planète, surarmement, abîmes entre les très riches et les pauvres) trouveraient plus qu’un recours dans La Notion de dépense. Une autre façon de penser. Et peut-être d’agir.Une autre pensée inséparable de l’intuition. Le jour de l’accession de Hitler aux pleins pouvoirs – La Critique sociale est à peine en librairie –, Bataille note : « Le 30 janvier 1933 est certainement l’une des dates les plus sinistres de notre époque. »

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