Une femme en apesanteur
Athènes et le "péril saphique"
Publié par Pastre Geneviève (Editions), le 01 avril 1997
165 pages
Résumé
"Mœurs infâmes" pour les hommes, "débauche et lascivité" pour les femmes furent les qualificatifs dont les historiens de la Grèce ancienne et les critiques universitaires ont longtemps accablé les homosexuel/les de cette période. Depuis près de vingt ans grâce aux efforts politiques d'un grand nombre et à ceux de chercheurs indépendants, courageux et même téméraires, qui ont osé traiter ce sujet, renouveler totalement le regard sur ces modes de vie, voire, comme ici à s'impliquer eux-mêmes, (ce qui, à tort on le sait maintenant, a été considéré longtemps comme une faute majeure de méthode), enfin, à travailler hors de l'Université (ce qui est un obstacle majeur à la reconnaissance dans notre système où la légitimité est d'abord sociale avant d'être intellectuelle), le public qu'il soit spécialiste ou simplement cultivé et curieux, a enfin droit à des études approfondies qui déboulonnent les tabous et les préjugés. Cependant toutes s'accordent à reconnaître que l'homosexualité féminine, ou lesbianisme, encore parfois appelé saphisme (terme vieilli), n'a pas encore été totalement réhabilitée, et qu'elle a un statut social et une place dans la recherche inférieurs. Ce premier tome (paru en 1987 et qui a déjà fait l'objet d'une réédition, celle-ci est la 3ème) de la collection " Homosexualités dans le monde antique " démystifie l'idée que l'hégémonie d'Athènes, du Ve au IVe siècle av. J.C. représente l'apogée de la civilisation grecque pour tous. Il montre comment l'intelligentsia athénienne s'est appliquée à réduire l'espace de liberté des femmes, tant sur le plan sexuel que culturel, civique et politique, et d'étouffer toute expression ou mémoire lesbiennes, au point que le grand public désinformé croit - et même la plupart des historiens, qui font autorité, et ont donc une lourde responsabilité, entretiennent encore cette erreur -, que c'est seulement l'homosexualité masculine qui était reconnue et signifiante et que celle de la femme était "insignifiante", au mieux secondaire (Dover fait exception). La mémoire de Sapho ainsi que les échanges avec les " homosexuelles " d'autres cités grecques plus ouvertes (Sparte, Thèbes etc) pouvaient-elles empêcher la généralisation de l'ordre moral ?
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