Une femme en soi

Avant même sa naissance, le destin d'Ana d'Autriche, fille de Don Juan, demi-frère de Philippe II, roi d'Espagne, est fixé: elle sera recluse dans un couvent. À l'âge de six ans, sa tutrice la conduit au monastère de Madrigal. Pourtant, à la veille de sa profession solennelle, Ana de jésus se révolte, refuse d'abdiquer sa liberté. Elle devra s'incliner, mais un homme qui dit s'appeler Gabriel de Espinosa arrive à Madrigal. On prétend qu'il s'agit de Don Sebastian, le roi disparu du Portugal. Une passion torrentueuse naît entre ces deux personnages égarés. Passion fatale, car Philippe II veille.
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?On retrouve dans La Religieuse de Madrigal tous les thèmes chers à Michel del Castillo : l'enfance bafouée, les manipulations du pouvoir, la passion farouche de la liberté, la chimère et l'illusion de toute vie.
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La religieuse de madrigal

1609-1610 : Philippe III d’Espagne et le duc de Lerma décident d'expulser les morisques de la Péninsule ibérique. Ces cinq cent mille hommes et femmes, nés en Andalousie, sont les descendants des populations musulmanes converties au christianisme plus d’un siècle auparavant, et, pour la plupart, travaillent sur les terres des Grands d’Espagne comme cultivateurs, jardiniers, artisans. Embarqués de force dans des navires loués aux Vénitiens, aux Génois et aux Français, les morisques sont envoyés malgré eux en Afrique du Nord, soupçonnés d’apostasie et de trahison. Cette trame historique est la toile de fond du nouveau roman de Michel del Castillo, où se côtoient les figures emblématiques de cet épisode tragique de l’histoire d’Espagne : celles du roi et de son favori, des représentants de l’armée, des Grands, de l’Eglise, mais aussi celles, plus juvéniles et plus humbles, de leurs victimes ou de leurs ennemis.Michel del Castillo livre un roman troublant dont les racines plongent dans cette Espagne qui lui est si chère et nous rappelle un épisode oublié qui fait écho à la sourde angoisse planant aujourd'hui sur l'Europe.

L'expulsion

Fuyant l'Espagne et le franquisme triomphant, Clara del Monte et Tchoun-Tchoun, son fils de six ans, arrivent dans une France qui se prépare à son tour à la guerre et où tous deux vont connaître les tourments des exilés : internement dans le camp de Rieucros, en Lozère, errance entre Vichy, Montpellier et Marseille.
Selon les témoins qu'interrogera cinquante ans plus tard Élisa Toldo, une amie de l'enfant entre-temps devenu le célèbre pianiste Xavier Montel, l'énigmatique, scandaleuse et flamboyante Clara perd alors le pouvoir de conduire sa vie à sa guise. Soumise à des forces qu'elle ne contrôle plus, il lui faut désormais user d'expédients, quémander, se lancer dans de mystérieuses intrigues.
Et Tchoun-Tchoun, encore marqué par la terreur de la guerre civile, s'accroche à cette mère incompréhensible qui tantôt le protège et tantôt le rejette. Comment expliquer cette passion entourée de violence ? Les faits sont là mais leur sens ne cesse de se dérober : face à l'enquête d'Élisa, Xavier peut-il voir dans l'enfant qu'il fut la victime expiatoire de Clara ?
Après les Étoiles froides, ce roman orchestre, développe et module les thèmes chers à l'auteur : la manipulation, la trahison, le mensonge, mais aussi le rôle salvateur de l'art.

Les Portes du sang

La tragédie de l'homme qui se raconte est celle de la différence. Nain d'une laideur exceptionnelle, n'inspirant que le dégoût, il est exclu de tout et de tous. À force de subir le regard haineux d'autrui, il choisit de devenir celui que les autres voient en lui et d'entretenir sa légende maléfique. À moins que sa rencontre avec la musique ne le sauve d'un destin criminel...

La Guitare

Il s'agit d'un essai qui est à la fois littéraire et polémique.
Littéraire parce qu'il retrace un grand pan de l'histoire du théâtre français au siècle dernier, à travers les parcours de ces fous de théâtre qu'ont été Copeau, Dullin et Jouvet. Grande admiration de Michel del Castillo pour la haute conception de leur métier d'artiste et la façon dont ils ont tous trois, à leur manière, assumé une liberté de création qui n'a pas toujours été confortable. Cette admiration n'empêche pas de sa part une lucidité critique envers eux (envers Dullin surtout, dont le comportement pendant la guerre a été plus qu'ambigu).
Polémique car le récit, bien mené, de cette histoire sert de démonstration à l'auteur pour s'attaquer à la conception actuelle de la Culture, qui n'a rien à voir avec l'Art. On reconnaîtra là une famille de pensée qui rencontre aujourd'hui un succès certain, dont les représentants sont Marc Fumarolli, ou Michel Schneider dont nous avions publié autrefois une charge contre la politique « culturelle » de Jack Lang.
Un livre donc qui, comme tous les livres d'opinion et de polémique, peut être discuté (et souhaitons qu'il le soit beaucoup !), mais dont la solidité s'appuie sur une grande connaissance de l'histoire des politiques culturelles, un art certain de faire vivre des personnalités fortes, une vision intéressante de la continuité, pendant tout le XXe siècle, de cette tentation de croire que l'Art ne se fait qu'à l'abri de l'Etat et sans prise de risque et liberté personnelle absolue.
L'Art et la Culture sont deux mondes qui n'ont rien à voir entre eux. Et les confondre c'est nier le ressort de la création qui ne peut exister que si l'artiste assume une liberté absolue envers quelque institution que ce soit.
L'Art crée la vie alors que les bureaucraties culturelles engendrent la médiocrité.

Essais litteraires (h.c.) sortie des artistes. de l'art a la culture, chronique d'une chute annoncee

Manege espagnol (le)

" Un roman sans héros ni salaud.
Le lieu de rencontre de deux adultes poursuivis par l'enfance. C'est un livre implacable qui, semblable à un oeil sans paupière, enregistre les images d'un monde en décomposition lente. Impossible de ciller, de détourner le regard. Il nous condamne à voir. " Michèle Gazier, Télérama.

Une femme en soi

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