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La percée ; roman d'un fantassin 1914-1915 (2e édition) | Jean Bernier
La percée ; roman d'un fantassin 1914-1915 (2e édition) | Jean Bernier

La percée ; roman d'un fantassin 1914-1915 (2e édition)

Publié par Agone, le 22 janvier 2014

216 pages

Résumé

Les moeurs de caserne réapparaissaient et Favigny, qui constatait que, même à la guerre, il y avait des heures pour dormir et pour manger, se résigna à la tranchée comme à une garnison inconfortable et lointaine. On enterrait les morts, on ornait leurs tombes ; des horaires, des programmes étaient dressés ; comme une « institution » bien tenue, la guerre avait son emploi du temps. Favigny se fût résigné à ne plus croire à la gloire si les regards des bonhommes ne l'eussent secoué quand quelqu'un prononçait le mot d'« attaque ». Mais le Grand Quartier Général français nourrissait des desseins triomphaux. Les tranchées françaises, sans boyaux, sans abris, sans réseaux sérieux de fils de fer, presque sans mitrailleuses, n'étant en somme que des sillons nus sous le ciel, les généraux pensèrent qu'il en était de même chez les Allemands. L'ère de la « percée » commençait. Acteur méconnu des avant-gardes politiques et littéraires françaises, Jean Bernier (1894-1975) a nourrit ce roman de son expérience de fantassin de la Première Guerre mondiale. L'auteur est représenté par Jean Favigny, fils d'un bourgeois parisien cultivé, qui donne un accès aux sentiments des combattants durant les quatorze premiers mois de guerre, dans un portrait des opérations fondé sur topographie et un récit précis des opérations. Pour Jean Norton Cru, historien de la littérature de témoignage sur la Première Guerre mondiale, La Percée est un roman capital pour sa vérité historique et sa valeur documentaire : « Il est sans conteste le meilleur des romans de guerre au point de vue de l'historien. » Jean Norton Cru oppose ainsi radicalement La Percée de Bernier au Feu de Barbusse. Ce dernier sacrifiant l'exactitude historique au « style », à une certaine élégance de la prose et de détachement ; quand Bernier respecte à la fois le fond (l'expérience de la guerre vécue dans sa chair) et la forme romanesque d'une fiction cantonnée à l'identité et à la subjectivité du narrateur et des personnages.

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