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Jésus-Christ en Flandre | Honoré de Balzac
Jésus-Christ en Flandre | Honoré de Balzac
La Comédie Humaine. Tome 69

Jésus-Christ en Flandre

Publié par Createspace Independent Publishing Platform, le 13 août 2016

26 pages

Résumé

Jésus-Christ en Flandre est une nouvelle d'Honoré de Balzac, parue en 1846 et incluse dans les Études philosophiques de La Comédie humaine.Historique; Vraisemblablement rédigée vers 1830, mais datée de 1831, la nouvelle est remaniée par fusion de deux récits Jésus-Christ en Flandres (1831) et L'Église (1831). Deplacée un grand nombre de fois dans les sections de La Comédie humaine, elle était censée constituer le péristyle des études philosophiques, d'après la préface du Livre mystique rédigée par l'auteur en 1835. Sa parution définitive se situe en 1846 dans les Études philosophiques de l'édition Furne. Entre ces deux dates, le texte a été publié aux éditions Gosselin 1831, dans les Romans et contes philosophiques, puis dans les Contes philosophiques l'annee suivante chez le même éditeur. En 1836, une version largement remaniée paraît chez Werdet en deux parties: L'Église et L'Hallucination. Un fragment du texte, intitulé Zero, paraît dès 1830 dans La Silhouette où Balzac signait sous le pseudonyme de Alcofribas . La nouvelle est dédicacée à Marceline Desbordes-Valmore: A vous, fille de la Flandre et qui en êtes une des gloires modernes, cette naïve tradition des Flandres. . Cette dédicace souligne l'amitié et l'admiration réciproque qui rapprochaient le romancier et la femme de lettres. La poétesse était originaire de Douai, ville dans laquelle Balzac situera en 1834 La Recherche de l'absolu."L'action se déroule selon l'auteur à une époque indéterminée ce qui donne à la parabole religieuse une valeur intemporelle. Dans la barque du passeur qui relie l'île de Cadzant, (aujourd'hui attachée à la terre ferme de la Flandre zélandaise mais qui était encore une île au XVIIIe siècle), et les côtes de Flandre-Occidentale près d'Ostende, les notables se placent à l'arrière du bateau, les pauvres gens à l'avant. Au moment où un inconnu arrive, juste avant le départ, les notables ne font rien pour lui laisser une place parmi eux, tandis que les pauvres se serrent (l'un d'eux s'assoit même sur le rebord du bateau pour lui laisser un siege). Le ciel est menaçant, la mer houleuse, même le passeur sent qu'il y aura une tempête. Le tableau décrit ici par Honoré de Balzac rappelle les plus belles scènes de genre de la peinture flamande, qu'il appelle également peinture hollandaise et dont il était grand admirateur. Au fur et à mesure que le bateau avance et que la tempête se lève, on découvre que l'inconnu arrivé à bord, malgré ses vêtement sobres n'est pas un pauvre. C'est un être à part: Jésus-Christ, comme l'indique le titre; celui-la même qui sauvera les Justes qui se trouvent parmi les Humbles au moment du naufrage. Le deuxième partie de la nouvelle se déroule dans la chapelle que l'on a construite sur les lieux même où s'est produit le miracle, le narrateur de la légende est en proie à une hallucination: une vieille femme (personnage déjà présente dans Zéro, qui incarne une Église usée par les compromissions) est transfigurée en éblouissante jeune fille (l'Église peut retrouver son rayonnement). Honoré de Balzac fait une large place à la Flandre dans son récit. Dans l'incipit du texte qui place la Flandre à une époque indéterminée, il fait aussi référence à la Flandre brabançonne: À une époque assez indéterminée de l'histoire brabançonne, les relations entre l'île de Cadzant et les côtes de la Flandre étaient entretenues par une barque destinée au passage des voyageurs. Capitale de l'île, Middelbourg, plus tard si célèbre dans les annales du protestantisme, comptait à peine deux ou trois cents feux. La riche Ostende était un havre inconnu (...). Qui regnait alors en Brabant, en Flandre, en Belgique ? Sur ce point, la tradition est muette."Extrait : Les deux paysans, le père et le fils, restaient silencieux, résignés et soumis à la volonté de Dieu, en gens accoutumés à suivre instinctivement, comme les animaux, le branle donné à la Nature. Ainsi, d’un côté les richesses, l’orgueil, la science, la débauche, le crime, toute la société humaine telle que la font les arts, la pensée, l’éducation, le monde et ses lois ; mais aussi, de ce côté seulement, les cris, la terreur, mille sentiments divers combattus par des doutes affreux, là, seulement, les angoisses de la peur. Puis, au-dessus de ces existences, un homme puissant, le patron de la barque, ne doutant de rien, le chef, le roi fataliste, se faisant sa propre providence et criant : ― « Sainte Écope !... » et non pas : ― « Sainte Vierge !... » enfin, défiant l’orage et luttant avec la mer corps à corps. A l’autre bout de la nacelle, des faibles !... la mère berçant dans son sein un petit enfant qui souriait à l’orage ; une fille, jadis joyeuse, maintenant livrée à d’horribles remords ; un soldat criblé de blessures, sans autre récompense que sa vie mutilée pour prix d’un dévouement infatigable ; il avait à peine un morceau de pain trempé de pleurs ; néanmoins il se riait de tout et marchait sans soucis, heureux quand il noyait sa gloire au fond d’un pot de bière ou qu’il la racontait à des enfants qui l’admiraient, il commettait gaiement à Dieu le soin de son avenir ; enfin, deux paysans, gens de peine et de fatigue, le travail incarné, le labeur dont vivait le monde. Ces simples créatures étaient insouciantes de la pensée et de ses trésors, mais prêtes à les abîmer dans une croyance, ayant la foi d’autant plus robuste qu’elles n’avaient jamais rien discuté, ni analysé ; natures vierges où la conscience était restée pure et le sentiment puissant ; le remords, le malheur, l’amour, le travail avaient exercé, purifié, concentré, décuplé, leur volonté, la seule chose qui, dans l’homme, ressemble à ce que les savants nomment une âme.

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